L'amour sans le faire.
édition Flammarion - 319 pages.
Quatrième de couverture :Après dix ans de silence, Franck téléphone un soir à ses parents. Curieusement, c’est un petit garçon qui décroche. Plus curieusement encore, il s’appelle Alexandre, comme son frère disparu des années auparavant. Franck décide alors de revenir dans la ferme familiale. Louise, elle, a prévu d’y passer quelques jours avec son fils. Franck et Louise, sans se confier, semblent se comprendre. » On ne refait pas sa vie, c’est juste l’ancienne sur laquelle on insiste « , pense Franck en arrivant. Mais dans le silence de cet été ensoleillé et chaud, autour d’un enfant de cinq ans, » insister » finit par ressembler à la vie réinventée. L’ amour sans le faire, c’est une histoire de la tendresse en même temps qu’un hymne à la nature, une nature sauvage, imprévisible, qui invite à changer – et pourquoi pas à renaître.
Mon avis :Touchant est le premier mot qui me vient à l’esprit pour qualifier ce livre. L’amour sans le faire raconte simplement une histoire d’amour et de tendresse. Dans le même temps, je lis un autre livre qui aborde les mêmes thèmes, et qui pâtit de la comparaison.
En effet, Franck, après avoir surmonté un coup dur (nous comprenons qu’il a été gravement malade), après s’être résigné à sa solitude, après sa séparation d’avec sa compagne, décide de renouer avec ses parents, qu’il n’a pas vu depuis dix ans, depuis le jour où il est venu leur réclamer sa part d’héritage, creusant ainsi le fossé entre lui, le citadin, le reporter, l’homme d’images, et eux, ancrés à leur terre et à leurs souvenirs. Tout a changé depuis son départ, mais pas comme il le pensait. Ce petit coin du Lot est devenu tellement isolé que même le car ne le dessert plus. La ferme, si elle semble de prime abord à l’abandon, contient pourtant des trésors de modernité : un écran plat, un portable… Franck doit redécouvrir ses parents qui ont continué à vivre – sans lui – qui ont évolué – sans lui, et surtout sans son frère Alexandre.
On pourra objecter que les thèmes utilisés sont classiques : drame familial (la mort d’Alexandre est-elle un accident ? un suicide ?), secret de famille, non-dits, que l’on doit plus à la pudeur, à la compréhension tacite qu’à la volonté de ne pas voir les choses en face. Pudeur : tel est vraiment le maître mot de cette oeuvre, rencontre entre trois solitudes qui s’apprivoisent mutuellement, Franck, convalescent sans le dire, Louise, femme d’un seul amour, et Alexandre, ce fils envers lequel elle a du mal à exprimer son amour.
Le roman est aussi ancré dans la réalité sociale, sans être pesant. A l’heure des fermetures, des restructurations, de la PAC (tiens, les médias n’en parlent presque plus), la solidarité n’est pas lettre morte, même si la tentation du chacun pour soi est là, et bien là.
L’amour sans le faire est une agréable découverte littéraire.