ANNA KARENINEClassique édité au livre de poche en mai 1997, 1ère parution 1877
1024 pages
Résumé Anna n'est pas qu'une femme, qu'un splendide spécimen du sexe féminin, c'est une femme dotée d'un sens moral entier, tout d'un bloc, prédominant : tout ce qui fait partie de sa personne est important, a une intensité dramatique, et cela s'applique aussi bien à son amour.
Elle n'est pas, comme Emma Bovary, une rêveuse de province, une femme désenchantée qui court en rasant des murs croulants vers les lits d'amants interchangeables. Anna donne à Vronski toute sa vie.
Elle part vivre avec lui d'abord en Italie, puis dans les terres de la Russie centrale, bien que cette liaison « notoire » la stigmatise, aux yeux du monde immoral dans lequel elle évolue, comme une femme immorale. Anna scandalise la société hypocrite moins par sa liaison amoureuse que par son mépris affiché des conventions sociales.
Avec Anna Karénine, Tolstoï atteint le comble de la perfection créative.
Vladimir Nabokov.
Mon ressentiAnna Karénine n’est pas l’histoire d’une femme mais de trois : Anna est une femme mariée, a un enfant et va vivre une relation adultère ; Kitty, 18 ans, est une jeune fille naïve qui va découvrir les méandres et affres de l’amour ; Kitty est une femme mariée, 7 enfants dont 2 décédés, une femme au foyer et vit les tromperies de son mari.
Au travers de ces trois destins, l’auteur nous livre une fresque sociétale, familiale, sur les places des hommes et des femmes dans la Russie de la fin du XIXème siècle, en passant par la mesquinerie, la lâcheté, le pouvoir et les codes moraux, le bonheur, l’amour, la passion.
Les hommes sont aussi très présents dans cette histoire, ils n’ont pas la même place et les mêmes obligations. Ils travaillent et amènent l’argent à la maison. Ils représentent la religion, les règles et les codes, maitrisent les relations de façon hiérarchique, complotent et défendent.
C’est aussi, l’occasion de se promener dans la compagne slave avec les agriculteurs et leurs labeurs, de découvrir les immenses paysages, de visiter Moscou ou St Pétersbourg au travers des yeux de tous ces personnages.
Que dire de cette œuvre magistrale, si ce n’est que malgré nos différences, chaque personnage est bien défini, que le lecteur malgré les années passées, peut se retrouver dans le caractère de l’un ou l’autre. Tolstoï écrit avec finesse les tourments de notre cœur et met en mots les questionnements de ce dernier. Des hommes et des femmes portés par leurs envies, leurs rêves, par l’espoir de trouver au bout du chemin la liberté pleine et entière.
Qui de plus magique pour représenter la liberté et l’espoir qu’Anna, montrant au combien, elle est vivante et vibrante…
Cette œuvre a des traits communs avec guerre et paix, dans les caractères de certains personnages. Mr Tolstoï est un maître et sait plus que quiconque poser la psychologie de ses personnages pour tenter de répondre à ses propres tourments.
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