"Les Sorcières de Salem"
Editeur : Le livre de poche - 1959
Pages : 261 p.
Genre : théâtre
Résumé :
Ecrite en plein maccarthysme, alors qu'être soupçonné d'avoir ne serait-ce que des sympathies pour le communisme pouvait vous conduire à la déchéance sociale, cette pièce de théâtre se situe à la fin du XVIIème siècle dans les très puritaines colonies américaines.
Suite à la maladie de la fille du révérend de Salem, des rumeurs de sorcellerie commencent à courrir dans la ville. Soupçons, dénonciations, réglements de compte... les conséquences vont être terribles !
Avis :
J'ai commencé ce livre juste après avoir lu "La Part de l'autre" d'Eric-Emmanuel Schmitt et c'était assez étrange de lire ces deux livres en suivant car ce qui est au centre de leurs discours c'est l'importance de l'autre dans notre vie, comment il peut la changer, la bouleverser. Eric-Emmanuel Schmitt fustiger l'égoïsme poussé à son paroxysme, Arthur Miller nous montre comment l'esprit de revanche voire même de vengeance peut détruire d'autre personnes.
1692, à Salem. La fille du révérend est malade depuis que son père l'a surprise nue dans les bois. Petit à petit on apprend ce qu'elle y faisait, pourquoi et surtout avec qui. On comprend surtout que les jeunes filles surprises à ces jeux de sorcellerie, actes pouvant mener à la mort à l'époque, accusent le Diable et ses démons par peur d'être punies. Mais cela va prendre beaucoup plus d'ampleur quand les villageois prennent peur et que l'on fait venir un spécialiste de la sorcellerie à Salem. Là, il va falloir désigner des habitants du village... Tels de véritables démons, toutes les rancunes et jalousies vont exploser à la surface de cette petite ville qui paraissait pourtant bien tranquille !
C'est avec stupeur que j'ai assisté à cette mise à mort de gens bien tranquilles et honnêtes qui ont eu le malheur de déplaire au révérend et à sa clique et sont devenus des boucs-émissaires. Et gare à celui qui ose s'opposer aux décisions des juges car il se retrouve bien vite dans le banc des accusés ! Cela paraît à peine croyable que l'on accuse des gens sur des on-dits, de fausses possessions et alors que tout-à-chacun sait qu'il y a de la rancune et un profond désir de vengeance derrière chaque dénonciation. Et pourtant, c'est bien ce qui va se passer et c'est bien ce qui s'est toujours passé dans l'histoire de l'Humanité, encore maintenant. C'est effrayant, à peine croyable mais pourtant bien réel.
Ecrite alors que son auteur était soupçonné de communisme, cette pièce de théâtre est bien plus qu'une protestation contre le maccarthysme et ses abus. Elle est une dénonciation de l'intolérance, de l'outrance et du fanatisme et reste en cela toujours d'actualité.
A lire, c'est incroyable !