Un été
édition de Minuit – 95 pages
Présentation de l’éditeur :
Jean, mon frère, venait d’acheter un voilier et m’invitait à passer quelques jours en mer. Je n’étais pas certain que ce soit une bonne idée que nous partions en vacances ensemble.
Quand je dis « nous », je ne pensais pas à Jean.
Je pensais à Jeanne.
À Jeanne et moi.
Mon avis :
Tous les mois, la librairie l’Armitière de Rouen propose des livres mystères thématiques. Enveloppés dans un papier cadeau (il en existe six différents), le lecteur choisit celui qui lui plait (les prix sont affichés en fonction des couleurs) et découvre le livre acheté une fois sorti de la librairie. La thématique du mois est le voyage, et le paquet que j’ai acheté contenait Un été de Vincent Almendros, un auteur que je ne connaissais pas du tout.
L’histoire est raconté par Pierre, mais l’on n’entendra pas souvent son prénom. Il est le frère de Jean, qui lui est en couple depuis sept ans avec Jeanne, Jeanne qui est l’ex de Pierre. Tortueux ? Oui, un peu, mais l’on ne sait pas vraiment avec certitude si Jean sait les liens qui ont uni son frère à Jeanne. Le récit est court, et l’implicite est la règle dans ce texte – ou les non dits, comme il vous plaira.
Pierre n’est pas célibataire, il vit avec Lone, qui est scandinave et « commence à terminer » une thèse. Elle pourrait presque être drôle, avec ses fautes de français, si ce n’est que l’on sent que quelque chose est en train de se jouer. Pierre et Lone (oui, j’ai pensé au mot « alone » souvent) ont été invités à passer quelques jours en mer sur le bateau de Jean. Celui-ci a des projets : faire le tour du monde à la voile. Oh non, pas en solitaire, faire le tour du monde petit à petit, une escale par an. Voyageur, oui, aventurier, non. Le voyage se déroule lentement, ce n’est pas une course, Jean et Jeanne sont des navigateurs scrupuleux, méticuleux. Naviguer, se baigner, pêcher, visiter aussi les villes où ils accostent : naviguer, c’est aussi découvrir les pays où l’on a amarré son bateau. La langue est simple, ce qui ne veut pas dire familière, l’on se parle peu, finalement, l’on communique plutôt, sans exprimer ses sentiments : les corps en disent davantage.
Bien que l’on puisse penser que l’on est face à un huis-clos, je ne me suis jamais sentie mal à l’aise, je n’ai jamais senti les personnages en danger. J’ai pensé au genre de la nouvelle, tant le récit est construit à l’économie, tant les descriptions font toujours sens. J’ai pensé également à ce genre littéraire à cause du dénouement en forme de chute. En tout cas, cette lecture fut une belle surprise.
édition de Minuit – 95 pages
Présentation de l’éditeur :
Jean, mon frère, venait d’acheter un voilier et m’invitait à passer quelques jours en mer. Je n’étais pas certain que ce soit une bonne idée que nous partions en vacances ensemble.
Quand je dis « nous », je ne pensais pas à Jean.
Je pensais à Jeanne.
À Jeanne et moi.
Mon avis :
Tous les mois, la librairie l’Armitière de Rouen propose des livres mystères thématiques. Enveloppés dans un papier cadeau (il en existe six différents), le lecteur choisit celui qui lui plait (les prix sont affichés en fonction des couleurs) et découvre le livre acheté une fois sorti de la librairie. La thématique du mois est le voyage, et le paquet que j’ai acheté contenait Un été de Vincent Almendros, un auteur que je ne connaissais pas du tout.
L’histoire est raconté par Pierre, mais l’on n’entendra pas souvent son prénom. Il est le frère de Jean, qui lui est en couple depuis sept ans avec Jeanne, Jeanne qui est l’ex de Pierre. Tortueux ? Oui, un peu, mais l’on ne sait pas vraiment avec certitude si Jean sait les liens qui ont uni son frère à Jeanne. Le récit est court, et l’implicite est la règle dans ce texte – ou les non dits, comme il vous plaira.
Pierre n’est pas célibataire, il vit avec Lone, qui est scandinave et « commence à terminer » une thèse. Elle pourrait presque être drôle, avec ses fautes de français, si ce n’est que l’on sent que quelque chose est en train de se jouer. Pierre et Lone (oui, j’ai pensé au mot « alone » souvent) ont été invités à passer quelques jours en mer sur le bateau de Jean. Celui-ci a des projets : faire le tour du monde à la voile. Oh non, pas en solitaire, faire le tour du monde petit à petit, une escale par an. Voyageur, oui, aventurier, non. Le voyage se déroule lentement, ce n’est pas une course, Jean et Jeanne sont des navigateurs scrupuleux, méticuleux. Naviguer, se baigner, pêcher, visiter aussi les villes où ils accostent : naviguer, c’est aussi découvrir les pays où l’on a amarré son bateau. La langue est simple, ce qui ne veut pas dire familière, l’on se parle peu, finalement, l’on communique plutôt, sans exprimer ses sentiments : les corps en disent davantage.
Bien que l’on puisse penser que l’on est face à un huis-clos, je ne me suis jamais sentie mal à l’aise, je n’ai jamais senti les personnages en danger. J’ai pensé au genre de la nouvelle, tant le récit est construit à l’économie, tant les descriptions font toujours sens. J’ai pensé également à ce genre littéraire à cause du dénouement en forme de chute. En tout cas, cette lecture fut une belle surprise.