MONET - Nomade de la lumière
Le Lombard - 2017 - 112 pages
Le mot de l'éditeur :
Du Salon des Refusés au mouvement des Impressionnistes, de jeune peintre désargenté à grand bourgeois tutoyant les huiles, du mari à l'amant... la vie de Claude Monet fut pour le moins plurielle. Chef de file, à son coeur défendant, d'un mouvement qui bouleversa la vision de la peinture au XIXe siècle, l'homme n'est finalement resté fidèle qu'à une seule quête : celle de la lumière absolue, qui viendrait éclairer toute son oeuvre de sa perfection.
Salva Rubio et Ricard Efa nous racontent aujourd'hui les aléas de cette recherche, dont Monet paya le prix autant qu'il l'encaissa, à travers un somptueux roman graphique.
Mon avis :
J'ai bien aimé ce roman graphique, tel que nommé par les auteurs. Cela change de la BD sur Monet dans la série "Grands peintres". le début, la cataracte de Monet, est un prétexte pour le peintre de se remémorer sa vie le temps de sa cécité passagère et de nous le montrer comme il était, certainement, à l'automne de sa vie, en personnage bougon mais bon enfant, accompagné de son vieil ami, Clémenceau.
Les auteurs, en partant du Havre, explorent la jeunesse, puis la maturité de Monet à travers les différents épisodes de cette vie. de l'éveil et la découverte de Monet de la peinture, son apprentissage, son arrivée à Paris, la rencontre avec ses futurs collègues, Renoir, Bazille, Pissaro, Sisley, etc. Les refus au salon, le salon des refusés, le salon des impressionnistes et son abandon ou trahison et de nouveau le salon. Les femmes, Camille si belle dans sa robe verte, pathétique sur son lit de mort et Alice. Et puis la misère, l'argent, les dettes encore, toujours, partout. Il faudra attendre la page 85 pour que Monet s'installe à Giverny avec un peu d'aisance et puisse se mettre à son grand oeuvre que sont Les nymphéas.
Je reconnais que ce roman graphique est bavard, beaucoup de bruit dans les vignettes, mais bon on s'y fait et puis le dessin est bon, adapté à la figure du peintre, dans ses couleurs et sa lumière. Les reproductions, que l'on reconnaît aisément, sont bien faites avec un petit grain de folie (voir Camille à la robe verte, le dessinateur allant jusqu'à opposer, en fin d'ouvrage, son dessin et l'original du maître) bien sympathique. J'ajouterai que la couverture, représentant Monet dans son jardin sur le pont japonais (?), est bluffante de vérité, on dirait...un Monet.
Le livre est enrichi d'un supplément reprenant les toiles dont il est question dans l'histoire comparées aux dessins d'Efa.
B