Les demoiselles du cap Fréhel
Edition Harlequin - 320 pages
Présentation de l’éditeur :
Manoir de Keroual, Bretagne, An II (1794) Ses lèvres étaient tièdes et soyeuses, au point qu’Anne eut envie d’y mordre doucement. Envie d’être audacieuse, en cette période de troubles qui faisait de demain un horizon incertain. Demain avait de toute façon une saveur d’interdit, tout comme Malo Jakez, cet homme incroyable, ancien corsaire du roi et conteur émérite à qui elle mentait depuis leur rencontre houleuse sur la lande. Car Malo incarnait tout ce qu’elle exécrait et portait le flambeau d’une République qui avait ruiné les siens. Un homme à qui elle ne pourrait jamais se lier, à moins de vouloir en perdre la tête pour crime de chouannerie…
Mon avis :
Le confinement mène à tout, y compris à recevoir via Netgalley un service de presse des éditions Harlequin. Et, par conséquent, il m’amène à chroniquer une romance.
Il s’agit ici d’une romance historique, qui parle d’une période historique qui m’a longtemps passionné et qui, si je suis honnête, me passionne toujours même si j’ai moins le temps pour lire des ouvrages à ce sujet : la Révolution française et plus particulièrement la Chouannerie. De plus, l’action se passe en Bretagne qui est, après la Normandie, ma région de France préférée. Bref, le roman réunit des composants qui devraient me plaire.
Alors oui, ce roman m’a plu, et a tranché avec mes lectures habituelles. L’héroïne, Anne, est singulière. Pour l’époque, elle est une « vieille » fille de 27 ans, dévouée à ses frères, à sa soeur de lait, dévouée aussi aux siens au sens large du terme. Le contexte est ce qu’il est, et Anne s’investit beaucoup dans la cause à laquelle elle croit. Ce qu’elle n’avait pas prévu est l’arrivée de Malo. Avant la Révolution, leur amour n’aurait pas été possible, d’ailleurs, elle n’aurait même pas connu son existence, voire même pas fait attention à lui – et son père avait beau être original, il n’aurait pas pu concevoir une telle union. Après la Révolution… ce n’est pas très possible non plus : la noblesse a beau avoir été abolie, Malo est un ancien corsaire et surtout, il a racheté le château de l’oncle d’Anne, tout en venant d’être nommé commissaire politique. Une histoire impossible ?
Je n’ai pas tellement envie d’en dire plus, si ce n’est que le roman montre que l’autrice s’est beaucoup documentée sur cette période historique, sans que jamais l’on ait l’impression de lire un ouvrage didactique – la romance est là, et bien là. Les personnages sont attachants, Anne en tête. Je nommerai aussi Ronan, son jumeau, dévoué pour aider les autres à fuir la violence révolutionnaire, Aesia, fidèle entre toute et sa fille Urielle : j’aimerai bien qu’un volume lui soit consacré. Les rebondissements sont nombreux, et même dans le cadre de la romance, le lecteur peut réellement trembler pour les personnages. Les espions peuvent être partout, et il est difficile de garder un secret.