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2 participants

    PORTAIL, Agathe

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    Message  Nina Jeu 30 Jan 2020 - 20:50

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    L'année du gel
    édition Calmann-Lévy – 416 pages

    Présentation de l’éditeur :

    Été 2017. Après un épisode de gel qui a dévasté ses vignes, Bernard Mazet se range à l’idée de sa femme d’ouvrir des chambres d’hôtes pour sauver la propriété familiale de Haut Méac. Le château affiche complet avec la venue d’un groupe de trentenaires pour une semaine. La fantasque Olivia, Vincent, le célibataire volage, Clara, si discrète, et leurs deux couples d’amis semblent heureux de se retrouver. Mais dans la chaleur écrasante, les esprits s’échauffent et les drames personnels refont surface.
    À l’aube du quatrième jour, un cadavre est découvert dans la chambre froide du château. Le major Dambérailh, chef de la brigade locale, est chargé de l’affaire. Tandis que les conflits d’intérêt émergent au sein de son équipe, sa tante Daphné, vieille fille loufoque, s’invite dans l’enquête. Il faudra exhumer bien des secrets honteux ou douloureux pour que la lumière se fasse.

    Mon avis :


    Qu’allaient-ils faire dans ce vignoble ? Je n’ai rien contre les vignes, je n’ai rien contre les réunions annuelles entre amis, je me demande simplement pourquoi ce groupe de trentenaires qui ne semblent pas avoir tant de points communs que cela, si ce n’est d’avoir fait partie de la même promotion d’étudiants part ensemble en vacances depuis des années. Ils ont choisi une chambre d’hôtes dans un vignoble, et rien ne semble aller très bien entre eux – individuellement ou collectivement. Ah si : Pierre et Juliette forment un couple uni et aimant. On ne peut en dire autant de Léonie et Corentin, qui pourtant attendent un enfant. Pour compléter cette galerie de portraits de trentenaires, nous avons la discrète et insignifiante Clara, Olivia, qui s’est penchée vers la méditation, et détachée des contingences terrestres (pour combien de temps, je vous le demande un peu), Vincent, prototype parfait de l’adulescent. Plus loin, loge Elise, chez Daphné Dambérailh, tante du chef de la brigade locale. Elle semble vraiment en train de se reconstruire peu à peu, comme si ses os avaient été brisées un à un par la brutalité du monde du travail. Elle m’a touchée, elle que je n’ai pas suspectée un seul instant, tant elle met toute son énergie à vivre, simplement, et à surmonter ce qu’elle a vécu, et qu’elle a raconté sans fard.
    Alors, qui a donc tué, dans cette propriété familiale reconvertie partiellement en chambres d’hôtes, histoire de sauver les meubles et tout ce qui peut l’être, qui ? Et qui a été tué aussi – nous le découvrirons de manière décalée, ayant eu le temps de faire connaissance avec chacun des protagonistes, avec leurs secrets, avouables, ou pas. Avec des secrets aussi dont on se demande pourquoi ils ont jugé utiles de les cacher. Il y a une marge entre ne pas aimer aborder certains sujets – la vocation du fils du major – et les dissimuler à ses intimes, ou à ceux qui se croient tels.
    Ils sont un peu arrivés comme des chiens dans un jeu de quilles, ces charmants citadins qui ont fait leurs études non loin de là. Ils méconnaissent totalement le monde de la vigne, ou presque totalement. Ce n’est pas le cas du major, qui sait trop ce que signifie une année de gel – et ses conséquences – après une année de grêle, et une autre année sans récolte. Comment faire survivre une propriété dans ce cas ? Tout sauf facile, tout sauf possible. Et si un autre drame se jouait, sous nos yeux, avec une Alexane Mazet totalement à l’ouest, et un mari qui veut à tout prix la préserver.
    L’année du gel est autant un roman policier qu’un roman de société, entre modernité et tradition, volonté de conserver le patrimoine et nécessité d’être compétitif. Il est possible de tout simplement, aussi, trouver sa voie hors des sentiers battus, d’avoir le courage d’être soi. Ils ne sont pas si nombreux que cela à le faire, ou à l’avoir fait mais, dans le cas de Daphné ou du fils de Géraud Dambérailh (comme par hasard, des membres d’une même famille), sans ostentation, sans chercher à convertir les autres, encore moins à les faire souffrir. Rare dans ce petit monde où règnent l’égoïsme et le profit personnel. A méditer.
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    Message  Pinky Ven 31 Jan 2020 - 10:24

    merci Nina pour cette présentation
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    Message  Nina Ven 31 Jan 2020 - 22:04

    Merci Pinky pour ta visite.
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    Message  Nina Dim 14 Fév 2021 - 17:06

    PORTAIL, Agathe Cvt_pi10
    Piqure de rappel
    Edition Calmann-Levy - 362 pages.

    Présentation de l’éditeur :

    Qui fait son miel sait manier le venin. Le major de gendarmerie Dambérailh a été missionné pour remplacer temporairement le chef de la brigade de Montraguil, petite bourgade paisible de Dordogne. Enfin, paisible… On note quelque agitation autour d’une châtaigneraie mise en vente par un monastère voisin et que se disputent un apiculteur et un propriétaire cherchant à étendre un parc photovoltaïque. L’affaire met en émoi l’association des chasseurs qui s’inquiète de voir disparaître un important territoire de chasse. Pour l’apiculteur, Pascal, et son associé, Hugo, qui ont monté Honey Box, une start-up de vente de miel par abonnement, l’acquisition de la parcelle est vitale pour pérenniser l’affaire et rembourser les dettes accumulées. Alors que les frères du monastère eux-mêmes montrent des signes de nervosité, une attaque mortelle d’abeilles va plonger Dambérailh dans la perplexité… avant qu’il s’aperçoive qu’il s’est fourré dans un sacré guêpier…

    Mon avis :

    Revoici le major Dambérailh pour une nouvelle enquête. Cette fois-ci, il se trouve loin des siens. Non, pas sa famille, au contraire, il se rapproche même de son fils Baptiste. Il est loin de sa brigade, parce que le chef de celle de Montraguil, le très apprécié major Péramel est en arrêt-maladie. Tout pourrait se passer dans le meilleur des mondes, si un accident ne survenait. Enfin, si cela avait été un accident, tout se serait bien passé, sauf que ce n’est pas le cas. pas de chance pour le major : c’est-un-meurtre. S’il n’évolue pas cette fois-ci dans le milieu du vin, il découvre celui du miel, des apiculteurs devrai-je dire, et ce milieu n’est ni doux, ni tendre, ni sucré. Il paraît même sans pitié. Non mais franchement, qui aurait envie d’assassiner quelqu’un à coup de piqure d’abeilles, sachant non que le résultat est aléatoire (après tout, quelqu’un aurait pu passer par là et appeler les secours, qui sait ?) mais que la mort est lente et douloureuse. J’ai envie d’ajouter que cette personne, quelle qu’elle soit, n’aura jamais le labelle « ami des abeilles ». Celles qui ont piqué sont mortes elles aussi, désorganisant ainsi complètement la ruche dont elles sont issues.

    Qui pouvait haïr autant Hugo Cassague le fondateur d’Honey Box ? Telle est la question à laquelle doit répondre le major, question qui obtient un peu trop de réponses. Il gagne un temps précieux à trouver qui ne le haïssait pas, qui l’aimait même, et savait le juger correctement, lui qui n’était pas à un excès près. Je ne parle pas d’excès culinaire, ou d’excès amoureux. Je parle d’excès pour obtenir ce qu’il voulait, utilisant de trop gros moyens pour un résultat qui n’aurait peut-être pas demandé tant. En parlant d’Hugo Cassague, je ne parlerai pas de « noirceur de l’âme humaine », de son côté « sombre », non, je parlerai plutôt de bêtises, de manque cruel d’empathie et de traditions familiales mal digérées.

    Comme dans l’année du gel, la première enquête du major Dambérailh, la famille est importante. Le major en sait quelque chose, lui qui a le bonheur de voir son fils heureux, apprécié es autres, et tant pis si le major n’avait pas du tout pensé à cette voie pour lui – l’important est de s’être trouvé, et la communauté monastique dans laquelle il vit ne manque pas de personnalités hors-normes. Dambérailh doit composer aussi avec sa tante, Daphné, à qui il a bien dit de ne pas se mêler de l’enquête. Enfin, presque pas. Je ne vous raconte pas son ébahissement quand il constate le rapprochement même pas stratégique entre Daphné et le représentant de la brigade de recherches qu’on lui a collé dans les pattes, à savoir Jules Louvain. Ou plutôt si, je vous le raconte en citant le texte :

    Ce n’était pas l’envie qui manquait au major de saisir l’OPJ au col pour avoir osé appeler sa tante par son prénom, mais il lui fallait garder les deux mains sur le volant.

    Franchement, qui de mieux qu’une innocente vieille dame pour en apprendre un peu plus sur toutes ses familles, dont celle de Cassague, justement ? Qui mieux pour sympathiser avec Asma Cassague ? Daphné, femme de goût, comme dit son neveu, femme qui appelle un chat un chat avec beaucoup de réalisme aussi ! Elle fait la paire avec Louvain, insaisissable et parfois incontrôlable, qui ne manque pas (parfois) de jouer avec les nerfs du major.

    Oui, voir des personnages aussi humains, aussi prompts à dire les choses, les faits, leur ressenti au plus juste cela fait du bien face au noeud de vipères que constituent les relations que la famille Cassague entretient avec autrui. Entre les secrets, les non-dits, ou au contraire ce qui est dit haut et fort dans le but d’appuyer là où cela peut faire le plus mal possible, les détestations même pas cachés,, on peut légitimement se demander comment plus de dégâts n’ont pas été causés plus tôt. Et si l’on parle de famille, l’on parle aussi de ce que l’on choisit de transmettre – ou de ne pas transmettre – à ses enfants. Le patrimoine génétique ? L’on n’y peut pas grand chose. La mémoire, par contre, l’on peut choisir ou pas de raconter, sachant que ne pas savoir, pour les descendants, est parfois pire : quand on sait, on a le choix de le transmettre. Quand on ne sait pas, se retrouver face à son histoire, à l’histoire de son peuple, peut être très douloureux.

    Piqûres de rappel – un roman à la fois sombre et lumineux.
    Pinky
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    Message  Pinky Mar 16 Fév 2021 - 10:24

    merci Nina pour cette présentation
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    Message  Nina Mar 16 Fév 2021 - 20:03

    Merci Pinky pour ta visite.

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