Faux amis
édition Belfond - 496 pages.
Présentation de l’éditeur :La ville de Promise Falls est sous le choc. L’écran du drive-in vient de s’effondrer en pleine séance. Bilan : quatre morts. Accident ? Acte malveillant ? L’impassible inspecteur Barry Duckworth enquête. Et un détail le perturbe : l’heure de l’explosion, 23 h 23 ; un chiffre qui évoque d’autres crimes non élucidés…
De son côté, le privé Cal Weaver travaille sur une sombre affaire. Une effraction a eu lieu au domicile d’Adam Chalmers, ponte local décédé au drive-in. Le vol en question : des vidéos érotiques que le défunt réalisait dans son sous-sol… Qui apparaissait sur ces films ? Y a-t-il un lien entre tous ces faits divers ?
Phénomènes étranges autour de la grande roue, agressions sur le campus, meurtres inexplicables. Un vent de panique souffle sur Promise Falls et l’heure est venue pour Cal Weaver et Barry Duckworth d’unir leurs forces.
Mais par où commencer dans cette ville où tous les psychopathes du coin semblent s’être donné rendez-vous ?
Mon avis :La lecture de ce livre ne nous laisse pas de répit, j’ai vraiment eu l’impression d’être prise dans un tourbillon d’événement. Ce tome est une suite, et il est fait allusion à des événements qui ont eu lieu dans d’autres romans, et pourtant, jamais je ne me suis sentie perdue.
Nous sommes tout de suite plongés au cœur de l’action. Alors que le drive in avait organisé sa dernière séance (il est possible alors de fredonner une chanson bien connue), l’écran s’effondre, faisant quatre morts qu’il faut alors identifier – tout sauf facile. Après cet événement, les personnalités se révèlent, personnages que l’on aura l’occasion de recroiser – chacun d’entre eux est bien caractérisé, ce qui permet de l’identifier facilement. Prenez Derek, par exemple : il s’est laissé convaincre de se cacher dans le coffre afin que ses camarades n’aient pas un billet supplémentaire à payer. Pourtant, lorsque l’écran s’effondre, il est le seul des quatre à se précipiter vers les victimes, ce qui est plus important à mes yeux que la vague blague de potache qui ouvre le récit. Autre personnage important : le futur candidat (pas encore déclaré) à la mairie, ex-maire, qui se précipite lui aussi sur les lieux, parce que cela peut faire du bien à son image. Vous avez dit vautour ? Ce serait trop simple.
D’ailleurs, aucun personnage n’est construit simplement dans ce récit. Même pour le personnage le moins sympathique du récit (à vous de choisir lequel, j’ai quelque candidat pour ce titre), nous avons une construction qui n’en fait pas un personnage manichéen, mais un personnage avec des faiblesses, des amitiés, un passé, un lourd passif parfois. Et même un personnage sympathique peut cacher une nature plus sombre. Pour faire cours, les personnages sont rarement ce qu’ils paraissent être.
En dépit du grand nombre de personnages que nous croisons, je dirai que le coeur du récit, c’est la famille. La famille que l’on a perdue, la famille que l’on tente de reconstruire, la famille que l’on essaie de garder unie, la famille que l’on essaie de protéger. Les familles que nous croisons comptent parfois trois générations – les grands-parents devraient veiller sur leurs petits enfants, ou du moins leur transmettre leur amour. Ce n’est franchement pas toujours le cas.
La violence est là, oui, nous ne sommes pas dans un policier tendre, mais l’ensemble reste très lisible, et ne sombre jamais dans la surenchère.
Un auteur à découvrir, si vous ne l’avez pas déjà fait.