MOI, JEAN GABIN
Biographie, édité chez Tripode en août 2012
176 pages
Résumé
La ville de Catane, en Sicile, au début des années 30. Le fascisme se déploie sur l’ile, quand une enfant ressort exaltée d’une salle de cinéma de quartier. Elle a la démarche chaloupée, une cigarette imaginaire au bec et l’œil terrible. Elle vient de voir le film Pépé le Moko et, emportée par cette incarnation du désir et de l’insoumission, elle n’a désormais plus qu’une idée en tête : être Jean Gabin. Écrit par l’auteur de L’Art de la joie dans les dernières années de sa vie, à un moment où son œuvre demeurait méconnue, Moi, Jean Gabin est un étrange roman autobiographique, l’histoire magnifiée d’une enfance dans la Sicile de l’entre-deux-guerres. Pouvant être lu comme un testament philosophique, ce livre des origines se révèle être un des plus beaux textes de Goliarda Sapienza, un éloge à la liberté et aux rêves qui ont précocement nourri sa vie.
Mon ressenti
Ma première immersion dans ce livre ne fut pas concluante et pourtant j’avais envie de comprendre cette petite fille qui voulait devenir Jean Gabin. J’ai laissé le livre et l’ai repris plus tard, et là, la magie a opéré.
Je suis heureuse d’avoir fait la connaissance de Goliarda, petite fille (on dit d’elle qu’elle est un garçon manqué !), faisant partie d’une fratrie importante : à leur tête une mère militante et adorée malgrée ses frasques ou ses oublis et un père avocat des pauvres. Cette famille vit dans un quartier pauvre de Catane en Sicile mais la vie est là, frémissante, abondante et merveilleuse. C’est un de ses frères aînés qui lui fait l’école mais comme il faut bien travailler pour faire rentrer de l’argent, Goliarda a du temps libre et découvre le cinéma, son héros Jean Gabin à qui elle veut ressembler. Il représente le courage et la liberté.
L’auteure nous raconte une partie de son enfance romancée, pour avoir de l’argent, il faut travailler. Elevée par des parents qui ont des valeurs et pensent que les enfants apprennent les uns des autres, que l’école dénature le savoir, Goliarda n’est jamais surprise lorsqu’un membre de sa famille est incarcérée. Il faut bien le dire dans ces temps où le fichisme grandit, il ne fait pas bon exprimer ses idéaux de gauche. Qu’à cela ne tienne, sa famille continue de croire et de défendre.
Dans ce contexte, Jean Gabin est pour elle, un grand frère, un mentor. C’est au travers de ses films, qu’elle s’approprie ses répliques et s’imprègne des valeurs transmises par l’auteur dans ses personnages.
Un petit livre riche et intense, chaleureux et qui fait du bien malgré les aléas des tourmentes de l’Histoire. Malgré tout, la petite fille qui grandit en s’adaptant constamment avec une imagination débordante deviendra une femme tourmentée et angoissée…
A découvrir absolument
Biographie, édité chez Tripode en août 2012
176 pages
Résumé
La ville de Catane, en Sicile, au début des années 30. Le fascisme se déploie sur l’ile, quand une enfant ressort exaltée d’une salle de cinéma de quartier. Elle a la démarche chaloupée, une cigarette imaginaire au bec et l’œil terrible. Elle vient de voir le film Pépé le Moko et, emportée par cette incarnation du désir et de l’insoumission, elle n’a désormais plus qu’une idée en tête : être Jean Gabin. Écrit par l’auteur de L’Art de la joie dans les dernières années de sa vie, à un moment où son œuvre demeurait méconnue, Moi, Jean Gabin est un étrange roman autobiographique, l’histoire magnifiée d’une enfance dans la Sicile de l’entre-deux-guerres. Pouvant être lu comme un testament philosophique, ce livre des origines se révèle être un des plus beaux textes de Goliarda Sapienza, un éloge à la liberté et aux rêves qui ont précocement nourri sa vie.
Mon ressenti
Ma première immersion dans ce livre ne fut pas concluante et pourtant j’avais envie de comprendre cette petite fille qui voulait devenir Jean Gabin. J’ai laissé le livre et l’ai repris plus tard, et là, la magie a opéré.
Je suis heureuse d’avoir fait la connaissance de Goliarda, petite fille (on dit d’elle qu’elle est un garçon manqué !), faisant partie d’une fratrie importante : à leur tête une mère militante et adorée malgrée ses frasques ou ses oublis et un père avocat des pauvres. Cette famille vit dans un quartier pauvre de Catane en Sicile mais la vie est là, frémissante, abondante et merveilleuse. C’est un de ses frères aînés qui lui fait l’école mais comme il faut bien travailler pour faire rentrer de l’argent, Goliarda a du temps libre et découvre le cinéma, son héros Jean Gabin à qui elle veut ressembler. Il représente le courage et la liberté.
L’auteure nous raconte une partie de son enfance romancée, pour avoir de l’argent, il faut travailler. Elevée par des parents qui ont des valeurs et pensent que les enfants apprennent les uns des autres, que l’école dénature le savoir, Goliarda n’est jamais surprise lorsqu’un membre de sa famille est incarcérée. Il faut bien le dire dans ces temps où le fichisme grandit, il ne fait pas bon exprimer ses idéaux de gauche. Qu’à cela ne tienne, sa famille continue de croire et de défendre.
Dans ce contexte, Jean Gabin est pour elle, un grand frère, un mentor. C’est au travers de ses films, qu’elle s’approprie ses répliques et s’imprègne des valeurs transmises par l’auteur dans ses personnages.
Un petit livre riche et intense, chaleureux et qui fait du bien malgré les aléas des tourmentes de l’Histoire. Malgré tout, la petite fille qui grandit en s’adaptant constamment avec une imagination débordante deviendra une femme tourmentée et angoissée…
A découvrir absolument