"Jayne Mansfield 1967"Editeur : Grasset - 2011
Pages : 208 p.
Genre : Roman contemporain
Résumé quatrième de couverture :« Aux basses heures de la nuit, le 29 juin 1967 sur un tronçon de la route US 90 qui relie la ville de Biloxi à la Nouvelle Orléans, une Buick Electra 225 bleu métallisé, modèle 66, se trouva engagée dans une collision mortelle. »
Dans cette Buick broyée se trouvait une femme, une "Hollywood movie star" de trente-quatre ans, danseuse nue à Las Vegas, célébrissime sex-symbol des années 50.
Simon Liberait ressuscite Jayne Mansfield, l'actrice méconnue la plus photographiée au monde, fouille amoureusement dans les recoins les plus ténébreux de sa vie, retrace ses dernières heures en plein été hippie, qui disent aussi le crépuscule de l'âge d'or hollywoodien. Au programme : perruques-pouf, LSD 26, satanisme, chihuahuas, amants cogneurs, vie desaxée, mort à la James Dean, cinq enfants orphelins et saut de l'ange dans l'underground.
Une oraison funèbre et morbid chic dans la droite ligne de Truman Capote et Kenneth Anger.
Prix Fémina 2011.
Avis :
En lisant ce roman la plus forte impression qui me soit restée c’est « quelle décadence et quel gâchis !». Cette femme qui avait tout pour elle, cette plongée dans la drogue et l’alcool, cette espèce de course après les autres, où elle semble chercher des contacts humains vrais mais qui semblent toujours la décevoir… Quelle tristesse et quel drame !
Par contre je pensais qu’elle avait été décapitée dans cet accident de la route et j’ignorais que trois de ses enfants étaient à bord, heureusement ils en sortent indemnes. Bref, je me suis rendu compte en lisant ce livre de la part de légende qui entoure Jayne Mansfield. C’est le genre de starlette, blonde à forte poitrine, ‘Maryline Monroe du pauvre’, qui en mourant jeune, et alors qu’elle faisait encore recette, a permis de lancer sa légende. Symbole de tout ce qu’Hollywood a de toc et de faux, machine à broyer les gens, à les enfoncer dans un moule pour qu’ils n’en sortent plu. Elle n’aura d’ailleurs tourné que des nanars dans sa vie alors qu’on lui attribuait un QI au-dessus de la moyenne
.
L’auteur en parle comme de la dernière starlette à strass et paillettes d’Hollywood, juste avant que les intellos du cinéma n’imposent leur vision. Leur mépris est d’ailleurs flagrant pour cette starlette déchue. Après, je ne suis pas sûre de regretter un Hollywood tout en démesure où il fallait mourir jeune pour se forger sa légende, obéir au doigt et à l’œil aux patrons des grands studios qui traitaient leurs acteurs en esclave et parfois au mépris de tout sens artistique ou de créativité.
J’ai été un peu déçue aussi de la brièveté du roman, on en sait trop peu sur Jayne Mansfield, bon d’accord ce n’est pas une biographie, mais aussi sur le Hollywood de l’époque. Je trouve que l’auteur apporte peu d’éclairage sur cette époque pour lui charnière entre le ‘Hollywood strass’ représenté par Jayne Mansfield et celui qui va être dominé par les intellos et la haute bourgeoisie, enfin c’est ce que dit l’auteur.
Bref, j’ai eu une sensation d’inabouti. Peut-être est-ce aussi mon côté voyeur qui n’a pas été totalement satisfait car ces vedettes mettaient sans arrêt leur vie en scène, vivaient pour les tabloïds au point que leur existence leur échappait totalement et qu’on en redemande encore et encore. C’est toujours le cas actuellement, cette haine/amour avec les paparazzis, qui sont le seul moyen pour beaucoup de continuer à faire parler d’eux mais qui finissent ridicules et pire que des bêtes aux abois. Ca a quelque chose de fascinant mais surtout de tragique et d’inhumain.
C’est à tout cela que m’a fait penser le roman mais je ne suis pas certaine que c’était le propos de l’auteur qui insistait davantage sur cette cassure dans l’histoire de Hollywood. Mais le roman est trop bref pour que je m’en fasse une véritable idée.