Mortelle Ecosse
édition J’ai lu – 442 pages
Présentation de l’éditeur :
La chance semble avoir quitté l’inspecteur Logan McRae : malgré ses brillants états de service, quelques bévues ont conduit ses supérieurs à le reléguer dans l’équipe des « Branleurs ». Pourtant, malgré les humeurs de son chef, l’irascible inspecteur Steel, et la corruption qui mine la police d’Aberdeen, Logan est bien déterminé à redorer son blason. Il s’empare alors d’une épineuse affaire qui mêle incendies criminels, prostituées et hommes politiques véreux. Malgré sa chef qui veut tirer la couverture à elle, sa compagne qui lui reproche ses heures supplémentaires, et son collègue qui décède des suites de ses blessures, l’inspecteur ne perd pas le nord dans cette ville d’Aberdeen qui, malgré la fin de l’été, commence à être pluvieuse.
Mon avis :
Aberdeen, Ecosse. Les statistiques de la criminalité sont en hausse, sont affreux. Il faut dire qu’il se passe des choses atroces : six personnes, dont une enfant de neuf mois, sont morts dans un incendie criminel. Détail atroce : les portes avaient été cloués, l’incendiaire voulait être sûr que personne ne s’en sortirait. En même temps, des prostituées disparaissent, et la police n’a pas l’intention de rester sans rien faire, même si trouver un tueur de prostitués, c’est tout sauf facile. Trouver un tueur tout court, d’ailleurs.
La municipalité ? Elle est en train de défendre un tout nouveau projet de construction. Enfin, un de ses conseillers surtout, celui qui dit le plus grand mal de la police, de son incompétence dans les journaux.
Parlons-en de la police, justement. Nous avons l’inspecteur Logan McRae, qui est en disgrâce depuis le décès de l’agent Maitland, des suites des blessures reçues en mission. Une enquête est ouverte, et McRae sait qu’il risque gros : Maitland était sous sa responsabilité, et même si McRae se sortait blanchi de l’enquête, cela n’empêcherait pas le poids de la culpabilité de l’accabler. Il n’a pas le temps pourtant, de s’appesantir : les crimes, les menaces, ne s’arrêtent pas, même envers les animaux. Oui, un labrador aussi peut être autopsié, parce que les policiers l’ont très bien compris : ce qui lui a été fait n’est qu’une répétition générale pour être fait sur un humain. De même, Jackie, compagne de McRae, n’oubliera pas d’aider tout le monde lors d’un incendie – chien y compris. Je ne dis pas que la police sauvera tout le monde, je dis simplement que les policiers, à aucun moment ne baisseront les bras quand ils se retrouvent face à des violences, à des blessures : s’assurer que quelqu’un est mort, c’est aussi vérifier que l’on ne peut plus rien faire pour le sauver. Alors oui, certaines scènes sont atroces, sanglantes, terribles. Oui, l’auteur compte sur la sensibilité du lecteur, pour dire qu’il ne faut pas laisser faire, il ne faut pas rester indifférent, qu’un dealer pratique la torture pour asseoir son territoire, sa part de marché, qu’un mac se serve de prostituées mineures ou qu’un homme tabasse sa compagne, ou qu’un autre se défoule sur des prostituées. McRae, Jackie, et d’autres policiers encore sont attentifs à tout ce qui se passe autour d’eux – même si certains faits dépassent l’entendement.Aller au-delà des apparences, aller au-delà de ses préjugés, réfléchir aussi au pourquoi du comment – pourquoi cacher un corps dans un valise rouge en plein milieu de la forêt, si l’on ne voulait pas qu’il soit découvert ? Pourquoi un criminel fuirait-il, même s’il est poursuivi par la police, alors qu’il a encore des comptes à régler ? Tout est souvent une question de prise de décisions rapides, efficaces, et d’une hiérarchie, d’équipes scientifiques qui tiennent le choc en dépit de tout le travail fait ou à faire.
Mortelle Ecosse – un polar qui porte bien son titre. Un regret, tout de même : les dix autres titres de la série ne sont toujours pas traduits à ce jour.