Comment nous dire adieu
Edition Seuil - 378 pages
Présentation de l’éditeur :
Alors que la neige tombe sur Bolzano et ses environs, Michele, un enfant de onze ans, disparaît sans laisser de traces. Le commissaire Sergio Striggio est chargé de l’enquête. Installé depuis quelques années dans le Nord de l’Italie pour vivre librement son amour avec Leo, il s’apprête à révéler son homosexualité à son père, ancien policier. Mais celui-ci lui annonce qu’il est atteint d’une maladie incurable. Soudain le passé assaille père et fils, avec tous ses fantômes, s’insinuant dans l’enquête en cours et s’y reflétant étrangement. Après l’avoir affronté et défait, Striggio, il en est convaincu, pourra accompagner son père dans son dernier voyage.
Mon avis :
Je vous assure, à la lecture de ce roman, il y a de quoi être énervée. D’abord, ce roman ne choisit pas son camp, c’est un peu ennuyeux. Roman psychologique, roman policier ? Oui, un roman policier peut se doubler d’un roman psychologique sans aucun problème. Dans Comment nous dire adieu, il est question de psychologie raffinée. Oui, le commissaire réfléchit sur chaque geste, chaque posture du quotidien, chaque échange verbal ou non verbal avec son compagnon. Il se souvient de son enfance, de la douleur de perdre sa mère, mais surtout, de la recherche de savoir ce qu’elle verrait pour la dernière fois avant de quitter ce monde, ce qu’elle éprouverait en le quittant. Apprenant que son père est atteint d’une maladie incurable, il se demande comment appréhender ses moments, lui qui estime avoir toujours déçu son père. Surtout, il ne sait pas comment lui dire, ni même s’il doit lui dire qu’il est homosexuel. Vaste sujet, tellement vaste qu’il en oublie son enquête. Et c’est là que j’ai envie de le secouer.
Non, parce que se retrouver au milieu du livre et se dire que l’on a oublié un fait extrêmement important – et que toute l’équipe l’a oublié aussi, c’est rageant. Que le propre compagnon du commissaire ait tu lui aussi un fait important, par solidarité, me donne envie de lui coller des baffes. J’ai l’impression que tous ont oublié que la vie d’un enfant était en jeu.
Le meilleur policier ? Le père du commissaire. C’est grâce à lui que l’enquête se dénouera, ce qui est quand même un comble – grâce à lui, à sa formidable mémoire des cas qu’il a traités, et à une bonne dose de hasard. Non mais franchement, depuis quand on se fit au hasard pour retrouver un enfant, je vous le demande ? Le meilleur moyen de planter une enquête, oui !
Puis, comme souvent, je déplore le rôle perverti de la parole. Alors oui, comme nous l’annonce la quatrième de couverture, les non-dits sont importants. C’est même sur eux que repose réellement l’intrigue ! Tout ce qui n’a pas été dit, tout ce que l’on n’a pas osé dire, et qui aurait empêché que l’on sombre dans un bordel sans nom. Je ne parle même pas des mensonges, mensonges par omission, ou mensonges par action. Ces menteurs, ces menteuses, assument-ils les conséquences de ce qu’ils ont dit ? Même pas ou pas vraiment, c’est au choix.
Bref, une déception italienne, et c’est suffisamment rare pour être dit.
Edition Seuil - 378 pages
Présentation de l’éditeur :
Alors que la neige tombe sur Bolzano et ses environs, Michele, un enfant de onze ans, disparaît sans laisser de traces. Le commissaire Sergio Striggio est chargé de l’enquête. Installé depuis quelques années dans le Nord de l’Italie pour vivre librement son amour avec Leo, il s’apprête à révéler son homosexualité à son père, ancien policier. Mais celui-ci lui annonce qu’il est atteint d’une maladie incurable. Soudain le passé assaille père et fils, avec tous ses fantômes, s’insinuant dans l’enquête en cours et s’y reflétant étrangement. Après l’avoir affronté et défait, Striggio, il en est convaincu, pourra accompagner son père dans son dernier voyage.
Mon avis :
Je vous assure, à la lecture de ce roman, il y a de quoi être énervée. D’abord, ce roman ne choisit pas son camp, c’est un peu ennuyeux. Roman psychologique, roman policier ? Oui, un roman policier peut se doubler d’un roman psychologique sans aucun problème. Dans Comment nous dire adieu, il est question de psychologie raffinée. Oui, le commissaire réfléchit sur chaque geste, chaque posture du quotidien, chaque échange verbal ou non verbal avec son compagnon. Il se souvient de son enfance, de la douleur de perdre sa mère, mais surtout, de la recherche de savoir ce qu’elle verrait pour la dernière fois avant de quitter ce monde, ce qu’elle éprouverait en le quittant. Apprenant que son père est atteint d’une maladie incurable, il se demande comment appréhender ses moments, lui qui estime avoir toujours déçu son père. Surtout, il ne sait pas comment lui dire, ni même s’il doit lui dire qu’il est homosexuel. Vaste sujet, tellement vaste qu’il en oublie son enquête. Et c’est là que j’ai envie de le secouer.
Non, parce que se retrouver au milieu du livre et se dire que l’on a oublié un fait extrêmement important – et que toute l’équipe l’a oublié aussi, c’est rageant. Que le propre compagnon du commissaire ait tu lui aussi un fait important, par solidarité, me donne envie de lui coller des baffes. J’ai l’impression que tous ont oublié que la vie d’un enfant était en jeu.
Le meilleur policier ? Le père du commissaire. C’est grâce à lui que l’enquête se dénouera, ce qui est quand même un comble – grâce à lui, à sa formidable mémoire des cas qu’il a traités, et à une bonne dose de hasard. Non mais franchement, depuis quand on se fit au hasard pour retrouver un enfant, je vous le demande ? Le meilleur moyen de planter une enquête, oui !
Puis, comme souvent, je déplore le rôle perverti de la parole. Alors oui, comme nous l’annonce la quatrième de couverture, les non-dits sont importants. C’est même sur eux que repose réellement l’intrigue ! Tout ce qui n’a pas été dit, tout ce que l’on n’a pas osé dire, et qui aurait empêché que l’on sombre dans un bordel sans nom. Je ne parle même pas des mensonges, mensonges par omission, ou mensonges par action. Ces menteurs, ces menteuses, assument-ils les conséquences de ce qu’ils ont dit ? Même pas ou pas vraiment, c’est au choix.
Bref, une déception italienne, et c’est suffisamment rare pour être dit.