« Principe de précaution »
Editeur : Stock
Pages : 409 p.
Genre : drame/roman contemporain
Résumé quatrième de couverture :
« Sur l’écran, une enfant blonde est apparue, qui errait d’une pièce à l’autre dans un appartement jonché de milliers de mégots. Ces derniers jours, les chaînes publiques diffusaient fréquemment cette publicité frappante contre le tabagisme passif, commandée par le ministère de la Santé. Comme tout à chacun, l’indignation me submergeait quand j’imaginais le nombre de cigarettes inhalées malgré elle par cette fillette angélique. Récemment, dans un hebdomadaire, un journaliste tenait le tabac pour une arme de destruction massive à éradiquer. En ce moment, les pouvoirs publics luttaient sur tous les fronts, car ils lançaient également une campagne de prévention contre la consommation d’alcool chez les femmes enceintes. Idéologiquement, je ne savais guère où me situer. Quelques voix redoutaient une dérive hygiéniste à l’américaine. Au desk, cependant, les collègues applaudissaient avec enthousiasme. Non sans raison, il faut l’admettre. Personne ne souhaitait mettre au monde un enfant difforme et encore moins crever avant l’âge, dans d’infinies souffrances, d’un cancer du poumon provoqué par les cigarettes des autres, fussent-ils ses parents. La mort a quelque chose de tout à fait inacceptable quand on y réfléchit un peu. »
Avis :
Un livre sur un phénomène actuel, le fameux principe de précaution, « mieux vaut prévenir que guérir », dont on entend beaucoup parler dans les médias, parfois de façon critique. Chaque jour le héros du roman est confronté à de multiples dangers potentiels relayés par les médias, ses collègues et parfois ses proches. Jusqu’où dont-on aller pour se prémunir de tous les dangers ? J’ai trouvé que la description de la montée en puissance du drame était traitée de façon un peu clinique. Mais là où l’auteur est habile c’est qu’il nous décrit un personnage de « Monsieur tout-le-monde » qui ne ressemble pas à un névrosé classique : comment alors ne pas s’identifier à lui ? Alors que nous sommes nous-mêmes souvent paralysés et impuissants, oscillant entre angoisse et culpabilité ? Et pourtant, ce principe de précaution va entraîner loin, très loin le personnage. Un livre marquant sur un phénomène de société, inspiré de faits réels.