Deux fleurs en hiver
édition Didier Jeunesse – 192 pages.
Présentation de l’éditeur :
C’est l’histoire de deux « fleurs » :
L’une, Capucine, a décidé d’effectuer son stage dans un Ehpad. Elle change de couleur de perruque en fonction de son humeur et au fil des découvertes du métier d’aide-soignante.
Violette, quant à elle, est une nouvelle résidente, carrément amère de laisser derrière elle sa maison et son chat adoré pour finir sa vie dans ce « mouroir ».
Chacune a une blessure, chacune a un secret. La rencontre entre ces deux fleurs abîmées par la vie pourrait bien bousculer leurs cœurs en hibernation…
Mon avis :
Livre tragiquement actuel – lu avant le confinement, et chroniqué pendant. Mais depuis combien de décennies ferme-t-on les yeux sur le mal-être des soignants, sur le manque cruel de moyens des hôpitaux, des EHPAD ?
Il est des jeunes qui ont envie d’être au service des autres, comme Capucine. Ils sont plus nombreux qu’on ne le croit. Vouloir être utile aux autres n’est pas un défaut. Préférer s’occuper de personnes âgées plutôt que de jeunes enfants non plus. Ces personnes, que l’on oublie parfois soigneusement derrière murs et portails d’Ehpad ont eu une vie, le plus souvent très bien remplie, avant d’arriver dans cet endroit, avant d’être devenues dépendantes. Elles en ont des souvenirs, des regrêts, des choses à dire ou à partager. « Elles », c’est le pronom pour remplacer « personnes », mais c’est aussi le pronom qui montre que ce sont majoritairement des femmes qui se retrouvent en Ehpad.
Le livre nous montre le meilleur du pire : l’obligation de faire vite, toujours plus vite, l’impossibilité d’échanger avec les personnes dont on doit prendre soin, les cadences infernales, l’épuisement, y compris pour les plus jeunes, le burn-out qui guette. Capucine, l’héroïne dont la voix alterne avec celle de Violette a encore l’espoir de faire changer les choses, elles ne se blinde pas, pas encore, et elle sera aux premières loges pour assister aux conséquences sur certaines soignantes – là aussi, les femmes sont le plus souvent en première ligne.
J’ai dit « le meilleur du pire » parce que, dans cet ouvrage, le lien entre les personnes âgées et les jeunes générations n’est pas rompu. Les enfants, les petits-enfants viennent rendre visite à leurs parents, grands-parents, même si ceux-ci sont dépendants. Violette reçoit son fils, sa petite-fille, dont elle regrette un peu le choix de carrière : Violette est une institutrice à la retraite, sa petite-fille, avocate, n’exerce plus pour élever ses trois fils. Ce n’est pas ainsi que Violette, et peut-être même cette génération de femmes qui a fait mai 68 (ce qui, pour Violette, a totalement bouleversé sa vie) imaginait le devenir des femmes dans les années 2010 et plus.
Et Crampon. Lui n’a pas un nom de fleurs. Ce chat a le nom qui correspond le mieux à son caractère, le fait de se « cramponner » aux autres, de souffrir, aussi, d’être séparé de sa maîtresse. Les animaux ne sont pas autorisés dans les Ehpad, et je trouve que, comme dans ce livre, cela peut être la source de bien des drames. Tout le monde n’a pas la chance d’avoir une voisine Geneviève, comme celle de Violette,ou d’avoir une stagiaire aussi motivée que Capucine, prête à retrouver le chat fugueur. Oui, avoir un animal dans un Ehpad, même si c’est un seul, un « animal mascotte » peut faire du bien. Qu’on se le dise !
Un dernier message enfin, contenu dans ce livre. Il est bon d’accepter les autres, même s’ils sont différents. Il est bon de s’accepter, même si l’on se sent différent.
édition Didier Jeunesse – 192 pages.
Présentation de l’éditeur :
C’est l’histoire de deux « fleurs » :
L’une, Capucine, a décidé d’effectuer son stage dans un Ehpad. Elle change de couleur de perruque en fonction de son humeur et au fil des découvertes du métier d’aide-soignante.
Violette, quant à elle, est une nouvelle résidente, carrément amère de laisser derrière elle sa maison et son chat adoré pour finir sa vie dans ce « mouroir ».
Chacune a une blessure, chacune a un secret. La rencontre entre ces deux fleurs abîmées par la vie pourrait bien bousculer leurs cœurs en hibernation…
Mon avis :
Livre tragiquement actuel – lu avant le confinement, et chroniqué pendant. Mais depuis combien de décennies ferme-t-on les yeux sur le mal-être des soignants, sur le manque cruel de moyens des hôpitaux, des EHPAD ?
Il est des jeunes qui ont envie d’être au service des autres, comme Capucine. Ils sont plus nombreux qu’on ne le croit. Vouloir être utile aux autres n’est pas un défaut. Préférer s’occuper de personnes âgées plutôt que de jeunes enfants non plus. Ces personnes, que l’on oublie parfois soigneusement derrière murs et portails d’Ehpad ont eu une vie, le plus souvent très bien remplie, avant d’arriver dans cet endroit, avant d’être devenues dépendantes. Elles en ont des souvenirs, des regrêts, des choses à dire ou à partager. « Elles », c’est le pronom pour remplacer « personnes », mais c’est aussi le pronom qui montre que ce sont majoritairement des femmes qui se retrouvent en Ehpad.
Le livre nous montre le meilleur du pire : l’obligation de faire vite, toujours plus vite, l’impossibilité d’échanger avec les personnes dont on doit prendre soin, les cadences infernales, l’épuisement, y compris pour les plus jeunes, le burn-out qui guette. Capucine, l’héroïne dont la voix alterne avec celle de Violette a encore l’espoir de faire changer les choses, elles ne se blinde pas, pas encore, et elle sera aux premières loges pour assister aux conséquences sur certaines soignantes – là aussi, les femmes sont le plus souvent en première ligne.
J’ai dit « le meilleur du pire » parce que, dans cet ouvrage, le lien entre les personnes âgées et les jeunes générations n’est pas rompu. Les enfants, les petits-enfants viennent rendre visite à leurs parents, grands-parents, même si ceux-ci sont dépendants. Violette reçoit son fils, sa petite-fille, dont elle regrette un peu le choix de carrière : Violette est une institutrice à la retraite, sa petite-fille, avocate, n’exerce plus pour élever ses trois fils. Ce n’est pas ainsi que Violette, et peut-être même cette génération de femmes qui a fait mai 68 (ce qui, pour Violette, a totalement bouleversé sa vie) imaginait le devenir des femmes dans les années 2010 et plus.
Et Crampon. Lui n’a pas un nom de fleurs. Ce chat a le nom qui correspond le mieux à son caractère, le fait de se « cramponner » aux autres, de souffrir, aussi, d’être séparé de sa maîtresse. Les animaux ne sont pas autorisés dans les Ehpad, et je trouve que, comme dans ce livre, cela peut être la source de bien des drames. Tout le monde n’a pas la chance d’avoir une voisine Geneviève, comme celle de Violette,ou d’avoir une stagiaire aussi motivée que Capucine, prête à retrouver le chat fugueur. Oui, avoir un animal dans un Ehpad, même si c’est un seul, un « animal mascotte » peut faire du bien. Qu’on se le dise !
Un dernier message enfin, contenu dans ce livre. Il est bon d’accepter les autres, même s’ils sont différents. Il est bon de s’accepter, même si l’on se sent différent.