Shiloh
Edition Rivages - 200 pages
Présentation de l’éditeur :
Immense romancier américain, dans la lignée de William Faulkner, Shelby Foote est un auteur encore assez méconnu en France. Un de ses livres les plus importants en Amérique s’appelle Shiloh, épopée miniature qui raconte la guerre de Sécession en 200 pages à travers la voix de soldats ou lieutenants des deux camps.
Mon avis :
Si je suis au courant que j’ai placé ce livre dans le challenge Thriller et polar ? Bien sûr, c’est moi qui l’organise ! Ce livre ne rentre pas tout à fait dans le cadre ? Pourtant, je vous assure que c’est très noir, plus noir que le café préparé par Gaston Lagaffe et qui, à la première bouffée respirée, fait que vous ne pourrez pas dormir pendant au moins trois jours.
Shiloh, c’est le nom d’une bataille de la guerre de Sécession, dans le Tennessee. Si vous ne connaissez pas cette bataille, du moins, pas plus que je ne la connaissais avant d’ouvrir ce livre, ne vous en faites pas, ce n’est pas grave du tout ! Est-ce que vous en saurez plus en refermant le livre ? Oui, un peu, mais ce n’est pas cela qui compte, ce qui compte, c’est l’abominable bordel qui a régné dans ce lieu, ce sont les hommes qui ont été sacrifiés pour quoi, au juste ? Pour rien, pour un petit bout de terre, une rivière.
Il est souvent question de courage. Il est aussi question de peur, de ce que certains peuvent qualifier de « lâcheté » alors que ce ne sont que des réactions humaines face au combat. D’ailleurs, fuit-il vraiment ? Non. Ils n’en peuvent seulement déjà plus. Peu importe à quel camp, quel régiment ils appartiennent, peu importe d’où ils viennent. Chacun a un passé, des raisons de s’être engagé, u point de vue, aussi sur l’Amérique qu’il désire, sur le camp opposé, aussi, forcément donné perdant.
Ce ne sont pas tant les scènes de combat qui comptent, même si elles sont là. C’est l’avant, l’attente, et l’après, les blessés, les mourants, ceux qui cherchent à être soignés, ceux que l’on amoute, ceux qui ne survivront pas, ceux qui tentent de survivre. C’est un texte fort, âpre, un texte dont on se souvient. Et si, finalement, c’était cela, le plus important ?