La gourmandise n'est pas un vilain défaut
Edition MxM Bookmark - 252 pages
Présentation de l'éditeur :
Appelé à la rescousse, Benjamin débarque chez sa sœur et son beau-frère pour garder son neveu le temps des fêtes de fin d’années. Seulement, Benjamin déteste Noël. Ce qui n’est pas le cas d’Alan, qui lui, est tout le contraire. Sa boutique de confiserie et salon de thé est un véritable temple à Noël et aux fêtes de fins d’années. Entre son neveu et le beau confiseur, Benjamin aura bien du mal à résister à l’appel des fêtes.
Mon avis :
Les conseils des gens heureux sont les pires.
Oui, je commence par une citation qui n’est pas forcément à prendre au pied de la lettre (le personnage qui la prononce est un peu ironique, du moins je l’espère) mais cette romance de Noël est un peu atypique. Peut-être parce que je lis peu de romances. Certes. Peut-être aussi parce que je n’aime pas vraiment ce genre. Mais surtout parce qu’il présente de grandes différences avec les romances auxquels on peut être habitués.
Déjà, le couple en devenir est homosexuel, et leur homosexualité est parfaitement accepté que ce soit par leur famille et leurs proches. Même les habitants ou les parents d’élèves de la vie où l’un et l’autre vivent, l’un définitivement, l’autre pour aider sa soeur qui est débordée – sa belle-mère, hospitalisée, ne peut plus lui donner un coup de main pour élever son fils – ne se permettent aucune remarque homophobe. Tout va pour le mieux, et je me prends à rêver d’une société où tout se passerait aussi bien – je vous rassure, je connais déjà des couples pour lesquels tout va pour le mieux, fort heureusement.
Bref, revenons à cette romance de Noël avec cet homme qui, grâce à des parents anti-conformistes, n’aiment pas Noël et son côté commercial. Ils sont bien raison ! Seulement, ils auraient pu pousser cette détestation encore plus loin, en transformant Noël en moment de véritables solidarités. Ben n’aime pas Noël, alors que sa soeur Catherine l’adore – et son propre fils aussi. C’est du petit Noah, véritable pile électrique, que Ben prend donc soin, et c’est grâce à lui qu’il rencontre Alan, le père d’Emy. Confiseur de son état, il passe de longs moments avec Ben, et il n’y a vraiment que Ben pour ne pas se rendre compte qu’il tente de le séduire. Ouvrira-t-il les yeux ?
Vous l’aurez compris, ce livre est charmant, sympathique, il pose aussi des thèmes tels que le désir d’enfants chez les couples homosexuels. En effet, Ben et Sylvain, son ex, se sont séparés parce que Ben voulait un enfant, et Sylvain non, trouvant qu’ils devaient se suffire l’un à l’autre. Nouveau problème, si j’ose dire, pour ces couples, à l’heure où l’on peut espérer qu’eux aussi pourront fonder des familles, sans plus être considérés comme « atypiques » (si vous ne voyez pas à quoi je fais allusion, une petite recherche sur internet s’impose). Le problème se pose moins en Angleterre, où de telles familles peuvent adopter, comme l’ont peut-être fait Alan et son ex-mari. Après tout, on demande rarement à un couple hétéro comment il a eu son enfant, non ?
Ce roman nous rappelle aussi qu’il est bon de penser aux siens, Noël ou pas. Ben rappelle à Catherine, sa soeur, que la réussite professionnelle, c’est bien, se ménager, penser aux siens, à ses enfants, c’est important aussi : il passe plus de temps avec son neveu que sa soeur ! Alors oui, les pédagogues des années 80/90 ont répété que la qualité des moments passés avec ses enfants valaient mieux que la quantité, et que l’on ne passait pas à côté de quelques choses en travaillant. Mais les parents ont-ils vraiment réussi à partager des moments privilégiés avec leurs enfants ? Pas tous.
Bref, je m’égare, je m’égare, parce que ce roman n’est pas seulement une romance de Noël, il est un livre très intéressant.