La ville de braise et de crocs
édition Scrineo - 514 pages
Présentation de l’éditeur :
21 octobre 1901.
Après sept années d’exil, Cécile Gaultier, accompagnée de sa familière Sémiramis, est de retour à Paris. Agente spéciale de l’Institut Orgueil, elle se voit confier une mission difficile : trouver le coupable de la série d’infanticides qui terrorise la capitale depuis plusieurs semaines. Et comme si cela ne suffisait pas, voilà qu’on lui adjoint Frémont, un pisteur, doublé de son lynx Farouche, qui détestent la ville et la promiscuité humaine… Ensemble, réussiront-ils à déjouer le terrible complot qui vise à bouleverser le monde tel qu’ils le connaissent ?
S’engage une vraie course contre la montre pour empêcher de nouveaux meurtres avant le soir d’Halloween…
Mon avis :
J’ai adoré ce livre et je vous le recommande fortement. Ce livre est à la fois passionnant et palpitant. Moi qui adore les chats, je ne pouvais qu’être sensible au personnage de Cécile Gaultier et de sa familière Sémiramis, leur union, leur communion, extraordinaire parce qu’elle n’aurait pas dû arriver.
Nous sommes au début du XXe siècle, dans un Paris qui n’est pas celui que nous avons connu, mais un Paris qui a été modifié par un événement qui a entraîné la disparition d’une bonne partie du genre humain, et la mutation de quelques individus survivants, qui furent nommés des Orgueilleux, suivis de la fusion avec un animal. Cécile, elle, s’était unie à Merlin, qui est mort sept ans plus tôt. Elle est devenue une déchue, une Orgueilleuse qui n’a plus de familiers. Dire que Cécile a sombré est un euphémisme. La naissance miraculeuse de Sémiramis – les naissances de nouveaux familiers sont rarissimes – a permis à Cécile de sortir de sa léthargie. J’ai aimé qu’elle garde toujours une place dans son coeur pour Merlin, qu’elle ne l’oublie pas.
Elle et Sémiramis ont à peine le temps de s’installer à Paris qu’une mission les attend, une mission qui nous plonge dans l’horreur : la mort de plusieurs enfants. Je pourrais vous dire simplement que j’ai aimé la caractérisation des personnages, extrêmement précises et fouillées, leur capacité à évoluer, à s’adapter – ou pas du tout pour certains. Je pourrais vous dire que j’ai aimé la construction de l’intrigue, qui nous montre à la fois le passé, c’est à dire cet événement qui a changé le destin de Cécile et de Frémont, pour ne citer qu’eux, et un avenir qui ouvre des perspectives inattendues pour eux. Je pourrais dire que les rebondissements ne manquent pas dans ce récit, nous entraînant sur la piste d’un tueur et de son mobile. Mais je vous dirai aussi que j’ai aimé la reconstitution d’un Paris plus vrai que nature. J’ai aimé que l’on parle du sort de ceux dont personne ne préoccupe, à savoir ces enfants orphelins, livrés à eux-mêmes, qui n’ont que très peu de possibilités d’assurer leur subsistance, ou pire, d’assurer la subsistance des leurs et qui subissent violence sur violence. J’ai aimé, en suivant Cécile, découvrir, dans cet univers déjà foisonnant, des personnages que je n’aurais jamais imaginer voir apparaître. J’ai aimé que l’on parle aussi de la manière dont on traite ceux qui sont différents, ceux qui s’écartent de la norme et qui ne demandent qu’une chose : vivre, simplement vivre, et qu’on leur fiche la paix. Pouvons-nous trouver de tels exemples dans la France de 2023 ? Oui. Un bon livre nous parle aussi de nous.
Et si j’avais un souhait à formuler, ce serait celui de revoir ces personnages dans une autre aventure.