ASPIRINE
Joann Sfar
Edition Rue de Sèvres ‘ 2018 – 140 pages
Note de l’éditeur :
Aspirine, étudiante en philosophie à la Sorbonne a la rage, elle ne supporte plus de revivre sans cesse les mêmes épisodes de sa vie pourrie. Et ça fait 300 ans que ça dure car Aspirine est vampire, coincée dans son état d’adolescente de 17 ans. Elle partage un appartement avec sa soeur Josacine, heureuse et sublime jeune femme de 23 ans, qui elle au moins, a eu l’avantage de devenir vampire au bon âge. En perpétuelle crise d’adolescence, elle passe ses nerfs sur son prof, sa soeur et tous les hommes «relous » qui croisent sa route. Assoiffée de sang, elle n’hésite pas à les dévorer (au sens propre) ou les dépecer. C’est même devenu un rituel avec les amants que sa jolie grande soeur collectionne. Malgré tout, elle attise la curiosité d’Ydgor ado attardé, un étudiant de type « no-life » : vaguement gothique, légèrement bigleux et mal peigné… avec comme kiff dans la vie, le fantastique et la légende de Cthulhu… Il rêve de vivre un truc magique, d’un destin exceptionnel et a compris qu’Aspirine est une vampire. Pour acquérir le privilège de pouvoir l’accompagner, il s’engage à garder le secret et à devenir son serviteur… son esclave. Parviendra-t-il à gagner sa confiance voire même son amitié ? Arrivera-t-il à la calmer de ses pulsions mortifères ? Au final, lequel sera le plus enragé des deux ?
Mon avis :
Bon, ben, voilà un mot de l’éditeur, maouss costaud, comme s’il ne croyait pas vraiment à ce livre, écrit pourtant par un maître, sinon il aurait fait plus court. Est-ce pour cacher la misère ?
Ce n’est pas le fait que ce soit un ouvrage sur les vampires, non, on connaît.
Ni le fait que je ne comprenne pas tous les mots, j’ai cherché dans le dictionnaire, c’est un vocabulaire actuel, oui.
Ni les dessins qui sont du plus pur style Sfar, genre maladie de Parkinson, sans méchanceté.
Ni les négations non faites par-ci, par-là, quoique.
Ou le climat glauque dans lequel évoluent les personnages, entretenu pour faire genre ?
Ni le nom fluidifiant d’Aspirine pour une vampire avec une croix de vie « Ankh » égyptienne, symbole d’éternité, ni la sœur Josacine, médoc maudit, ni, Yidgor, (appelé Ydgor par l’éditeur ci-dessus), nom du jeune étudiant amoureux, ce serait rigolo, enfin peut-être.
Non, je me suis ennuyé dans cette lecture, lente, longue, poussiéreuse, dépassée par d’autres vampirisateurs plus saignants et loin, bien loin du « Chat du rabbin » référence de Sfar.
Je me faisais la remarque à moi même (si, si, je me parle) que je n’arrivais pas à entrer dans ce roman graphique, sans raison, pourtant ce n’était pas faute d’essayer ; lire lentement, bien regarder les vignettes, lire le texte. Non, rien n’y faisait. Finir et abdiquer.
J’ai été choqué par le climat malsain qui rôde dans ce bouquin, par des mots qui dépassent l’auteur et, certainement des actes qui frôlent le macabre sadique, à moins que ce soit sciemment ce qui serait pire.
Peut-être ne suis plus de mon temps, pourtant j’essaie… ?
Allez, Joann, tu peux largement mieux faire.
1/5 (pour encourager J.Sfar)
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