Les garçons qui brûlent
édition la Martinière – 416
Présentation de l’éditeur :
Dans la petite communauté d’Akranes, où les secrets et les faux semblants sont de mise, l’inspectrice islandaise Elma se retrouve en danger de mort alors qu’elle enquête sur la disparition d’un homme dans un mystérieux incendie… Un roman d’atmosphère prenant et angoissant, qui a tout pour séduire les lecteurs du genre.
Mon avis :
Je découvre ce livre, je découvre cette autrice, et grâce à elle, je retourne en Islande, pays où une de mes incursions récentes m’avait déçue (non, je ne parle pas d’une lecture d’un roman d’Arnaldur Indridason !). Je découvre des enquêteurs, Elma, Saevar et Hordur qui me plaisent, parce qu’ils s’entendent tous bien. Attention ! Cela ne veut pas dire que je suis tombée dans un groupe d’enquêteurs Bisounours. Ils ont tous des personnalités différentes, un vécu, une histoire, mais ils respectent les personnalités, les avis des uns et des autres, ils travaillent ensemble en étant le plus professionnel possible : rester neutre, se préoccuper des faits, des preuves, même si ce n’est pas du tout ce à quoi ils s’attendaient.
Il faut dire aussi que, dans cette petite communauté, tout est assez paisible, les meurtres sont rares. Je ne dirai pas que tout le monde se connaît, ou que tout se sait, ce qui sonnerait comme un peu péjoratif, je dirai simplement que des personnes sont prêtes à soutenir les autres quand une tragédie survient. Et c’est le cas ici. Le jeune Marino est retrouvé mort dans son lit, après un incendie. Oui, il est mort, mais les voisins ont réagi tout de suite, le premier quand il a entendu l’alarme et tenté de rentrer dans la maison, le second en appelant les secours, qui sont arrivés à fond de train. Il apparaît très vite que l’incendie a une origine criminelle. A qui en voulait-on ? A ce jeune homme ? A sa famille ?
Elma, Saevar et Hordur enquêtent de manière minutieuse, et tant pis si certains se retrouvent un peu choqués parce qu’ils enquêtent justement. Les premières heures sont cruciales, et l’on ne peut ménager les proches, ni négliger aucun d’entre eux. Ce n’est pas nié leur chagrin, c’est aussi se dire que ne pas savoir, ne jamais savoir est bien pire que les questions qui ont pu être posées.
J’ai eu l’impression que nous n’étions pas face à des individus, mais face à des familles dont le fonctionnement est plus ou moins aisé. L’on peut trouver des jeunes parents, qui n’ont plus vraiment l’impression d’être en couple, alors qu’un mari se demande, après tant d’années de vie commune, s’il reste encore quelque chose entre lui et sa femme. De mon point de vue de lectrice, il est fascinant de voir à quel point ce personnage en particulier peut se leurrer, ne comprendre absolument pas en quoi lui aussi peut être responsable de l’éloignement qui s’est produit entre lui et sa femme. Anecdotique ? Pas tant que cela. Jusqu’à quel point les non-dits dans un couple peuvent se transformer en secret ?
L’intrigue est intéressante parce que sa construction souffle le chaud et le froid, entre fausses pistes bien conçues, exploitations complètes des indices et rebondissements. Maintenant que j’ai découvert cette autrice, j’ai très envie de lire les deux premiers tomes mettant en scène ses enquêteurs.