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3 participants

    PYM, Barbara

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    Message  Nina Jeu 15 Juin 2017 - 23:05

    PYM, Barbara Cover123

    Des femmes remarquables.
    Editions Belfond - 320 pages.

    Présentation de l’éditeur :

    Londres, dans les années 1950. Mildred Lathbury, jeune femme célibataire au quotidien partagé entre la vie de la paroisse et les tâches domestiques, voit son existence bouleversée lorsque débarque dans son immeuble une fougueuse anthropologue au bras d’un très bel homme…

    Mon avis :

    Barbara Pym est une auteur à mes yeux injustement oubliée, rarement éditée ou rééditée. Cette nouvelle parution est l’occasion de la redécouvrir.
    L’action se situe dans le Londres de l’après seconde guerre mondiale, ce qui ne veut pas dire que la situation soit larmoyante. Le milieu dans lequel la narratrice évolue semble assez épargné : des vieilles filles et des vieux garçons qui ont des emplois de bureau, des pasteurs célibataires et pas toujours jeunes.
    Londres, oui, mais surtout un de ses quartiers, un quartier de la classe moyenne, ni chic, ni miséreux. Les appartements disposent d’une salle d’eau – à partager. Ou comment discuter avec ses voisins de l’achat du papier toilette et du récurage de la baignoire.
    Et justement, le quotidien de Mildred se trouve modifié par l’arrivée d’un couple de locataire, bien différent de ceux qu’elle côtoie. Elle est anthropologue, il est un officier qui a brillé surtout par ses talents d’intendant. Ils se sont mariés, parce que c’était la guerre – et leur couple résiste mal au retour à la vie civile. Le second bouleversement est que le pasteur et sa soeur louent une partie de leur logement à une veuve de pasteur – bien différente de l’idée que l’on peut se faire d’une veuve de pasteur en lisant ce roman.
    Bouleversements, oui, mais Mildred n’est pas du genre à se laisser abattre : elle est fille de pasteur, et a l’habitude de tous les impondérables de la vie de pasteur. Elle se définit elle-même comme étant assez commune, banale, avec son travail à mi-temps hors-norme (elle aide les femmes nécessiteuses), sa vie quotidienne si bien réglée, ses vêtements passe-partout. Bref, elle se juge avec justesse, sans s’embellir, sans se dévaloriser. Elle est certes une vieille fille, ce qui n’est pas forcément bien vu, ce qui fait aussi que certaines personnes lui prêtent des sentiments amoureux, des espoirs qui ne sont pas les siens. Mildred, qui connaît bien les petits soucis, les petits conflits que le quotidien peut engendrer – combien de rupture à cause d’un plat brûlé ? – a la sagesse de laisser dire, mais pas de laisser s’installer des situations qui ne lui conviendraient pas.
    Oui, Barbara Pym s’intéresse au quotidien, à l’ordinaire, à ses femmes remarquables qui entourent non pas de grands hommes, mais des hommes dont les activités sont répétitives, pas forcément agréables, mais nécessaires pour qu’une communauté fonctionne. Ses femmes remarquables ne sont pas seulement leurs épouses, non, plutôt leurs soeurs, des vieilles filles, les religieuses aussi, des personnes si discrètes que les hommes les remarquent à peine.
    Mildred jette un regard non dénué d’humour et d’ironie sur ceux qui l’entourent. Telle une miss Marple sans enquête policière, elle ne manque pas de lucidité sur la nature humaine, bien qu’elle aimerait parfois qu’elle soit différente.
    Des femmes remarquables, un roman à remettre en lumière.
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    Message  Pinky Lun 19 Juin 2017 - 11:17

    merci Nina pour cette présentation intéressante
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    Message  Nina Lun 19 Juin 2017 - 13:51

    Merci Pinky pour ta visite.
    J'ai découvert que cette auteur avait eu, de son vivant, des difficultés pour se faire éditer. Autant ses premiers romans ont trouvé des éditeurs sans soucis, autant les suivants... Il a fallu que les américains la portent aux nues pour que les anglais s'interrogent et l'éditent de nouveau. Heureusement, elle n'avait jamais cessé d'écrire.
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    Message  Pinky Mar 20 Juin 2017 - 9:25

    les métiers artistiques sont difficiles, la gloire ou la reconnaissance ne sont pas toujours une réponse
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    Message  Nina Ven 28 Juin 2019 - 19:01

    PYM, Barbara Cover145

    Comme une gazelle apprivoisée
    Edition Belfond - 336 pages

    Présentation de l’éditeur :

    Le nouveau vicaire semblait être un jeune homme très convenable, mais quel dommage que l’on vît, dès qu’il s’asseyait, le bas de ses caleçons longs négligemment fourrés dans ses chaussettes ! Belinda l’avait déjà remarqué lors de leur première rencontre au presbytère la semaine précédente, et en avait été fort gênée. Peut-être Harriet pourrait-elle lui en toucher un mot ; avec ses manières enjouées et sa franchise, elle parvenait toujours mieux que la timide Belinda à expliquer aux gens ces petits détails embarrassants. Les sœurs Bede vivent une existence tranquille et prospère. Volubile et coquette, Harriet voue un culte sans limite aux nouveaux vicaires ; timide et rêveuse, Belinda nourrit une passion pour l’archidiacre Hoccleve. Mais le quotidien de ces demoiselles pourrait bien être chamboulé par la venue d’un fameux bibliothécaire et d’un évêque africain…

    Mon avis :

    Vous allez découvrir, en ouvrant ce livre, un univers qui nous est totalement inconnu. Non, je ne vous parle pas de partir au bout du monde pour rencontrer une tribu jusque là coupée de la civilisation (encore que….), je vous propose de vous rendre dans un village anglais dans les années cinquante, et de découvrir les mœurs de ses habitants.
    La vie y est réglée comme du papier à musique, et c’est à travers les yeux de Belinda Bede que nous la découvrons. Elles et sa soeur Harriet sont deux vieilles filles, et, chose surprenante pour la jeune génération qui pourrait découvrir ce livre, elles sont très heureuses de cette situation. L’une vit dans le souvenir d’un amour impossible, ou plutôt d’un amour qui n’a pas abouti. L’objet de son amour ? L’archidiacre du village – trente ans plus tôt, elle l’a aimé, oh ! chastement, comme une demoiselle de bonne famille peut aimer, et il lui a préféré Agatha, la fille d’un évêque, érudite, et grande experte dans la gestion de leur vie quotidienne. Harriet, elle, reçoit fréquemment la demande en mariage d’un comte italien de leurs amis, et tout aussi fréquemment, elle dit non : les soeurs Bede vieilliront ensemble.
    Nous sommes dans une petite communauté, quasiment en vase clos, et rares sont les personnes qui font irruption dans ce village, où le qu’en-dira-t-on est une des préoccupations premières des habitants, ex-aequo avec les cancans. N’y a-t-il que moi pour penser que deux vieilles filles qui vivent ensemble et ne sont pas soeur, à savoir Edith et Connie, sont peut-être plus que des amies ? Sans doute suis-je la seule car personne n’y voit de malice, si ce n’est que leur bonne est bien à plaindre vu la frugalité de leur repas. Oui, dans ce village, on mange bien, on consacre d’ailleurs la majeure partie de la journée à préparer les repas, à penser au menu du prochain repas, et je ne vous parle même pas du thé qui est accompagné de nombreux gâteaux et autres scones. Ah, pardon, on me souffle dans l’oreillette que ce sont les bonnes qui préparent avant tout le repas, mais que les soeurs Bede se doivent d’être vigilantes malgré tout : un rosbif brûle si vite….
    La vie du village est rythmée par les offices, tout comme celle de l’archidiacre l’est par l’écriture de ses sermons. Belinda est sensible aux respects des convenances – très sensible. Sa soeur, plus fantasque, soucieuse de se mettre en valeur, l’est un peu moins. Cependant, cela n’empêche pas Belinda et sa gentillesse, bien réelle, d’être sensible à ce que les gens font, et à ce qu’ils devraient faire – sans les juger, cependant. Elle s’interroge aussi, notamment sur la foultitude des bonnes oeuvres qui l’entourent, là où d’autres « foncent », tête baissée, pour le charme d’un ecclésiastique.
    Oui, de nos jours, cela n’existe plus, ou pas vraiment. Des hommes charismatiques qui déplacent des foules, oui, qui les manipulent aussi. Des vicaires ou des évêques qui rencontrent dans de charmants villages les dames de la paroisse, rouages essentiels de la communauté, et leur dévouement à celle-ci, non. Sans doute parce que ces dames elles-mêmes n’existent plus. J’ai remarqué aussi qu’il n’était quasiment pas question d’enfants, on n’en croise pas dans ces villages – vu le nombre de vieux garçons et de vieilles filles, ce n’est pas si étonnant que cela. Il existe cependant une œuvre pour remettre les jeunes filles dans le droit chemin (pas les jeunes hommes) et Belinda, lucide, se dit qu’elle aurait été bien en peine de leur dire quoi que ce soit.
    Un délicieux voyage dans une Angleterre disparue.
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    Message  Pinky Sam 29 Juin 2019 - 10:33

    merci Nina pour cette présentation
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    Message  Nina Sam 29 Juin 2019 - 14:53

    Merci Pinky pour ta visite.
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    Message  supergreen Lun 8 Juil 2019 - 10:39

    intéressant merci Nina
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    Message  Nina Lun 8 Juil 2019 - 19:42

    Merci Supergreen pour ta visite.

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