A leur corps défendant
Edition du Palémon - 380 pages
Présentation de l’éditeur :
Les commissaires Perrot et Lefèvre se lancent sur la piste d’un mystérieux serial killer… Le corps mutilé de Sabrina Boucheul est découvert dans un chemin forestier nantais au petit matin. Fait troublant, le même mode opératoire a présidé au meurtre d’une autre jeune femme quelques mois plus tôt dans le Morbihan. Les commissariats de Nantes et Vannes sont conjointement saisis, aussi Perrot et Lefèvre posent-ils leurs valises à Vannes pour prêter main-forte au capitaine Jeanne Sixte. Mais lorsqu’une troisième jeune femme au profil similaire disparaît à son tour dans les mêmes conditions, nos enquêteurs s’orientent sur la piste d’un meurtrier en série.
Mon avis :
Ce roman illustre qu’il est toujours difficile d’être une femme à l’heure actuelle – et il est difficile de dire le contraire. Deux jeunes femmes ont été retrouvées tuées, une troisième est enlevée à son tour, autant dire qu’une course contre la montre s’engage pour la retrouver. Les commissaires Perrot et Lefèvre enquêtent, tout en ayant une vie familiale tout sauf simple : la fille de Perrot est soignée pour un cancer.
Trois jeunes femmes, et peu de points communs, finalement : elles sont des femmes, elles sont jeunes, elles travaillent en horaire décalé et, comme toutes les femmes qui travaillent ainsi, elles vont travailler avec la peur au ventre, matin et soir. Delphine Seyrig le disait déjà dans une interview donnée dans les années 70, et qui a tourné en boucle récemment : une femme, qui se promène seule à minuit, n’est pas en sécurité. Une femme qui travaille ne l’est pas non plus. Bien sûr, il existe toujours des personnes pour dire :
– il ne faut pas avoir peur (facile à dire bien en sécurité chez soi) ;
– il faut trouver des solutions.
Certes. La solution que ces jeunes femmes ont trouvé aurait dû les protéger. Mais il est toujours des hommes pour savoir mieux que les femmes ce qu’elles doivent faire de leur vie, ce qu’elles doivent faire de leurs corps. En effet, le second point commun entre ces jeunes femmes est qu’elles étaient enceintes, et qu’elles avaient l’intention d’interrompre leur grossesse. L’interruption volontaire de grossesse est un droit, on l’oublie trop souvent. Il a fallu attendre la loi Veil pour qu’il soit dépénalisé, et la loi Vallaud-Belkacem de 2014 pour que l’idée de « situation de détresse » soit supprimée. Autant dire que le parcours pour accéder à l’avortement n’a pas été si simple pour ces jeunes femmes, ce que les deux enquêteurs découvriront au cours de l’enquête.
Non, l’enquête ne fut pas facile, et elle n’est pas forcément facile à lire, parce que certaines scènes sont sanglantes, parce que nous sommes avec les victimes, non avec le tueur, qui ne mérite pas plus de place dans le récit que celle qui lui a été accordée.
Edition du Palémon - 380 pages
Présentation de l’éditeur :
Les commissaires Perrot et Lefèvre se lancent sur la piste d’un mystérieux serial killer… Le corps mutilé de Sabrina Boucheul est découvert dans un chemin forestier nantais au petit matin. Fait troublant, le même mode opératoire a présidé au meurtre d’une autre jeune femme quelques mois plus tôt dans le Morbihan. Les commissariats de Nantes et Vannes sont conjointement saisis, aussi Perrot et Lefèvre posent-ils leurs valises à Vannes pour prêter main-forte au capitaine Jeanne Sixte. Mais lorsqu’une troisième jeune femme au profil similaire disparaît à son tour dans les mêmes conditions, nos enquêteurs s’orientent sur la piste d’un meurtrier en série.
Mon avis :
Ce roman illustre qu’il est toujours difficile d’être une femme à l’heure actuelle – et il est difficile de dire le contraire. Deux jeunes femmes ont été retrouvées tuées, une troisième est enlevée à son tour, autant dire qu’une course contre la montre s’engage pour la retrouver. Les commissaires Perrot et Lefèvre enquêtent, tout en ayant une vie familiale tout sauf simple : la fille de Perrot est soignée pour un cancer.
Trois jeunes femmes, et peu de points communs, finalement : elles sont des femmes, elles sont jeunes, elles travaillent en horaire décalé et, comme toutes les femmes qui travaillent ainsi, elles vont travailler avec la peur au ventre, matin et soir. Delphine Seyrig le disait déjà dans une interview donnée dans les années 70, et qui a tourné en boucle récemment : une femme, qui se promène seule à minuit, n’est pas en sécurité. Une femme qui travaille ne l’est pas non plus. Bien sûr, il existe toujours des personnes pour dire :
– il ne faut pas avoir peur (facile à dire bien en sécurité chez soi) ;
– il faut trouver des solutions.
Certes. La solution que ces jeunes femmes ont trouvé aurait dû les protéger. Mais il est toujours des hommes pour savoir mieux que les femmes ce qu’elles doivent faire de leur vie, ce qu’elles doivent faire de leurs corps. En effet, le second point commun entre ces jeunes femmes est qu’elles étaient enceintes, et qu’elles avaient l’intention d’interrompre leur grossesse. L’interruption volontaire de grossesse est un droit, on l’oublie trop souvent. Il a fallu attendre la loi Veil pour qu’il soit dépénalisé, et la loi Vallaud-Belkacem de 2014 pour que l’idée de « situation de détresse » soit supprimée. Autant dire que le parcours pour accéder à l’avortement n’a pas été si simple pour ces jeunes femmes, ce que les deux enquêteurs découvriront au cours de l’enquête.
Non, l’enquête ne fut pas facile, et elle n’est pas forcément facile à lire, parce que certaines scènes sont sanglantes, parce que nous sommes avec les victimes, non avec le tueur, qui ne mérite pas plus de place dans le récit que celle qui lui a été accordée.