Une soirée de toute cruauté
Edition Acte Sud - 375 pages
Présentation de l’éditeur :
Trois portables sonnent dans le vide au coeur de Londres dans un appartement de luxe. Plus tôt en soirée, quatre amis finlandais se sont retrouvés pour dîner. Robert, l’hôte, est un banquier qui a empoché des millions par le biais de manipulations pas très éthiques de taux d’intérêt. Cela fait plus de dix ans qu’il n’a pas vu son meilleur ami, Mikko, un journaliste d’investigation qui a consacré sa vie à démasquer les politiciens et hommes d’affaires corrompus.
L’épouse de ce dernier, Veera — avec laquelle Robert a eu une brève liaison —, et Elise, la nouvelle femme « trophée » du banquier, font également partie de la mêlée. Mikko est arrivé à Londres muni de sombres desseins : il pense pouvoir commettre le meurtre parfait. Mais il est encore loin de se douter du menu des festivités. Un lourd secret pèse sur les convives, et leur réunion après toutes ces années est manifestement un jeu dangereux.
Mon avis :
Ce roman est huis clos, qui se déroule dans un appartement londonien : quatre personnages entrent pour un dîner (deux couples), trois n’en ressortiront pas vivantes, nous le savons dès les premières pages du roman. Les questions seront donc de savoir qui a été tué (les identités des victimes ne sont pas dévoilées, il faut quand même qu’il y ait un peu de suspens), qui a tué qui et comment les meurtres ont eu lieu. N’oublions pas les mobiles, cela peut toujours être utile à la construction romanesque. Mais (il y aura plusieurs mais) j’ai trouvé ce roman très verbeux, très ennuyeux, avec des personnages qui se veulent complexes et sont simplement imbus de leur personne : Robert et Mikko adorent s’écouter parler. Les deux amis ont en commun d’avoir une confiance en eux extrême, personne ne peut remettre en doute ce qu’ils disent, ce qu’ils pensent, et pour ce dîner de retrouvailles, les sujets de discussion sont avant tout philosophiques et politiques. Mikko a de plus à mes yeux un défaut rédhibitoire : il est extrêmement radin, passant un temps fou à tout comparer pour avoir la meilleure offre téléphonique, le trajet en bus le moins couteux. Il chicane pour un rien, récrimine contre son épouse Veera si elle a choisi d’acheter quelque chose dans une boutique alors qu’une autre propose le même produit pour moins cher. Veera l’aime comme il est – et ce n’est même pas touchant, elle l’a épousé parce qu’elle voulait un enfant, et parce qu’elle n’était plus avec Robert. Mikko est un enquêteur hors pair, qui se targue d’amener ses lecteurs à réfléchir, tout en, finalement, les roulant dans la farine. Aucun personnage ne m’est sympathique, leurs conjointes non plus, Elise, l’épouse de Robert, épouse trophée, petite chose qu’il faut sauver, femme-enfant au patrimoine génétique choisi, par son mari, pour avoir ainsi des enfants par-faits. Une gourde pleine de vide. Quant à Verra, l’épouse de Mikko, qui le trompe allégrement avec Robert, pendant que lui la trompe avec Elise, je ne vois pas trop ce qui peut être attachant chez elle. Ce ne sont même pas ces doubles tromperies qui me dérangent, c’est plutôt que ces deux couples d’adultes responsables ne parviennent pas à terminer leurs histoires de désamour autrement que dans le sang et le poison. Oui, comme ils pensent presque tous être remarquablement intelligents, certains d’entre eux pensent pouvoir commettre le crime parfait – avec le nombre d’armes du crime à disposition, quand ils n’ont pas pris soin de les amener eux-mêmes, le lecteur peut comprendre facilement que cela se terminera pas très proprement. Penser qu’une amélioration dans votre vie peut provenir d’un meurtre est tellement bête que je me demande comment des personnages aussi intelligents que ceux qui nous sont présentés n’y ont pas pensé eux-mêmes. Ils ont sans doute lu trop de romans policiers, dont ils ne se privent pas de critiquer les procédés d’écriture. Je pourrai vous dire simplement que lire des polars n’est pas la recette miracle pour commettre un crime parfait. La recette de celui-ci est en tout cas classique, avec le partage des points de vue, en indiquant en tête de chapitre dans la tête de qui nous nous trouverons, la longue amitié entre les protagonistes, le lourd secret issu du passé, les chapitres (courts) en italique pour être dans la tête du tueur. La quatrième de couverture promettait trop, les promesses n’ont pas été tenues.
Edition Acte Sud - 375 pages
Présentation de l’éditeur :
Trois portables sonnent dans le vide au coeur de Londres dans un appartement de luxe. Plus tôt en soirée, quatre amis finlandais se sont retrouvés pour dîner. Robert, l’hôte, est un banquier qui a empoché des millions par le biais de manipulations pas très éthiques de taux d’intérêt. Cela fait plus de dix ans qu’il n’a pas vu son meilleur ami, Mikko, un journaliste d’investigation qui a consacré sa vie à démasquer les politiciens et hommes d’affaires corrompus.
L’épouse de ce dernier, Veera — avec laquelle Robert a eu une brève liaison —, et Elise, la nouvelle femme « trophée » du banquier, font également partie de la mêlée. Mikko est arrivé à Londres muni de sombres desseins : il pense pouvoir commettre le meurtre parfait. Mais il est encore loin de se douter du menu des festivités. Un lourd secret pèse sur les convives, et leur réunion après toutes ces années est manifestement un jeu dangereux.
Mon avis :
Ce roman est huis clos, qui se déroule dans un appartement londonien : quatre personnages entrent pour un dîner (deux couples), trois n’en ressortiront pas vivantes, nous le savons dès les premières pages du roman. Les questions seront donc de savoir qui a été tué (les identités des victimes ne sont pas dévoilées, il faut quand même qu’il y ait un peu de suspens), qui a tué qui et comment les meurtres ont eu lieu. N’oublions pas les mobiles, cela peut toujours être utile à la construction romanesque. Mais (il y aura plusieurs mais) j’ai trouvé ce roman très verbeux, très ennuyeux, avec des personnages qui se veulent complexes et sont simplement imbus de leur personne : Robert et Mikko adorent s’écouter parler. Les deux amis ont en commun d’avoir une confiance en eux extrême, personne ne peut remettre en doute ce qu’ils disent, ce qu’ils pensent, et pour ce dîner de retrouvailles, les sujets de discussion sont avant tout philosophiques et politiques. Mikko a de plus à mes yeux un défaut rédhibitoire : il est extrêmement radin, passant un temps fou à tout comparer pour avoir la meilleure offre téléphonique, le trajet en bus le moins couteux. Il chicane pour un rien, récrimine contre son épouse Veera si elle a choisi d’acheter quelque chose dans une boutique alors qu’une autre propose le même produit pour moins cher. Veera l’aime comme il est – et ce n’est même pas touchant, elle l’a épousé parce qu’elle voulait un enfant, et parce qu’elle n’était plus avec Robert. Mikko est un enquêteur hors pair, qui se targue d’amener ses lecteurs à réfléchir, tout en, finalement, les roulant dans la farine. Aucun personnage ne m’est sympathique, leurs conjointes non plus, Elise, l’épouse de Robert, épouse trophée, petite chose qu’il faut sauver, femme-enfant au patrimoine génétique choisi, par son mari, pour avoir ainsi des enfants par-faits. Une gourde pleine de vide. Quant à Verra, l’épouse de Mikko, qui le trompe allégrement avec Robert, pendant que lui la trompe avec Elise, je ne vois pas trop ce qui peut être attachant chez elle. Ce ne sont même pas ces doubles tromperies qui me dérangent, c’est plutôt que ces deux couples d’adultes responsables ne parviennent pas à terminer leurs histoires de désamour autrement que dans le sang et le poison. Oui, comme ils pensent presque tous être remarquablement intelligents, certains d’entre eux pensent pouvoir commettre le crime parfait – avec le nombre d’armes du crime à disposition, quand ils n’ont pas pris soin de les amener eux-mêmes, le lecteur peut comprendre facilement que cela se terminera pas très proprement. Penser qu’une amélioration dans votre vie peut provenir d’un meurtre est tellement bête que je me demande comment des personnages aussi intelligents que ceux qui nous sont présentés n’y ont pas pensé eux-mêmes. Ils ont sans doute lu trop de romans policiers, dont ils ne se privent pas de critiquer les procédés d’écriture. Je pourrai vous dire simplement que lire des polars n’est pas la recette miracle pour commettre un crime parfait. La recette de celui-ci est en tout cas classique, avec le partage des points de vue, en indiquant en tête de chapitre dans la tête de qui nous nous trouverons, la longue amitié entre les protagonistes, le lourd secret issu du passé, les chapitres (courts) en italique pour être dans la tête du tueur. La quatrième de couverture promettait trop, les promesses n’ont pas été tenues.