ARRETEZ-MOI LA 
Policier 267 pages édité chez Piment France loisirs en mai 2012
RésuméCharger un passager à l'aéroport, quoi de plus juteux pour un chauffeur de taxi ? Une bonne course vous assure une soirée tranquille. Ce soir-là, pourtant, c'est le début des emmerdes... La cliente n'a pas assez d'argent sur elle et il vous faut attendre dans sa maison pourvue d'amples fenêtres (ne touchez jamais aux fenêtres des gens !). Puis, deux jeunes femmes éméchées font du stop. Mais une fois dépannées, l'une d'elles déverse sur la banquette son trop-plein d'alcool et la corvée de nettoyage s'avère nécessaire (ne nettoyez jamais votre taxi à la vapeur après avoir touché les fenêtres d'une inconnue !). Après tous ces faux pas, comment s'étonner que deux policiers se pointent et vous demandent des comptes ? Un dernier conseil : ne sous-estimez jamais la capacité de la police à se fourvoyer ! Dans ce roman magistral, Levison dissèque de manière impitoyable les dérives de la société américaine et de son système judiciaire.
Biographie de l'auteur : Iain Levison, né en Ecosse en 1963, arrive aux Etats-Unis en 1971. A la fin de son parcours universitaire, il exerce pendant dix ans différents petits boulots, de conducteur de camions à peintre en bâtiments, de déménageur à pêcheur en Alaska ! Tous ces jobs inspireront son premier livre, Tribulations d'un précaire. Le succès arrivera de France avec Un petit boulot et les romans qui suivront.
Mon ressentiUne histoire banale dans un quotidien de travail, le héros du livre est alors embrigadé dans un engrenage infernal. C’est un livre que j’ai beaucoup apprécié, j’aime cet auteur tout simplement. Si dans ses précédents, l’humour noir était très présent, avec des personnages hauts en couleur, donnant une image de l’Amérique en petites touches de couleur, là le propos est plus sérieux et ne prête pas à rire.
Un personnage qui n’a rien d’un héros, un homme comme tant d’autre et dont la vie va basculer jusque dans le couloir de la mort.
Si je ne savais pas ces erreurs aussi communes dans ce pays, je me serai certainement dit que « c’est un très bon livre mais cela reste du domaine du rêve et que cela n’arrivera jamais ». Hélas, non ! Ce chauffeur de taxi en fait une démonstration fracassante et je n’ai pu que ressentir son désarroi, sa descente aux enfers en me disant et moi je n’aurai pas fait mieux que lui !
L’auteur montre bien comment l’être humain peut passer de la colère, à l’incompréhension, à la crainte, à la soumission et jusqu’à croire que hier il se considérait innocent et qu’aujourd’hui il se pose la question s’il n’a pas fait l’acte reproché ; de la folie à je suis prêt à mourir car je n’ai plus rien. Comment d’un homme, on passe à un numéro voir à une bête qui ne mérite ni respect, ni attention, il n’est plus qu’une m…. que l’on écrase car il le mérite. Le pire, ce sont aussi les autres (nous, la foule, la société) qui réclame, de leur bon droit à tout savoir parce qu’ils ont lu et entendu les médias, que justice soit faite et tout de suite : il faut tuer cet homme qui ne s’aurait pas être des nôtres.
Un livre qui remet en perspective que jusqu’à preuve du contraire un homme est innocent, que sa culpabilité doit être prouvée… et qu’il y a encore beaucoup de chemin à faire dans ce sens.
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