A LA FOLIE
Documentaire, édité chez Flammarion en février 2021
288 pages
Résumé
« Ce jour-là j'ai compris ce qui me troublait. Peut-être moins le spectacle de la douleur, de la déraison, du dénuement, que cette lutte qui ne s'éteint jamais, au bout d'un an comme de vingt, en dépit des traitements qui érodent la volonté et du sens de la défaite, ça ne meurt jamais, c'est la vie qui insiste, dont on ne vient jamais à bout malgré la chambre d'isolement et les injections à haute dose. Tous refusent, contestent, récusent, aucune folie ne les éloigne définitivement de cet élan-là. » Durant toute une année, Joy Sorman s'est rendue au pavillon 4B d'un hôpital psychiatrique et y a recueilli les paroles de ceux que l'on dit fous et de leurs soignants. De ces hommes et de ces femmes aux existences abîmées, l'auteure a fait un livre dont Franck, Maria, Catherine, Youcef, Barnabé et Robert sont les inoubliables personnages. À la folie est le roman de leur vie enfermée.
Mon ressenti
C’est une immersion au cœur d’une unité psychiatrique que l’autrice propose. Elle ouvre une porte sur un monde fermé et méconnu qui fait peur et est l’objet de nombreux fantasmes et préjugés. Le propos n’est pas toujours simple mais c’est avec bienveillance, humilité que pour une fois, la parole est donnée à ceux que l’on ignore car ils sont « fous ».
Un monde à part, une unité de 12 lits et une chambre d’isolement accueille 12 patients, homme ou femmes. Ils ont tous une pathologie en lien avec une certaine forme de folie. Ce sont les mots qui identifient une pathologie et pourtant : deux patients atteints de la même chose n’auront pas forcément les mêmes comportements. Le « fou » reconstruit la réalité avec un certain dérèglement du langage, il nous bascule dans le romanesque, il nous montre un autre univers non accessible.
L’hôpital public va mal, celui de la psychiatrie va encore plus mal. Sujet de tous temps politique et social, la psychiatrie et la folie viennent percuter notre quotidien. Parfois démunis ou sachant, l’équipe de soignant, nous montre qu’il n’y a pas de vérités exactes dans la psychiatrie.
J’ai été touchée par ce livre, par la véracité des propos, des chocs qu’ils procurent. J’ai et je côtoie des personnes suivies en psychiatrie (enfants ou adultes), c’est un combat de tous les jours qu’ils peuvent livrer contre les ténèbres de l’esprit. Au travers de ces lignes, la frontière entre le réel et la folie est moindre, il ne faut parfois pas grand-chose pour basculer du côté obscur sans s’en rendre compte. C’est une de mes plus grandes peurs.
Un libre fort, à découvrir
Documentaire, édité chez Flammarion en février 2021
288 pages
Résumé
« Ce jour-là j'ai compris ce qui me troublait. Peut-être moins le spectacle de la douleur, de la déraison, du dénuement, que cette lutte qui ne s'éteint jamais, au bout d'un an comme de vingt, en dépit des traitements qui érodent la volonté et du sens de la défaite, ça ne meurt jamais, c'est la vie qui insiste, dont on ne vient jamais à bout malgré la chambre d'isolement et les injections à haute dose. Tous refusent, contestent, récusent, aucune folie ne les éloigne définitivement de cet élan-là. » Durant toute une année, Joy Sorman s'est rendue au pavillon 4B d'un hôpital psychiatrique et y a recueilli les paroles de ceux que l'on dit fous et de leurs soignants. De ces hommes et de ces femmes aux existences abîmées, l'auteure a fait un livre dont Franck, Maria, Catherine, Youcef, Barnabé et Robert sont les inoubliables personnages. À la folie est le roman de leur vie enfermée.
Mon ressenti
C’est une immersion au cœur d’une unité psychiatrique que l’autrice propose. Elle ouvre une porte sur un monde fermé et méconnu qui fait peur et est l’objet de nombreux fantasmes et préjugés. Le propos n’est pas toujours simple mais c’est avec bienveillance, humilité que pour une fois, la parole est donnée à ceux que l’on ignore car ils sont « fous ».
Un monde à part, une unité de 12 lits et une chambre d’isolement accueille 12 patients, homme ou femmes. Ils ont tous une pathologie en lien avec une certaine forme de folie. Ce sont les mots qui identifient une pathologie et pourtant : deux patients atteints de la même chose n’auront pas forcément les mêmes comportements. Le « fou » reconstruit la réalité avec un certain dérèglement du langage, il nous bascule dans le romanesque, il nous montre un autre univers non accessible.
L’hôpital public va mal, celui de la psychiatrie va encore plus mal. Sujet de tous temps politique et social, la psychiatrie et la folie viennent percuter notre quotidien. Parfois démunis ou sachant, l’équipe de soignant, nous montre qu’il n’y a pas de vérités exactes dans la psychiatrie.
J’ai été touchée par ce livre, par la véracité des propos, des chocs qu’ils procurent. J’ai et je côtoie des personnes suivies en psychiatrie (enfants ou adultes), c’est un combat de tous les jours qu’ils peuvent livrer contre les ténèbres de l’esprit. Au travers de ces lignes, la frontière entre le réel et la folie est moindre, il ne faut parfois pas grand-chose pour basculer du côté obscur sans s’en rendre compte. C’est une de mes plus grandes peurs.
Un libre fort, à découvrir