Nourrir la bête : portrait d'un grimpeur
édition Métailié - 144 pages
Présentation de l’éditeur :
Durant presque trente ans, Mo Anthoine a grimpé les sommets mythiques du monde entier – des Alpes à l’Everest, de l’Argentine à l’Écosse –, mais n’a jamais voulu devenir professionnel : pour lui, boire des pintes avec ses potes était plus important que faire la une des journaux. Avec lui nous découvrons un adolescent parti de chez lui en stop vers la Nouvelle-Zélande avec seulement 12 £ en poche, un grimpeur chevronné participant aux expéditions les plus difficiles, un type qui a été la doublure de Sylvester Stallone dans Rambo III et un homme qui sent et qui décrit l’escalade comme « l’art de jouer aux échecs avec son propre corps ».
Al Alvarez, écrivain et poète admiré par des auteurs comme Philip Roth, Sylvia Plath, John Le Carré et J. M. Coetzee, et grimpeur lui-même, nous livre ici les coulisses et le vertige des grandes et petites expéditions – dont certaines dignes d’un blockbuster –, tout en nous montrant comment les grands aventuriers cherchent leurs limites, mentales et physiques, en s’appliquant à « nourrir la bête ».
Mon avis :
Ma première interrogation est simple : pourquoi a-t-il fallu attendre trente ans pour que ce livre soit traduit en français ? Mo Anthoine (1939-1989) était un alpiniste pour qui grimper comptait bien plus qu’être célèbre. Son ami Al Alvarez a rédigé ce livre en 1988, et nous dit-il dans l’épilogue qui date de 2001, il venait de recevoir les épreuves de son livre quand un cancer du cerveau a été diagnostiqué à Mo, alors à l’aube de ses cinquante ans. Je ne dirai rien de plus sur cette épilogue, simplement parce qu’elle est à l’image du reste du livre : animé par la passion de Mo Anthoine pour la montagne et pour l’amitié.
Nourrir la bête nous entraine avec simplicité à l’ascension des plus grandes montagnes du monde, ou plutôt; à l’exploration des voies qui l’avaient rarement été. Le livre ne nous parle ni business, ni paillettes, il nous parle de la passion de grimper. Il ne s’agit même pas d’arriver au sommet, il s’agit de parcourir un chemin avec des amis, des proches, du moins, des personnes avec lesquelles on s’entend bien et avec qui l’on peut tisser des souvenirs. Il est question aussi du matériel, que les grimpeurs fabriquaient eux-mêmes faute de le trouver en boutique, de préparation, d’entraînement, ce qui peut faire la différence quand un incident (ou pire) survient. Il est des pages véritablement surprenante, parce qu’il ne s’agit jamais de louer l’héroïsme de Mo ou des siens, il s’agit de montrer que la solidarité, le dépassement de soi est normal au cas où un sérieux problème surviendrait : c’est pour cette raison qu’il faut être sûr des personnes avec lesquelles une ascension est entreprise. J’ai l’impression d’enfoncer une porte ouverte en écrivant ainsi, et pourtant…. Qui part encore à l’aventure aujourd’hui simplement pour vivre une aventure ?
Mon regret ? J’aurai aimé passer encore plus de temps en compagnie de Mo Anthoine et d’Al Alvarez.
édition Métailié - 144 pages
Présentation de l’éditeur :
Durant presque trente ans, Mo Anthoine a grimpé les sommets mythiques du monde entier – des Alpes à l’Everest, de l’Argentine à l’Écosse –, mais n’a jamais voulu devenir professionnel : pour lui, boire des pintes avec ses potes était plus important que faire la une des journaux. Avec lui nous découvrons un adolescent parti de chez lui en stop vers la Nouvelle-Zélande avec seulement 12 £ en poche, un grimpeur chevronné participant aux expéditions les plus difficiles, un type qui a été la doublure de Sylvester Stallone dans Rambo III et un homme qui sent et qui décrit l’escalade comme « l’art de jouer aux échecs avec son propre corps ».
Al Alvarez, écrivain et poète admiré par des auteurs comme Philip Roth, Sylvia Plath, John Le Carré et J. M. Coetzee, et grimpeur lui-même, nous livre ici les coulisses et le vertige des grandes et petites expéditions – dont certaines dignes d’un blockbuster –, tout en nous montrant comment les grands aventuriers cherchent leurs limites, mentales et physiques, en s’appliquant à « nourrir la bête ».
Mon avis :
Ma première interrogation est simple : pourquoi a-t-il fallu attendre trente ans pour que ce livre soit traduit en français ? Mo Anthoine (1939-1989) était un alpiniste pour qui grimper comptait bien plus qu’être célèbre. Son ami Al Alvarez a rédigé ce livre en 1988, et nous dit-il dans l’épilogue qui date de 2001, il venait de recevoir les épreuves de son livre quand un cancer du cerveau a été diagnostiqué à Mo, alors à l’aube de ses cinquante ans. Je ne dirai rien de plus sur cette épilogue, simplement parce qu’elle est à l’image du reste du livre : animé par la passion de Mo Anthoine pour la montagne et pour l’amitié.
Nourrir la bête nous entraine avec simplicité à l’ascension des plus grandes montagnes du monde, ou plutôt; à l’exploration des voies qui l’avaient rarement été. Le livre ne nous parle ni business, ni paillettes, il nous parle de la passion de grimper. Il ne s’agit même pas d’arriver au sommet, il s’agit de parcourir un chemin avec des amis, des proches, du moins, des personnes avec lesquelles on s’entend bien et avec qui l’on peut tisser des souvenirs. Il est question aussi du matériel, que les grimpeurs fabriquaient eux-mêmes faute de le trouver en boutique, de préparation, d’entraînement, ce qui peut faire la différence quand un incident (ou pire) survient. Il est des pages véritablement surprenante, parce qu’il ne s’agit jamais de louer l’héroïsme de Mo ou des siens, il s’agit de montrer que la solidarité, le dépassement de soi est normal au cas où un sérieux problème surviendrait : c’est pour cette raison qu’il faut être sûr des personnes avec lesquelles une ascension est entreprise. J’ai l’impression d’enfoncer une porte ouverte en écrivant ainsi, et pourtant…. Qui part encore à l’aventure aujourd’hui simplement pour vivre une aventure ?
Mon regret ? J’aurai aimé passer encore plus de temps en compagnie de Mo Anthoine et d’Al Alvarez.