America predator
édition Sonatine - 368 pages
Présentation de l’éditeur :
Anchorage, sur les rivages glacés de l’Alaska. Dans la nuit du 1er au 2 février 2012, la jeune Samantha Koenig termine son service dans un petit stand de café battu par la neige et le vent. Le lendemain matin, elle n’est toujours pas rentrée chez elle. Une caméra de vidéosurveillance apporte vite la réponse : on y voit un inconnu emmener l’adolescente sous la menace d’une arme. Commence alors une véritable chasse à l’homme, qui permet au FBI de mettre la main sur un suspect potentiel, Israel Keyes. Un homme qui semble pourtant au-dessus de tout soupçon, honnête travailleur et père d’une petite fille.
Mon avis :
Que dire ? J’ai été profondément étonnée en lisant ce livre, et pourtant, le lecteur pense parfois qu’il a déjà tout vu ou tout lu en terme d’horreur. American predator n’est pas un roman, il est cependant écrit avec autant de force et de personnalité que s’il s’agissait d’une oeuvre romanesque. Minutieusement, Maureen Callahan a écrit sur cet homme, ce tueur en série quasiment inconnu. Effrayant ? Oui. Il est effrayant de constater qu’aux Etats-Unis, une famille entière puisse vivre, habiter, déménager, avoir des enfants, ne pas les déclarer à l’état civil, ne pas les scolariser, ne pas les soigner, et que cela passe totalement inaperçu. Combien sont-ils ainsi ? C’est dans une de ces familles qu’Israel Kayes a vu le jour. Il était l’ainé, et même s’il a fallu des années pour cela, il a bien compris, un jour, que cette manière de vivre n’était pas dans la norme – quelle que soit la norme.
Il faut se garder des généralités, et pourtant, je constate que cet homme est passé par l’armée, et qu’il y a fait un parcours sans faute. Je constate aussi que les abondantes séries télévisées qui montrent comment les crimes sont résolues montrent aussi comment ne pas se faire prendre, à condition d’être observateur, organisé et intelligent. Israel Keyes avait toutes ses qualités, et il les a mises au service de ses désirs. Il a réussi à passer sous les radars lui aussi, bon compagnon, bon père (il a obtenu la garde de sa fille) et voyageur infatigable, sans que cela n’attire l’attention d’un organisme de sécurité quelconque.
La police a fait tout ce qu’elle a pu et le FBI a enquêté minutieusement. Il y aurait à dire sur le système judiciaire de l’Alaska, entre un procureur qui tire la couverture à lui parce qu’il y voit l’affaire de sa vie et la corruption qui règne au pénitencier, sans que qui que ce soit parvienne à changer les choses. Moralité : si vous voulez commettre un crime en toute impunité, commettez-le en Alaska.
American predator, une oeuvre solide et glaçante.