Astro N/F
éditio explora - 297 pages
Présentation de l’éditeur :
En 2165, le monde déplore une baisse drastique de la fertilité, et la seule perspective de sauver l’humanité réside en la colonisation d’une nouvelle planète. Daphné Niels, une non-fertile tatouée d’un N, prend place à bord de l’Avenir, un vaisseau en quête de la terre promise, dont l’objectif est de préserver les derniers féconds, les F. Alors que l’astronef erre dans l’univers, Daphné perd espoir et se réfugie dans l’alcool pour oublier son statut et fuir sa sœur et ses neveux, qui lui rappellent ce qu’elle n’aura jamais. Mais lorsqu’elle part en reconnaissance sur la planète GreenWay, sa rencontre avec Alexander Perkins, un fertile haut gradé, ébranle toutes ses convictions… Si elle se désespère de ne pas pouvoir avoir d’enfant, apparemment, d’autres ne conçoivent pas de sacrifier leur corps au service d’une humanité sur le déclin. Et si cette découverte sonnait le glas de la révolution ?
Mon avis :
Nous sommes dans un récit de science-fiction. Nous sommes pourtant dans un futur assez proche, finalement, si l’on y réfléchit bien. Qu’est-ce que cent quarante ans, à l’échelle de l’univers ? Peu de choses. La situation n’est pas brillante. Il a fallu que des personnes choisies, triées sur le volet, partent dans l’espace dans l’espoir de coloniser une nouvelle planète. Visiblement, en avoir bousillé une n’était pas suffisant. Il faut dire que le second problème est la baisse de la fertilité : de plus en plus d’hommes, de femmes, deviennent stériles, et aucun des traitements qui existent ne parvient à vaincre ce qui s’apparente à une malédiction. Il ne s’agit pas de laisser les non-fertiles sur Terre et de laisser partir les fertiles en quête d’une terre promise, non. Les N (ainsi ont-ils été tatoués. Vous, je ne sais pas, mais moi, les tatouages ont éveillé dans mon souvenir de sinistres souvenirs) qui ont pu embarquer sont au service des F, dont le rôle est d’avoir le plus d’enfants possibles.
Daphné est une N, seule à être ainsi dans une famille parfaitement fertile. Au cours de retour en arrière, nous découvrons son passé – elle était institutrice avant, sa rupture (son compagnon ne pouvait admettre de rester avec quelqu’un qui ne pouvait pas avoir d’enfants), son addiction à l’alcool, pour supporter, et bien d’autres faits encore. Si elle a pu prendre place à bord de l’Avenir, c’est parce qu’elle a été embauchée comme mécano. Sa mère, sa soeur, son beau-frère et ses deux neveux sont à bord et elle peut ainsi vivre avec eux.
Alors, oui, il y a aura des péripéties nombreuses, qui ne commencent pas seulement avec sa rencontre avec Alexander Perkins, fils du général, un F. qui remet en cause les idées reçues. Daphné découvre bientôt qu’il n’est pas le seul. Cela devrait paraître évident, et pourtant : est-ce parce que l’on peut avoir des enfants que l’on doit en avoir ? Doit-on en avoir autant que l’on veut, ou autant que la société nous commande d’en avoir ? De même, Daphné souffre de ne pas pouvoir avoir d’enfants, certains se montrent méprisant envers les non-fertiles, tout a été mis en oeuvre, sur Terre, pour leur permettre de concevoir à nouveau et, dans l’espace, les généticiens, dont son beau-frère, ne désespère pas de trouver un remède. Des personnes « bienveillantes » demandent à Daphné de se tenir éloignée des enfants – pour que leur vue ne la fasse pas souffrir. Je ne nie pas qu’être infertile peut faire souffrir, je pense cependant que ce n’est pas aux autres de savoir ce qui est le mieux pour ces personnes. Et cette thématique me questionne. L’on peut, de prime abord, ne se sentir pas concerné, puis être horrifié(e) quand on découvre jusqu’où ceux qui promeuvent la fertilité peuvent aller, et enfin se dire : « ce type d’injonction existe dans notre société ». Si l’on regarde un peu autour de soi, l’on découvre que oui, comme si on ne le savait pas déjà.
Astro N/F est le premier tome d’une saga prometteuse. Il est évident pour moi que je lirai le tome 2 quand il paraîtra.
éditio explora - 297 pages
Présentation de l’éditeur :
En 2165, le monde déplore une baisse drastique de la fertilité, et la seule perspective de sauver l’humanité réside en la colonisation d’une nouvelle planète. Daphné Niels, une non-fertile tatouée d’un N, prend place à bord de l’Avenir, un vaisseau en quête de la terre promise, dont l’objectif est de préserver les derniers féconds, les F. Alors que l’astronef erre dans l’univers, Daphné perd espoir et se réfugie dans l’alcool pour oublier son statut et fuir sa sœur et ses neveux, qui lui rappellent ce qu’elle n’aura jamais. Mais lorsqu’elle part en reconnaissance sur la planète GreenWay, sa rencontre avec Alexander Perkins, un fertile haut gradé, ébranle toutes ses convictions… Si elle se désespère de ne pas pouvoir avoir d’enfant, apparemment, d’autres ne conçoivent pas de sacrifier leur corps au service d’une humanité sur le déclin. Et si cette découverte sonnait le glas de la révolution ?
Mon avis :
Nous sommes dans un récit de science-fiction. Nous sommes pourtant dans un futur assez proche, finalement, si l’on y réfléchit bien. Qu’est-ce que cent quarante ans, à l’échelle de l’univers ? Peu de choses. La situation n’est pas brillante. Il a fallu que des personnes choisies, triées sur le volet, partent dans l’espace dans l’espoir de coloniser une nouvelle planète. Visiblement, en avoir bousillé une n’était pas suffisant. Il faut dire que le second problème est la baisse de la fertilité : de plus en plus d’hommes, de femmes, deviennent stériles, et aucun des traitements qui existent ne parvient à vaincre ce qui s’apparente à une malédiction. Il ne s’agit pas de laisser les non-fertiles sur Terre et de laisser partir les fertiles en quête d’une terre promise, non. Les N (ainsi ont-ils été tatoués. Vous, je ne sais pas, mais moi, les tatouages ont éveillé dans mon souvenir de sinistres souvenirs) qui ont pu embarquer sont au service des F, dont le rôle est d’avoir le plus d’enfants possibles.
Daphné est une N, seule à être ainsi dans une famille parfaitement fertile. Au cours de retour en arrière, nous découvrons son passé – elle était institutrice avant, sa rupture (son compagnon ne pouvait admettre de rester avec quelqu’un qui ne pouvait pas avoir d’enfants), son addiction à l’alcool, pour supporter, et bien d’autres faits encore. Si elle a pu prendre place à bord de l’Avenir, c’est parce qu’elle a été embauchée comme mécano. Sa mère, sa soeur, son beau-frère et ses deux neveux sont à bord et elle peut ainsi vivre avec eux.
Alors, oui, il y a aura des péripéties nombreuses, qui ne commencent pas seulement avec sa rencontre avec Alexander Perkins, fils du général, un F. qui remet en cause les idées reçues. Daphné découvre bientôt qu’il n’est pas le seul. Cela devrait paraître évident, et pourtant : est-ce parce que l’on peut avoir des enfants que l’on doit en avoir ? Doit-on en avoir autant que l’on veut, ou autant que la société nous commande d’en avoir ? De même, Daphné souffre de ne pas pouvoir avoir d’enfants, certains se montrent méprisant envers les non-fertiles, tout a été mis en oeuvre, sur Terre, pour leur permettre de concevoir à nouveau et, dans l’espace, les généticiens, dont son beau-frère, ne désespère pas de trouver un remède. Des personnes « bienveillantes » demandent à Daphné de se tenir éloignée des enfants – pour que leur vue ne la fasse pas souffrir. Je ne nie pas qu’être infertile peut faire souffrir, je pense cependant que ce n’est pas aux autres de savoir ce qui est le mieux pour ces personnes. Et cette thématique me questionne. L’on peut, de prime abord, ne se sentir pas concerné, puis être horrifié(e) quand on découvre jusqu’où ceux qui promeuvent la fertilité peuvent aller, et enfin se dire : « ce type d’injonction existe dans notre société ». Si l’on regarde un peu autour de soi, l’on découvre que oui, comme si on ne le savait pas déjà.
Astro N/F est le premier tome d’une saga prometteuse. Il est évident pour moi que je lirai le tome 2 quand il paraîtra.