GAUGUIN (l'autre monde)
Sarbacane - 2016 - 141 pages
Le mot de l'éditeur:
Tahiti, 1893
Dès le début du livre, nous sommes, comme Gauguin lui-même, pris par la beauté envoûtante de lîle. On plonge avec lui dans le récit dune lé- gende tahitienne qui intrigue et recouvre la réalité dune patine de merveilleux.
Ce roman graphique sintéresse à la fin de vie de Gauguin, la période artistiquement parlant la plus prolifique et la plus belle de son uvre. Lauteur nous propose un scénario original, en juxtaposant les périodes (créant notamment des flash-backs qui renseignent sur la vie de Gauguin) et en mé- langeant réalité et légendes.
Le changement régulier de personnages et de décors, donne un côté imprévisible à lensemble qui donne envie au lecteur, sans jamais le perdre, de poursuivre sa lecture, aidé en cela par un dé- coupage en chapitres dynamique.
Mon avis :
Gauguin est mort. L'esprit, celui qu'il a peint dans son tableau "Manao Tupapau" (l'esprit des morts veille), dans le fond, derrière le corps de sa compagne Teura, vient le chercher pour remonter le temps, visionner ce qu'a été sa vie. C'est ce parcours que nous conte Fabrizio Dori.
Rien n'y manque depuis la naissance, le passage au Pérou, Paris et la bourse, Mette sa femme, les enfants, la peinture, Copenhague, Paris et les expos, la Bretagne et, bien entendu, la Polynésie.
C'est, pour moi une réussite poétique d'une grande simplicité avec un rien de spiritualité polynésienne où l'on peut mesurer la distance entre la sagesse de là-bas et celle de notre monde occidental. L'intérêt n'est jamais tombé, au contraire il m'a semblé que plus j'avançais dans ma lecture, plus le niveau augmentait. J'ai été captivé d'abord par cette biographie et par, bien sûr, l'originalité de la façon de conter cette histoire mais aussi par l'énorme qualité picturale des dessins. le lecteur regarde du Gauguin, les roses du sable comme seul il savait les réussir, la transparence de l'eau, le bleu de la mer, l'émeraude omni présente et l'indigo des ciels. La richesse des tons vifs des vêtements des tahitiens sont rendus, ici, avec un grand bonheur. La couverture de ce roman graphique, de par sa qualité, donne un aperçu de la qualité des pages qui vont suivre. J'apprécie Gauguin et je remercie F. Dori de m'avoir fait me souvenir à quel point sa peinture est riche et parlante à qui regarde. Un tableau de Gauguin dans une salle de musée met en valeur le reste des oeuvres et donne un éclat tout particulier, ne serait-ce que par ces jaunes (que j'avais oublié ci-dessus) qui 'ont rien à envier à Van Gogh. Un bon moment de lecture et de rêverie. Il faut prendre le temps de savourer cet ouvrage.
B