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2 participants

    PADGETT, Abigail

    Nina
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    Message  Nina Dim 3 Fév 2019 - 12:24

    PADGETT, Abigail 512beg10

    Petite tortue
    Edition Rivage Noir - 378 pages.

    Présentation de l’éditeur :

    Il a les cheveux noirs et la peau brune. Acito, dont le prénom signifie » Petite tortue « , est un bébé de huit mois d’origine maya. Il a survécu de justesse à un empoisonnement. Les analyses révèlent que l’agent toxique est une plante tropicale aussi rare que mortelle. Pour le docteur Andrew Lamarche, il ne peut s’agir d’un accident. Ce qui semble mettre hors de cause la famille dans laquelle l’enfant était gardé, mais jette le soupçon sur sa mère, une chanteuse nommée Chac : elle venait de rendre visite à son fils avant qu’il ne tombe malade. Chargée d’effectuer l’enquête préliminaire pour le compte du service de protection de l’enfance de SanDiego, Bo Bradley va rencontrer Chac à Tijuana, mais c’est une route semée d’embûches qui l’attend, jusqu’à la vérité.

    Mon avis :

    Fréquenter une petite bibliothèque municipale (Charleval, pour la citer) a l’avantage de vous faire découvrir des livres hors-normes – parce qu’une bibliothèque ne doit pas contenir que les livres que tout le monde lit ou demande, il faut aussi faire découvrir des auteurs et leurs singulières créations. Prenez Bo, l’héroïne d’Abigail Padgett, une auteur que je ne connaissais pas du tout, et qui a consacré cinq livres à cette enquêtrice. Et quelle enquêtrice ! Elle travaille aux services de protections de l’enfance de Californie, état dans lequel chaque citoyen a le droit et le devoir de dénoncer toute maltraitance. Autant vous dire que les services sociaux ne chôment pas, en une dynamique bien rodée, qui laisse à penser en l’existence d’un véritable suivi des enfants placés. Bo Bradley est cependant un cas particulier, rare dans le domaine policier : elle est dépressive, réellement, continuellement. Elle a même été internée en asile psychiatrique et lutte quasi-quotidiennement contre sa maladie, qui est reconnue comme une vraie maladie par ses proches, ses collègues.

    Lutte oui, mais elle sait quand elle est apte à travailler et quand elle ne l’est pas. Elle a suffisamment souffert à cause de sa maladie pour être lucide sur elle et, si elle n’aurait pas dû être en charge de son dossier, l’inaptitude temporaire de sa collègue et amie Estralla fait qu’elle s’occupe désormais de ce cas. Acito est un adorable bébé de huit mois, et pourtant, quelqu’un a tenté de l’assassiner, son empoisonnement n’a rien d’accidentel. La première suspecte ? La mère, Chac. Elle est très légalement mariée à un américain, que l’on retrouvera dans le récit, elle est chanteuse, et elle est sur le point de signer un bon contrat, elle qui chante à Tijuana. Traverser la frontière : c’est très facile quand on est américain et que l’on peut le dire sans accent. Quand on est née au Guatemala, comme Chac, ce n’est pas évident. Pourtant, il apparaît assez vite que ce n’est pas Chac qui a tenté de tuer son fils, et Bo doit lutter pour ne pas sombrer à nouveau : elle se trouve exposée à des faits que même les services sociaux ne pouvaient prévoir. Heureusement, elle est bien entourée, et heureusement, elle veut faire tout ce qui est pour le mieux dans l’intérêt d’Acito, lui trouvant une famille d’accueil atypique mais aimante – pourquoi un ancien cascadeur marié à une bouddhiste pratiquante ne pourraient pas veiller sur un enfant ?

    En attendant, la liste des suspects diminue, pendant qu’un autre crime est commis, et qu’un troisième est évité de justesse. Le fait que l’on ait voulu empoisonner Bo indique qu’elle a trouvé quelque chose, mais quoi ? Le « qui » est nettement plus facile à trouver… Là, pour le coup, j’ai eu l’impression de me retrouver non pas face à la folie, mais face à l’irrationnel, un système de pensée qui n’était pas le nôtre, ni même celui d’aucune des personnes diagnostiquées « folles » dans ce roman. Bo d’ailleurs s’insurge contre la vision que l’on a des personnes « folles », la manière dont on les imagine tout de suite en tueur en série, alors que, le plus souvent, leurs préoccupations sont autres.

    Ce qui a achevé de me plaire dans ce livre, c’est l’humour que l’on trouve, parfois, dans ce roman : la situation ne peut pas être toujours désespérée, et parfois, prendre de la distance fait du bien. Fumer, ce n’est pas bien, même quand on va si mal qu’on en ressent le besoin. Qu’importe : Je vais sortir fumer un paquet de cigarettes entier. Si l’Association de lutte contre les maladies cardiovasculaires appelle, dis-leur que je suis une androïde. Que j’ai des organes auto-nettoyants. Pas de soucis.

    Tout proche, le désert, qui est presque un personnage à part entière, menaçant. Nous sommes aux Etats-Unis, et pourtant, on y meurt encore de soif dans ce désert, et si l’on s’y aventure, il faut penser à prendre une réserve d’eau pour tenir, jusqu’à que l’on vous retrouve. Il faut se méfier aussi des serpents, sous toutes leurs formes ai-je envie de préciser. J’aurai encore envie de prolonger l’écriture de cet avis, et de vous dire aussi que tout est question de nom, celui que l’on porte, celui que l’on a choisi, celui que l’on cache. Et que protéger son enfant, même avec les meilleurs intentions du monde, ce n’est pas toujours simple.
    Pinky
    Pinky
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    Message  Pinky Lun 4 Fév 2019 - 12:43

    merci Nina pour cette présentation intéressante
    Nina
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    Message  Nina Lun 4 Fév 2019 - 13:11

    Merci Pinky pour ta visite.
    Nina
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    Message  Nina Mer 13 Fév 2019 - 23:43

    PADGETT, Abigail 51aab710

    Oiseau de lune
    Edition Rivages - 379 pages

    Présentation de l’éditeur :

    Bo Bradley se remet de la déprime consécutive à la mort de sa petite chienne, lorsqu’un patient est assassiné dans la maison de convalescence, située en plein désert californien, où elle reprend goût à la vie. Il s’agit d’une institution entièrement gérée par des Indiens qui mettent leur culture et leur organisation familiale et sociale au service des malades mentaux. Peu après, Bo doit prendre en charge Oiseau de lune », un petit garçon qui souffre d’hyperactivité pathologique et que les services sociaux s’avèrent incapables de protéger. Loin de là, en Allemagne, le docteur La Marche visite un lieu terrible et oublié de l’histoire appelé Hadamar, nom que Bo retrouve sur une pancarte au milieu du désert.

    Mon avis :


    Je veux saluer le courage de l’auteur, qui nous présente une héroïne hors norme, en proie à des troubles maniaco-dépressifs, qui lutte avec sa maladie et qui vit avec. Elle n’est pas la seule à souffrir de troubles psychiques, et nous allons voir dans ce quatrième tome à quel point cela peut être difficile.
    Bo a rechuté, parce qu’elle a perdu sa compagne depuis dix-sept ans, sa chienne Mildred. Oui, elle est morte de vieillesse, oui, sa mort est « normale », mais Bo le vit mal et si ses proches l’aident, jamais ils ne lui reprochent d’avoir sombré. Dans l’établissement où elle est, elle croise d’autres patients, atteints d’autres pathologies. Ce que j’ai apprécié, parce que c’est rare dans un roman policier, c’est que l’on ne nous montre pas comment protéger la société des personnes atteintes de troubles mentaux, on nous montre comment permettre à ses personnes de vivre le mieux possible avec leur maladie dans le monde. Bo sait à quel point s’est difficile, c’est pour cette raison qu’elle sait ce qui peut attendre quelqu’un qui n’a pas reçu l’aide et le cadre adéquate pour parvenir à vivre avec.
    Bo est plus forte qu’on ne le croit, parce que ses années de maladie, de traitement, de paroles aussi, franches, avec sa psychiatre, lui a fait gagner une grande lucidité, même quand elle est au fin fond de la dépression. Disons aussi qu’avec le temps – et un suivi étroit – le traitement qui l’aide à vivre est mieux ajusté. J’ai vraiment senti à la lecture du livre que l’auteur maîtrisait son sujet et avait des choses à nous dire sur ces personnes.
    Et l’une d’entre elles est assassinée : Mort Walfman, un jeune homme qui était assez aisé parce qu’il était un acteur comique jouant dans des publicités grassement payées. Bo voyait en lui un frère, et elle est déterminée à découvrir qui l’a tué, et a trouvé un foyer pour Bird, son petit garçon. Problème : Mort a brouillé les traces, et retrouver sa famille est bien compliqué, mais pas impossible.
    Oiseau de lune – titre qui, comme Petite tortue, fait référence à un enfant – nous plonge dans le joli monde des sociétés qui vendent la santé des gens, cherchent en s’enrichir le plus rapidement et le plus aisément possible, et tant pis pour les êtres humains que l’on sacrifie pour cela. Oh, pardon, ce ne sont pas les termes consacrés par ses entreprises, bien entendu.
    Mais le roman nous entraîne plus loin encore, et nous montre à nouveau que la folie, ce terme médical, n’a rien à voir avec la perversion de certaines personnes. Je ne suis même pas sûre qu’il s’agisse du terme adéquat, cependant… les théories de ces personnes sont à chercher pas si loin que cela dans le passé. Ces personnes sont prêtes à les mettre en pratique : il faut toujours être vigilent, toujours.
    Une série que j’apprécie énormément. Je cherche désormais à me procurer les tomes manquants.
    Pinky
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    Message  Pinky Jeu 14 Fév 2019 - 10:59

    merci Nina pour cette présentation
    Nina
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    Message  Nina Jeu 14 Fév 2019 - 11:17

    Merci Pinky pour ta visite.
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    Message  Nina Lun 14 Juin 2021 - 20:18

    PADGETT, Abigail 512tr510
    L'enfant du silence
    édition Rivages/Noir – 272 pages.

    Présentation de l’éditeur :

    Un enfant de quatre ans, de race blanche, a été retrouvé sur la réserve indienne des Barona, dans une bâtisse inhabitée, à cinq heures trente du matin. Il était attaché à un matelas par une corde à linge. Bo Bradley, du service de protection de l’enfant, a été chargée de son dossier. Pourquoi était-il attaché, et la personne qui l’a mis là avait-elle l’intention de revenir ? Bo découvre que l’enfant est sourd, et s’attache à lui. Mais, bientôt, des tueurs surgissent à l’hôpital où est soigné le rescapé et cherchent à le tuer. Bo engage alors une course contre la montre pour découvrir quelle malédiction pèse sur l’enfant et essayer de le sauver.

    Mon avis :

    A ma connaissance, les enquêtes mettant en scène Bo Bradley ne comportent que cinq tomes. Aussi, même si celui-ci était dans ma PAL depuis deux ans, c’est un choix de ma part de ne pas l’en avoir sorti plus tôt : faire durer le plaisir (il me reste encore deux tomes à lire). Le hasard fait que la bibliothèque municipale comporte les tomes 3 et 4, je me suis donc procurée plus tard les 1, 2 et 5.

    Ce tome est celui qui nous permet de faire connaissance avec Bo. Elle est ce que l’on nommait à l’époque maniaco-dépressive et que l’on nomme maintenant atteinte de troubles bipolaires. Bo connaît parfaitement sa maladie, elle se voit, et juge les symptômes qu’elle ressent, elle sait quand elle a besoin d’un traitement, elle sait dans quelle phase de sa maladie elle se trouve et les conséquences que cela peut avoir dans son comportement, dans ses perceptions. Elle sait également que sa soeur Laurie en est morte – elle s’est suicidée à l’âge de vingt ans, et cela a changé du tout au tout la vie de Bo, qui sombra dans la dépression et fut internée pendant trois mois. Elle résolut aussi de ne pas avoir d’enfant, ce que ne comprit pas son mari, qui divorça : avec deux frères prêtres, il était nécessaire pour lui d’avoir une descendance – pour lui. Bo ne voulait pas transmettre ses tourments à un enfant, elle sait ce que c’est d’être au fond de la dépression, au point que l’on ne veut jamais, ni revivre cela, ni l’affliger à un autre être humain.

    Bo accomplit parfaitement son métier, elle travaille à la protection de l’enfance. Les feux des projecteurs ont malheureusement été braqués sur eux après qu’une fillette, dont la garde a été rendue à la mère, a été tuée par le compagnon de celle-ci. Le docteur Andrew La Marche, chantre de la protection de l’enfance, n’a pas de mots assez durs pour stigmatiser les services sociaux. Et que croit-il ? Qu’Angela, l’agente qui a témoigné en faveur de la mère, ne se demande pas ce qu’elle n’a pas vu ? Quant à Bo, elle sait très bien que chacun peut mentir, de façon suffisamment convaincante pour être cru.

    Bo et La Marche n’étaient pas vraiment fait pour s’entendre. Et pourtant : un petit garçon les réunit, un petit garçon blanc qui a été trouvé attaché à un radiateur dans une réserve indienne. La vieille femme qui l’a trouvé a les pieds sur terre, et la tête dans le monde des esprits. Elle sait… que l’histoire ne fait que commencer, que le danger est toujours là. Et si ce petit garçon ne communique pas, ce n’est pas parce qu’il est attardé, c’est parce qu’il est sourd.

    Ce serait presque simple, les rouages de la protection de l’enfance sont bien huilés, n’était… l’instinct de La Marche, l’instinct de l’infirmier chargé de veiller sur l’enfant, qui sauve la vie de ce dernier. Oui, un autre infirmier est tué – en se portant au secours de Weepoo, nom qui d’après Bo est le sien – mais il faut toujours se rappeler, en lisant un polar – ou en écoutant les informations télévisées à visée sensationnelle – que le responsable d’un meurtre, c’est celui qui l’a commis, non la victime qui a eu la vie sauve grâce à un sacrifice. Et ce roman nous montre qu’il est des personnes qui sont prêtes à tout pour sauver la vie d’un enfant. Je préfère nettement retenir ses personnes que celles qui n’ont définitivement aucune empathie et se moquent du mal qu’elles sèment autour d’elles. C’est vers cette direction que tend le roman tout entier, penser à ceux qui oeuvrent pour le bien, qui sont prêts à s’oublier pour les autres.

    Bo, Andrew La Marche, ont plus de points communs qu’ils ne le pensent, eux qui vivent avec le poids de la mort d’un proche dont ils se sentent responsables, comme si leur vie respective n’était qu’un long chemin douloureux qu’ils s’imposaient pour expier leurs fautes, ou ce qu’ils considèrent comme telles. Avec La Marche et Weepo, nous plongeons dans une société américaine en quête de respectabilité et de « noblesse », et si nous voyons avec Andrew comment il en est revenu, faisant un examen de conscience strict et douloureux, nous comprenons que d’autres ne sont pas prêts à abandonner les apparences, la quête de pouvoir et de puissance pour s’intéresser à l’humain. Ce serait vraiment trop leur demander.

    L’enfant du silence est une oeuvre magnifique, qui va bien au-delà du genre policier.
    Pinky
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    Message  Pinky Mar 15 Juin 2021 - 10:18

    merci Nina pour cette présentation magnifique
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    Message  Nina Mar 15 Juin 2021 - 20:04

    Merci beaucoup Pinky, je suis très touchée.

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