Titre : Un été meurtrier à Pont-Aven.
Auteur : Yves Josso.
Editeur : 10/18.
Nombre de pages : 380.
Quatrième de couverture :
En cet été 1886, Paul Gauguin se rend pour la première fois à Pont-Aven, célèbre village qui accueille depuis longtemps déjà des peintres de tous les horizons. C'est dans cette atmosphère d'émulation artistique que Clémence va passer ses vacances au manoir de Rosmadec. Mais le meurtre d'un jeune modèle de la région vient ternir son séjour, d'autant que le principal suspect se révèle être Gildas, son ami d'enfance. Eprise de justice et certaine de l'innocence de son ami, elle va mener sa propre enquête. La jeune peintre consacrera son temps à rechercher le coupable, mais profitera aussi de son été parmi les siens pour perfectionner son art aux côtés du maître.
Mon avis :
Mon premier contact avec ce roman a été très négatif. L'héroïne est présentée comme une jeune artiste peintre talentueuse. Elle est surtout à mes yeux un personnage qui pourrait prendre place dans un roman à l'eau de rose. Elle a toutes les qualités, elle s'entend bien avec tous les membres de sa famille, qui est tout aussi parfaite qu'elle. N'en jetez plus !
Le premier meurtre change un peu la donne - un tout petit peu - car Clémence va enquêter sur ce meurtre. Elle ne le fait pas par passion de la justice, encore moins parce qu'elle ressent de la compassion pour la victime (j'exagère : elle en ressent tout de même un peu), elle enquête parce que son amant d'enfance est soupçonné de ce crime et qu'elle est sûre de son innocence. Aussi, quand il va être innocenté (parce qu'il va l'être, nous sommes dans un monde parfait), elle va se désintéresser de la recherche du coupable. Pour un temps.
Le nouveau suspect est en effet un des domestiques de ses parents, connu de longue date. Cette fois-ci, la grand-mère de l’héroïne, imposante douairière des Rosmadec va se joindre à sa petite fille pour prouver son innocence. Ce qui les gène n'est pas qu'un innocent puisse être accusé à tort d’un crime abominable, c'est que la justice se mêle des affaires de son domaine. Au passage, les policiers, les juges sont largement caricaturés, et le lecteur peut comprendre que les personnages n'aient pas confiance en ses représentants.
Puis, Clémence est avant tout en vacances : l’assassinat d’une jeune femme de son âge ne l'empêche nullement de se divertir, et ses longs chapitres consacrés à ses loisirs me paraissent autant de digressions inutiles.
S'il fallait sauver des personnages dans cette œuvre, ce sont Julien et Albertine, respectivement oncle et nièce de Clémence. Julien est prêtre, mais sa conscience le tourmente, non à cause de fautes qu'il aurait commises, mais à cause des confessions qu'il reçoit. Ses faiblesses (il a un penchant sérieux pour l'alcool) l'humanise et ne l'empêche pas d'accomplir sa mission. Albertine est tout autre : elle a des "visions" qui la tourmentent et la rendent plus mûre qu'elle ne devrait l'être. Surtout, elle est une enfant de remplacement : elle n'est née que parce que son frère Albert est mort, et sa souffrance, pour discrète qu'elle soit, est bien réelle.
Restent les peintres. Si la création artistique est évoquée, c'est plutôt les mœurs des peintres qui nous sont contées.
Quant au dénouement, il reste assez décevant. Il aurait pu être bien plus intéressant si l'auteur avait insisté davantage sur le poids des conventions, l'hypocrisie sociale et religieuse dont a été victime l'assassin.
Auteur : Yves Josso.
Editeur : 10/18.
Nombre de pages : 380.
Quatrième de couverture :
En cet été 1886, Paul Gauguin se rend pour la première fois à Pont-Aven, célèbre village qui accueille depuis longtemps déjà des peintres de tous les horizons. C'est dans cette atmosphère d'émulation artistique que Clémence va passer ses vacances au manoir de Rosmadec. Mais le meurtre d'un jeune modèle de la région vient ternir son séjour, d'autant que le principal suspect se révèle être Gildas, son ami d'enfance. Eprise de justice et certaine de l'innocence de son ami, elle va mener sa propre enquête. La jeune peintre consacrera son temps à rechercher le coupable, mais profitera aussi de son été parmi les siens pour perfectionner son art aux côtés du maître.
Mon avis :
Mon premier contact avec ce roman a été très négatif. L'héroïne est présentée comme une jeune artiste peintre talentueuse. Elle est surtout à mes yeux un personnage qui pourrait prendre place dans un roman à l'eau de rose. Elle a toutes les qualités, elle s'entend bien avec tous les membres de sa famille, qui est tout aussi parfaite qu'elle. N'en jetez plus !
Le premier meurtre change un peu la donne - un tout petit peu - car Clémence va enquêter sur ce meurtre. Elle ne le fait pas par passion de la justice, encore moins parce qu'elle ressent de la compassion pour la victime (j'exagère : elle en ressent tout de même un peu), elle enquête parce que son amant d'enfance est soupçonné de ce crime et qu'elle est sûre de son innocence. Aussi, quand il va être innocenté (parce qu'il va l'être, nous sommes dans un monde parfait), elle va se désintéresser de la recherche du coupable. Pour un temps.
Le nouveau suspect est en effet un des domestiques de ses parents, connu de longue date. Cette fois-ci, la grand-mère de l’héroïne, imposante douairière des Rosmadec va se joindre à sa petite fille pour prouver son innocence. Ce qui les gène n'est pas qu'un innocent puisse être accusé à tort d’un crime abominable, c'est que la justice se mêle des affaires de son domaine. Au passage, les policiers, les juges sont largement caricaturés, et le lecteur peut comprendre que les personnages n'aient pas confiance en ses représentants.
Puis, Clémence est avant tout en vacances : l’assassinat d’une jeune femme de son âge ne l'empêche nullement de se divertir, et ses longs chapitres consacrés à ses loisirs me paraissent autant de digressions inutiles.
S'il fallait sauver des personnages dans cette œuvre, ce sont Julien et Albertine, respectivement oncle et nièce de Clémence. Julien est prêtre, mais sa conscience le tourmente, non à cause de fautes qu'il aurait commises, mais à cause des confessions qu'il reçoit. Ses faiblesses (il a un penchant sérieux pour l'alcool) l'humanise et ne l'empêche pas d'accomplir sa mission. Albertine est tout autre : elle a des "visions" qui la tourmentent et la rendent plus mûre qu'elle ne devrait l'être. Surtout, elle est une enfant de remplacement : elle n'est née que parce que son frère Albert est mort, et sa souffrance, pour discrète qu'elle soit, est bien réelle.
Restent les peintres. Si la création artistique est évoquée, c'est plutôt les mœurs des peintres qui nous sont contées.
Quant au dénouement, il reste assez décevant. Il aurait pu être bien plus intéressant si l'auteur avait insisté davantage sur le poids des conventions, l'hypocrisie sociale et religieuse dont a été victime l'assassin.