Les veuves de Malabar Hill
Charleston – 624 pages
Présentation de l’éditeur :
La première avocate de Bombay mène l’enquête
Années 1920, Inde.
Perveen Mistry vient de rejoindre le cabinet d’avocats de son père, devenant la toute première femme avocate en Inde, un statut qui ne manque pas de faire débat. Mais quand un meurtre est commis dans une riche maison musulmane pratiquant la purdah (séparation stricte des femmes et des hommes) elle est la seule à pouvoir mener l’enquête. En effet, les seules survivantes – et potentielles témoins du crime – sont les trois veuves du riche marchand, vivant recluses dans une partie de la maison interdite aux hommes. Seule Perveen peut comprendre ce qui s’est réellement passé à Malabar Hill …
Une enquête passionnante, qui nous plonge au cœur de la société indienne du début du XXe siècle et de la place qu’y occupent les femmes.
Mon avis :
Mon rythme de lecture et mon rythme d’écriture diffèrent grandement. Qu’à cela ne tienne : voici ma chronique sur Les veuves de Malabar Hill, premier roman policier mettant en scène Perveen Mistry.
Nous sommes dans les années 20, nous sommes en Inde, pays qui est toujours à l’époque, il est bon de le rappeler, sous domination anglaise. Perveen a d’ailleurs étudié à Oxford, d’où elle est sortie diplômée. Elle a même gagné au cours de ses études une amie, Alice, amitié que ses parents ne voient pas forcément d’un bon oeil, les parents d’Alice non plus. L’on saura dans le cours du roman pourquoi elle n’a pas pu poursuivre ses études en Inde. Elle ne peut pas plaider, elle n’en a pas le droit, par contre, elle peut travailler dans le cabinet de son père, avocat reconnu : elle l’aide à préparer ses dossiers, à faire des recherches. Un jour pourtant, il semble qu’elle pourra, non pas plaider, mais exercer véritablement. Un des clients de son père, Omar Farid, vient de mourir – de mort naturelle. Ses trois veuves ne peuvent avoir de contact avec des hommes qu’à travers le jali, un mur grillagé qui, dans leur logement, sépare le quartier des hommes du quartier des femmes. Quand je dis « contact », je devrai plutôt dire « elles ne peuvent parler ». Aussi Perveen propose-t-elle de les aider, pour gérer la succession qui ne s’avère pas des plus faciles. Comme si la situation n’était pas déjà épineuse, l’homme qui devait veiller sur elle, cet homme de confiance, est assassiné dans la maison de Malabar Hill. Qui peut avoir commis ce crime ? Pourquoi ? Surtout, les trois veuves et leurs enfants se retrouvent désormais sans protection. La police mène l’enquête mais, sans trop en dévoiler, ne se défie pas assez des apparences, et surtout, peine à comprendre les contraintes liées à la pratique de la purdah.
Parallèlement, certaines parties du roman, nettement délimitées, nous renvoient cinq ans en arrière, quand Perveen était encore une jeune fille assez naïve. Oui, quand on lit les premiers chapitres, on peine à le croire. Et pourtant…. ces retours dans le passé nous font mesurer le chemin qu’elle a parcouru, les embûches qu’elle a dû surmonter, et les liens qui existent encore entre son passé et son présent. Être sur ses gardes, ne pas tomber dans des pièges, ne pas céder à une fausse compassion – Perveen a encore des combats à mener pour se libérer de ce passé.
Les veuves de Malabar Hill n’est pas un thriller sanglant. Je le qualifiera plus volontiers de « roman policier historique », qui nous en apprend énormément sur cette société indienne des années 20, notamment sur le sort qui était réservé aux femmes. Je pense que certains passages feront bondir littéralement le lecteur, du moins, je l’espère. Mesurer le chemin parcouru ne signifie pas nécessairement la fin des combats – voir la situation actuelle des femmes en Inde.
L’épaisseur du livre ne doit pas faire peur, parce qu’il est vraiment très prenant. J’ai eu envie de savoir ce qu’il allait advenir pour Razia, la première épouse, et sa fille unique Amina, aussi vive qu’elle est attachante, pour Sakina, la seconde veuve, mère de trois enfants dont un fils, le seul fils d’Omar Farid, pour Mumtaz enfin, dernière épouse, musicienne de son état, la seule à ne pas avoir d’enfant, celle dont la situation est la plus précaire. Bien sûr, j’ai eu envie aussi de savoir comment Perveen allait aider l’enquête à avancer, comment elle allait aider les trois veuves, ne serait-ce qu’à préserver le peu de droit qu’elles ont.
Un roman à découvrir.
Charleston – 624 pages
Présentation de l’éditeur :
La première avocate de Bombay mène l’enquête
Années 1920, Inde.
Perveen Mistry vient de rejoindre le cabinet d’avocats de son père, devenant la toute première femme avocate en Inde, un statut qui ne manque pas de faire débat. Mais quand un meurtre est commis dans une riche maison musulmane pratiquant la purdah (séparation stricte des femmes et des hommes) elle est la seule à pouvoir mener l’enquête. En effet, les seules survivantes – et potentielles témoins du crime – sont les trois veuves du riche marchand, vivant recluses dans une partie de la maison interdite aux hommes. Seule Perveen peut comprendre ce qui s’est réellement passé à Malabar Hill …
Une enquête passionnante, qui nous plonge au cœur de la société indienne du début du XXe siècle et de la place qu’y occupent les femmes.
Mon avis :
Mon rythme de lecture et mon rythme d’écriture diffèrent grandement. Qu’à cela ne tienne : voici ma chronique sur Les veuves de Malabar Hill, premier roman policier mettant en scène Perveen Mistry.
Nous sommes dans les années 20, nous sommes en Inde, pays qui est toujours à l’époque, il est bon de le rappeler, sous domination anglaise. Perveen a d’ailleurs étudié à Oxford, d’où elle est sortie diplômée. Elle a même gagné au cours de ses études une amie, Alice, amitié que ses parents ne voient pas forcément d’un bon oeil, les parents d’Alice non plus. L’on saura dans le cours du roman pourquoi elle n’a pas pu poursuivre ses études en Inde. Elle ne peut pas plaider, elle n’en a pas le droit, par contre, elle peut travailler dans le cabinet de son père, avocat reconnu : elle l’aide à préparer ses dossiers, à faire des recherches. Un jour pourtant, il semble qu’elle pourra, non pas plaider, mais exercer véritablement. Un des clients de son père, Omar Farid, vient de mourir – de mort naturelle. Ses trois veuves ne peuvent avoir de contact avec des hommes qu’à travers le jali, un mur grillagé qui, dans leur logement, sépare le quartier des hommes du quartier des femmes. Quand je dis « contact », je devrai plutôt dire « elles ne peuvent parler ». Aussi Perveen propose-t-elle de les aider, pour gérer la succession qui ne s’avère pas des plus faciles. Comme si la situation n’était pas déjà épineuse, l’homme qui devait veiller sur elle, cet homme de confiance, est assassiné dans la maison de Malabar Hill. Qui peut avoir commis ce crime ? Pourquoi ? Surtout, les trois veuves et leurs enfants se retrouvent désormais sans protection. La police mène l’enquête mais, sans trop en dévoiler, ne se défie pas assez des apparences, et surtout, peine à comprendre les contraintes liées à la pratique de la purdah.
Parallèlement, certaines parties du roman, nettement délimitées, nous renvoient cinq ans en arrière, quand Perveen était encore une jeune fille assez naïve. Oui, quand on lit les premiers chapitres, on peine à le croire. Et pourtant…. ces retours dans le passé nous font mesurer le chemin qu’elle a parcouru, les embûches qu’elle a dû surmonter, et les liens qui existent encore entre son passé et son présent. Être sur ses gardes, ne pas tomber dans des pièges, ne pas céder à une fausse compassion – Perveen a encore des combats à mener pour se libérer de ce passé.
Les veuves de Malabar Hill n’est pas un thriller sanglant. Je le qualifiera plus volontiers de « roman policier historique », qui nous en apprend énormément sur cette société indienne des années 20, notamment sur le sort qui était réservé aux femmes. Je pense que certains passages feront bondir littéralement le lecteur, du moins, je l’espère. Mesurer le chemin parcouru ne signifie pas nécessairement la fin des combats – voir la situation actuelle des femmes en Inde.
L’épaisseur du livre ne doit pas faire peur, parce qu’il est vraiment très prenant. J’ai eu envie de savoir ce qu’il allait advenir pour Razia, la première épouse, et sa fille unique Amina, aussi vive qu’elle est attachante, pour Sakina, la seconde veuve, mère de trois enfants dont un fils, le seul fils d’Omar Farid, pour Mumtaz enfin, dernière épouse, musicienne de son état, la seule à ne pas avoir d’enfant, celle dont la situation est la plus précaire. Bien sûr, j’ai eu envie aussi de savoir comment Perveen allait aider l’enquête à avancer, comment elle allait aider les trois veuves, ne serait-ce qu’à préserver le peu de droit qu’elles ont.
Un roman à découvrir.