Un petit quelque chose en plus
Edition Hugo &Cie (new way) - 254 pages
Présentation de l’éditeur :
Tout le monde sait que le courant passe entre Lea, une timide maladive, et Gabe, un garçon mystérieux. Quatorze personnes racontent l’histoire, comme le chauffeur du bus, la serveuse du restaurant où Gabe et Lea mangent, même un écureuil dans le parc.
Mon avis :
Un petit quelque chose en plus est un roman heureux, mais pas un roman niais, ce qui est assez rare, finalement. Il est aussi un roman choral, avec une pincée de fantastique aussi. Tous savent mieux que Léa et Gabe qu’ils sont amoureux, mais ils sont aussi trop timides, trop pudiques, trop maladroit aussi pour se le dire. Pourquoi fantastique ? Ah oui : même le banc et l’écureuil ont la parole, l’un, qui se plaint du manque d’attention de ceux qui s’assoient sur lui, l’autre, parce qu’il apprécie d’avoir des personnes qui lui parlent (si, si : encore un point commun entre Gabe et Léa).
Ce sont des jeunes gens normaux, ils suivent des études qui leur conviennent plus ou moins, sans sécher les cours. Ils ont des amies, des personnes qu’ils apprécient moins – la vie, enfin. Une vie, et des accidents de la vie dont ils n’ont pas forcément envie de parler – parce que cela ne les définit pas nécessairement. Accepter ce que l’on est devenu, accepter ce que l’on a perdu n’est pas toujours facile.
J’ai l’air sombre en parlant ainsi. Il faut se rendre compte que, si le roman est rempli de personnes bienveillantes, ou de personnes légèrement agacées par ces deux amoureux inconscients d’être amoureux l’un de l’autre, ce sont surtout des personnes qui n’ont pas souvent l’occasion de voir des personnes heureuses ou même d’avoir le temps de regarder autour de soir : les cadences de travail sont soutenues, pour ceux qui sont obligés d’accomplir des métiers peu gratifiants.
Oui, Gabe et Léa prennent leur temps, ce qui ne les empêchent pas de s’amuser, ce qui, dans ce roman, ne signifie pas se jeter dans les bras du premier venu et/ou d’enchaîner les conquêtes : chercher à tout prix à être deux n’est pas une fin en soi. Puis, Léa comme Gabe peut compter sur ses amis, surtout Danny, meilleur ami et gay. J’ai failli dire « l’inévitable meilleur ami gay », comme on le voit très souvent dans les comédies américaines. Oui, mais la professeure d’écriture créative est mariée à une femme, et personne ne s’en soucie. Ouf. Je regrette d’ailleurs, qu’en fac de lettres il n’existe pas (à ma connaissance du moins) des cours d’écriture créative. Décortiquer les textes des autres, c’est bien. Ecrire les siens, c’est tout de même mieux.
L’Amérique n’est pas la France, et en France, on oublie trop souvent à quel point les études peuvent coûter cher de ce côté de l’Atlantique. On oublie aussi que la sécurité sociale n’existe pas, et que les assurances ne font pas tout : l’accident de Gabe a contraint ses parents à prendre une seconde hypothèque sur leur maison.
Un petit quelque chose en plus – un roman heureux mais pas tout rose.
Edition Hugo &Cie (new way) - 254 pages
Présentation de l’éditeur :
Tout le monde sait que le courant passe entre Lea, une timide maladive, et Gabe, un garçon mystérieux. Quatorze personnes racontent l’histoire, comme le chauffeur du bus, la serveuse du restaurant où Gabe et Lea mangent, même un écureuil dans le parc.
Mon avis :
Un petit quelque chose en plus est un roman heureux, mais pas un roman niais, ce qui est assez rare, finalement. Il est aussi un roman choral, avec une pincée de fantastique aussi. Tous savent mieux que Léa et Gabe qu’ils sont amoureux, mais ils sont aussi trop timides, trop pudiques, trop maladroit aussi pour se le dire. Pourquoi fantastique ? Ah oui : même le banc et l’écureuil ont la parole, l’un, qui se plaint du manque d’attention de ceux qui s’assoient sur lui, l’autre, parce qu’il apprécie d’avoir des personnes qui lui parlent (si, si : encore un point commun entre Gabe et Léa).
Ce sont des jeunes gens normaux, ils suivent des études qui leur conviennent plus ou moins, sans sécher les cours. Ils ont des amies, des personnes qu’ils apprécient moins – la vie, enfin. Une vie, et des accidents de la vie dont ils n’ont pas forcément envie de parler – parce que cela ne les définit pas nécessairement. Accepter ce que l’on est devenu, accepter ce que l’on a perdu n’est pas toujours facile.
J’ai l’air sombre en parlant ainsi. Il faut se rendre compte que, si le roman est rempli de personnes bienveillantes, ou de personnes légèrement agacées par ces deux amoureux inconscients d’être amoureux l’un de l’autre, ce sont surtout des personnes qui n’ont pas souvent l’occasion de voir des personnes heureuses ou même d’avoir le temps de regarder autour de soir : les cadences de travail sont soutenues, pour ceux qui sont obligés d’accomplir des métiers peu gratifiants.
Oui, Gabe et Léa prennent leur temps, ce qui ne les empêchent pas de s’amuser, ce qui, dans ce roman, ne signifie pas se jeter dans les bras du premier venu et/ou d’enchaîner les conquêtes : chercher à tout prix à être deux n’est pas une fin en soi. Puis, Léa comme Gabe peut compter sur ses amis, surtout Danny, meilleur ami et gay. J’ai failli dire « l’inévitable meilleur ami gay », comme on le voit très souvent dans les comédies américaines. Oui, mais la professeure d’écriture créative est mariée à une femme, et personne ne s’en soucie. Ouf. Je regrette d’ailleurs, qu’en fac de lettres il n’existe pas (à ma connaissance du moins) des cours d’écriture créative. Décortiquer les textes des autres, c’est bien. Ecrire les siens, c’est tout de même mieux.
L’Amérique n’est pas la France, et en France, on oublie trop souvent à quel point les études peuvent coûter cher de ce côté de l’Atlantique. On oublie aussi que la sécurité sociale n’existe pas, et que les assurances ne font pas tout : l’accident de Gabe a contraint ses parents à prendre une seconde hypothèque sur leur maison.
Un petit quelque chose en plus – un roman heureux mais pas tout rose.