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2 participants

    VARESI, Valerio

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    Message  Nina Mar 23 Oct 2018 - 23:42

    VARESI, Valerio 41y6-y10

    Titre : Les ombres de Montelupo
    éditions Agullo - Nombre de pages : 310 pages.

    Présentation de l’éditeur :


    C’est l’automne à Parme. Le commissaire Soneri décide d’échapper à la grisaille de la ville en retournant dans son village natal des Apennins pour des vacances bien méritées. Il se réjouit à l’idée de cueillir des champignons sur les pentes boisées de Montelupo, une activité jadis partagée avec son père. Sur le village isolé règne la famille Rodolfi, producteurs de charcuterie depuis des générations. Le patriarche, Palmiro, mène sa barque d’une main sûre. Mais derrière la réussite, se profile un drame familial : le fils, Paride, a d’autres projets pour son avenir..

    Mon avis :

    J’ai lu les trois tomes qui mettent en scène le commissaire Soneri, cependant je commence par chroniquer le troisième tome, le dernier lu en date.
    Je suis charmée par cet enquêteur que je qualifierai « d’à l’ancienne ». Oui, il y a des meurtres. Oui, ils sont parfois violents, sanglants, parce qu’un assassinat n’est pas un acte anodin. Oui, les détails sont parfois sordides, parce qu’un cadavre et ses blessures sont tout sauf ragoutant et qu’il faut montrer cette réalité de la mort. Mais, l’auteur ne perd pas son temps en se complaisant par le récit circonstancié et détaillé des meurtres, il nous épargne de longues scènes d’autopsie, qui n’apportent rien à l’identification des causes de la mort (une ligne ou deux suffisent, ne l’oublions pas). Soneri agit comme il l’entend, dit ce qu’il pense, poliment, posément, lucide à la fois sur lui-même et sur les autres.
    Ces vacances, pour lui, c’était un retour aux sources, dans un village où il a grandi avant que sa famille ne parte pour la ville, pour que sa mère reçoive des soins appropriés. Il est accueilli non pas comme un enfant du pays, mais comme un étranger, un policier étranger à qui l’on ose pas se confier, à qui l’on ne dit surtout pas ce qui se passe. Lui qui n’aspirait qu’au repos et à la cueillette des champignons, il se voit plonger dans une affaire qu’il n’avait pas du tout envie de connaître. Chaque étape de ce récit est un adieu à une partie de son enfance, esquissant une rupture définitive avec son passé. En contrepoint, la voix d’Angela, la femme qu’il aime et désire, qui se montre lucide sur ce qu’il lui dit, sur ce qui se passe aussi.
    Le passé… Il est bien présent dans cette enquête, il est, comme souvent, cause de bien des choses : avec le commissaire, nous retournons aux années de guerre, et d’après guerre, à ses clans, ses rivalités, qui ne se sont pas effacés avec le temps et dont les résonances continuent encore. Ils étaient trois, à l’époque. Deux ont choisi l’argent. Le troisième, surnommé le Maquisard, est le seul à avoir mené une vie sans chercher à posséder – et les scènes où il apparaît semblent autant de baroud d’honneur face au destin.
    A l’époque de la mondialisation, on oublie comme un village peut parfois être dépendant d’une seule et unique famille, celle qui, créatrice et propriétaire de l’usine locale, donne du travail à tout le monde ou presque. Le seul choix pour garder un peu d’indépendance est de partir – ce que font certains jeunes, ce qu’a fait, en son temps, le père du commissaire.
    Il ne s’agit pas tant de montrer les magouilles des industriels, des banques et autres financiers, mais leur impact sur la vie de ces êtres ordinaires, de ce qui se sont crus plus forts, ou qui ont voulu tirer un bénéfice substantiel.
    Une enquête qui prend son temps, qui prend le temps d’être racontée. Cela fait du bien.
    Pinky
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    Message  Pinky Mer 24 Oct 2018 - 8:57

    merci Nina pour cette présentation
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    Message  Nina Mer 24 Oct 2018 - 9:24

    Merci Pinky pour ta visite.
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    Message  Nina Ven 1 Nov 2019 - 18:56

    VARESI, Valerio Couv1912

    Les mains vides
    édition Agullo noir – 265 pages

    Présentation de l’éditeur :
    Dans la chaleur humide et gluante du mois d’août à Parme, Francesco Galluzzo, un marchand du centre, a été battu à mort. Le commissaire Soneri, chargé de l’enquête, écarte rapidement le motif du vol pour se concentrer sur un usurier, Gerlanda, qui tire toutes sortes de ficelles dans l’ombre depuis des années. La vérité a mille visages, et Soneri, malgré sa répugnance pour les méthodes de l’usurier, comprend bien vite que Gerlanda et consorts ne sont que les vestiges d’un monde qui disparaît. Une nouvelle pieuvre déguisée en sociétés irréprochables a décidé de dévorer sa chère ville de Parme, et rien ne semble pouvoir l’arrêter. Pas même l’acharnement désespéré du commissaire..

    Mon avis :

    Nous sommes ici dans un roman d’atmosphère plutôt que dans un roman policier traditionnel. Certes, toutes les cases sont cochées, nous avons un meurtre, un vol peut-être, et une équipe de policiers, menée par le commissaire Soneri, qui doit trouver l’identité du ou des coupables. Mais ce n’est pas ce qui est le plus important. Le tome précédent nous ramenait dans le passé du commissaire, et nous montrait le poids que la corruption pouvait avoir sur un village ordinaire. Ici, nous sommes à Parme, à l’heure de la mondialisation, et la corruption se fait à grande échelle. L’Italie a eu beau organiser l’opération « mains propres », tout n’a pas été éradiqué, il faudrait être bien naïf pour le croire. Et si le commissaire se retrouve « les mains vides », c’est parce qu’il n’a pas les moyens de lutter contre cette pieuvre moderne.
    Qui a tué Francesco Galluzzo ? J’ai presque envie de dire qu’à part le commissaire, tout le monde s’en moque, surtout sa famille. Pour sa soeur, son beau-frère, et ses frères, il était la brebis galeuse de la famille. Non seulement il ne parvenait pas à engendrer des bénéfices, pour ne pas dire qu’il était couvert de dettes, mais il avait le très mauvais goût de préférer les hommes aux femmes, faute impardonnable aux yeux des siens – qui détournaient les yeux, d’ailleurs, plutôt que de les fermer.
    Qui a vraiment tué Galluzzo ? Est-il mort à cause de Gerlanda, usurier bien connu de la ville, à qui toute personne ne pouvant contacter une banque a eu recours ? Il est presque sympathique – presque, il ne faut pas exagérer – tant il représente une certaine forme d’escroquerie à l’ancienne. Lui aussi sera pris dans le tourbillon de l’enquête – son temps appartient au passé. Galluzzo est-il mort parce que sa famille en avait assez de ses frasques ? L’amour est une denrée rare dans cette famille, qui fait passer le profit avant tout – même les mariages sont avant tout des mariages d’intérêt. L’amour est une denrée rare dans ce roman, où même les personnages qui s’aiment semblent terriblement distants.
    Oui, c’est un quatrième volume assez désabusé que nous avons entre les mains. Le commissaire est comme étouffé par la chaleur qui ralentit la vie en ce mois d’août, et la pluie, le froid, les bourrasques de vent qui le saisissent dans les dernières pages n’y changeront rien : la justice n’est pas réellement passée.
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    Message  Pinky Sam 2 Nov 2019 - 12:39

    merci Nina pour cette présentation
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    Message  Nina Sam 2 Nov 2019 - 13:01

    Merci Pinky pour ta visite.

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