"Un bonheur parfait"
Editeur : éd. de l'Olivier
Pages : 381 p.
Genre : chroniques
Résumé Fnac :
"Viri pose les yeux sur sa femme, Nedra. Une mèche de cheveux lui balaie délicatement la nuque, elle s'affaire en cuisine dans sa jolie robe rouge. Leurs deux adorables petites filles dînent devant le feu de cheminée. Sont-ils réellement heureux ? Ils forment un couple envié de tous, elle si belle, lui si élégant. Leur bonheur semble parfait... Mais la perfection est-elle vraiment de ce monde ? "
Avis :
Situé dans les années 50, ce roman a été écrit en 1957, j'ai beaucoup aimé son style, moins les idées qu'il affiche sur le mariage. On y voit un couple, leurs deux enfants qu'on suit jusqu'à l'âge adulte et les amis qui gravitent autour d'eux.
James Salter est habile dans les portraits de ses personnages : on comprend leurs désirs, leurs frustrations, leurs rêves et leurs aspirations stoppées net par la vie mais aussi leurs destins entre tragédie, accident, divorce et trahison ; leur petitesse et leur étroitesse d'esprit aussi dont se détache le personnage de Nedra, femme au foyer issu de la middle-class de l'Amérique profonde et qui aspire à la liberté : celle d'aimer mais de vivre surtout même si la menace de la solitude est très présente.
Viri, quand à lui, aspire à laisser son empreinte dans l'Histoire mais, incapable de prendre son envol, il paraît bien fallot par rapport aux femmes qui l'aimeront.
Un roman pas très optimiste sur la vie, surtout en couple, où l'amour finit par disparaître pour ne laisser place qu'aux frustrations, au train-train quotidien et à la monotonie. Ce sont ces images de la vie en couple telle que la voit Salter qui m'ont moins plu. Peut-être ce roman est-il bien ancré dans son époque où commence à souffler un vent de liberté et où les institutions allaient être malmenées... En tout cas Salter avait bien vu arriver tous ces bouleversements. Son écriture est fine et précise et les portraits qu'il dresse de chacun nous renvoie à notre propre vie et à nos questionnements.