Opération Requiem
French Pulp Editions - 202 pages.
Présentation de l'éditeur :
Quand Requiem, le plus déjanté des curés, agent secret du Vatican, décide de prendre la défense des animaux, et qu'il se retrouve confronté aux Yakuzas, ça donne un polar sans temps port avec des répliques toujours aussi ciselées. Une fois de plus, Petrosky nous ouvre les yeux sur un problème de société avec humour.
Mon avis :
"Plutôt que la veuve et l'orphelin, on va sauver le bonobo et le céphalopode !"
Je me suis déjà trouvé, au cours de ma vie, dans des situations bizarres telles que sur le pont d'un bateau de l'Armada pendant un orage, mais celle dans laquelle Requiem se trouve en tout début de ce roman, non, jamais ! J'admire le courage de ceux qui s'embarquent non pour le plaisir, faire du profit mais pour sauver des espèces en péril. Faut-il aimer la vie sous toutes ses formes pour en arriver là.
La mission de Requiem dans ce tome est simple : protéger une jeune femme très investie dans la lutte pour la protection de la nature de ceux qui voudraient la réduire au silence. Le danger est bien réel : quand on paie pour tuer des animaux, on peut tuer aussi des humains pour tuer tranquillement. D'ailleurs, ceux qui organisent ou profitent de ce trafic se moquent bien de la dimension humaine, ce que l'auteur n'oublie pas, il ne jette pas la pierre aux petites mains qui se font un peu d'argent pour guider les touristes, parce qu'ils ne sont qu'un maillon faible, facilement sacrifiable de la chaîne, guère plus que des esclaves modernes qui tentent avant tout de survivre.
Ah, les charmants organisateurs et leurs non moins charmants clients, eux pour qui il n'y a pas de petits profits : rien ne se perd, rien ne se crée, tout se vend. Aussi Requiem et Cécile (oui, elle est d'une fidélité à toute épreuve à ses enquêtes) doivent véritablement faire attention à eux et à Elodie, leur jeune protégée. Alliée de choix depuis la France : Nadine (un prénom en forme d'hommage à Nadine Monfils ? Je l'espère bien !) l'inénarrable grand-mère d'Elodie. Elle dépote avec son franc-parler, son langage qui détonne avec son milieu, une aristocrate, une mère qui tranche avec le climat bien pensant actuel : "je t'ai demandé quoi de neuf, pas de me faire le bilan de compétence de mon abruti de fils, pour moi, ce n'est pas une découverte, mais un acquis ! ".
Un livre engagé ? Oui, avec des titres de chapitre en forme de réquisitoire, pour toutes les espèces en train de disparaître. Bien sûr, l'humour est toujours présent, le rythme du récit enlevé, et j'ai eu beaucoup de mal à faire des pauses dans ma lecture. Les fans apprécieront, et j'espère que de nouveaux lecteurs seront conquis.