No name bay
édition Mera - 431 pages
Présentation de l’éditeur :
Alors que Rinn s’éloigne discrètement des lieux d’un sabotage pour se réfugier dans la forêt, il ignore qu’un homme est sur le point de mourir. Lorsque son ancienne compagne, Kit Olinsky, une militante écologiste, est accusée puis arrêtée pour le meurtre, il découvre que les preuves contre elle sont accablantes. Mais l’incarcération de Kit semble arranger un sénateur local corrompu qui, désormais débarrassé d’elle, peut se tracer un chemin jusqu’au poste de gouverneur. Lorsque celle-ci est libérée sous caution, elle est plus déterminée que jamais à faire tout ce qui est en son pouvoir pour rétablir son nom et arrêter la mécanique implacable et destructrice, qui une fois lancée semble vouloir tout écraser sur son passage. Rongé par la culpabilité d’avoir laissé des preuves l’ayant incriminée, Rinn décide de laisser derrière lui sa vie isolée dans les montagnes pour lui venir en aide. Il est prêt à tout sacrifier pour sauver Kit, mais ce qu’elle va lui révéler bouleversera sa vie à jamais.
Mon avis :
Je reconnais que j’ai eu du mal à lire ce livre, non parce que j’étais victime d’une panne de lecture, mais parce qu’il s’agit d’un thriller éco-politique (c’est moi qui donne cette étiquette) et que ce n’est pas un genre que j’explore souvent. Cela m’arrive rarement, mais je me suis perdue avec le nom des personnages, Rinn, Kit, Dan, Macon… tout restait un peu flou pour moi, y compris les liens qui les unissaient réellement. Pour Rinn et Kit, militants écologistes tous les deux, c’est une grande histoire d’amour passée, une histoire aussi où Rinn demandait à Kit toujours plus sans rien lui donner en retour de ce qu’elle désirait vraiment, l’amenant, comme dans la chanson de Goldmann, à faire un bébé toute seule. Dan, lui, c’est l’ami de longue date, qui a été témoin de leurs engagements respectifs, et qui s’est éloigné de Rinn après sa rupture avec Kit – j’ai envie de dire après sa rupture avec la société tout court. Dan est aussi celui qui exploite les forêts, coupe le bois – ou plutôt ses hommes – et fait vivre bien des familles avec ce commerce.
De l’autre côté, nous avons l’Alaska, son gouverneur, ses lois, le vote de ses lois, et, pour quelqu’un comme moi qui ne maîtrise pas du tout le système politique américain, je dois dire que je me suis souvent égarer dans les méandres des magouilles nécessaires pour faire voter des lois vraiment nécessaires pour les amérindiens. Bien sûr, en disant « magouilles », je simplifie à l’extrême, mais le roman nous montrera des scènes particulièrement significatives, comme le travail des militants bénévoles sur le terrain, les tractations avant les séances de la chambre, et les séances elles-mêmes – attention à ne pas rater le dernier avion ! Tout peut arriver, tout peut être chamboulé, les alliances peuvent très vite devenir caduques, les ambitions personnelles passant (parfois/souvent/toujours) avant l’intérêt des habitants. Il ne s’agit pas seulement des lois sur la subsistance, il s’agit aussi de la loi anti-avortement, dont le traitement est particulièrement significatif aussi.
La mort d’un homme devient aussi un levier politique. Enquêter, oui, brouiller les pistes aussi, et ne pas toujours être très regardant avec les procédures tant que cela peut nuire à l’adversaire politique. J’ai souvent eu le sentiment que Kit était quasiment seule avec son fils, que celles avec qui elle se bat depuis des années n’étaient pas forcément prêtes à la soutenir coûte que coûte, sauf rares exception. Elle n’est pas la seule à expérimenter ce sentiment de solitude.
Bizarrement, je suis restée sur ma fin en terminant ce livre, comme si une suite était possible, pour débrouiller enfin certains noeuds, et asseoir les ambitions de certains. Pourquoi pas ?