Titre : Fantasio.
Auteur : Alfred de Musset.
Editeur : Larousse
191 pages.
Mon résumé :
L'action se passe à Munich. Le roi doit marier sa fille, la princesse Elsbeth, au prince de Mantoue afin d'éviter une guerre. La ville est en liesse. Toute la ville ? Non. Fantasio promène son mal de vivre. Endetté, il saisit une opportunité et devient bouffon du roi.
Mon avis :
Le théâtre de Musset n'était pas destiné à être joué car après un échec retentissant, Musset ne destinait plus ses oeuvres à la scène. Pourtant, Fantasio s'inscrit dans une tradition théâtrale très précise, pour mieux s'en jouer.
D'abord, la règle des trois unités est quasiment respecté. L'action dure vingt-quatre heures tout au plus, et s'articule autour d'une seule question : la princesse épousera-t-elle le prince ? Seule l'unité de lieu est un peu bousculée, mais pas plus que ne l'avait fait Corneille dans Le Cid : toute l'action a lieu à Munich.Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes, personne ne s'oppose au mariage et même si la princesse est malheureuse, même si son père, un roi bourgeois, lui demande son accord, elle se sacrifie à la raison d'état pour éviter une guerre. Pour cette intrigue, Musset s'est fortement inspiré du mariage entre Louise d'Orléans et Léopold de Belgique (pour l'histoire, leur fille Charlotte deviendra la belle-soeur de François-Joseph).
Si dans les comédies de Molière, l'obstacle était extérieur, dans cette comédie de Musset, il est intérieur. Si Elsbeth est un personnage de tragédie, son fiancé, tout prince qu'il fut, est un personnage de comédie. Il a trop lu, trop consommé d'ouvrage romanesque, et décide de se travestir pour gagner le coeur de sa belle princesse. Le stratagème peut fonctionner quand on est un héros de Marivaux, tendre et subtil. Quand on est le prince de Mantoue et que l'on est bien moins intelligent que le cheval que l'on monte....
Et Fantasio, me direz-vous ? Fantasio est un enfant du Siècle, revenu de tout. Il n'apparaît qu'à la seconde scène, et comme tous les vrais héros, il a droit à une entrée retardée, alors que tous ses amis sont déjà en place. Rien ne semble pouvoir le retenir et s'il devient bouffon (clin d'oeil au Roi s'amuse de Victor Hugo ?), ce ne sera que pour un temps. De même, sa dernière scène n'est pas sans me rappeler l'une des scènes de l'Illusion comique.
Comédie qui finit mal ou drame qui finit bien ? Récriture de l'histoire ou parodie d'oeuvres connues ? Fantasio est tout cela à la fois. Cette oeuvre courte mérite d'être lue et relue.
Auteur : Alfred de Musset.
Editeur : Larousse
191 pages.
Mon résumé :
L'action se passe à Munich. Le roi doit marier sa fille, la princesse Elsbeth, au prince de Mantoue afin d'éviter une guerre. La ville est en liesse. Toute la ville ? Non. Fantasio promène son mal de vivre. Endetté, il saisit une opportunité et devient bouffon du roi.
Mon avis :
Le théâtre de Musset n'était pas destiné à être joué car après un échec retentissant, Musset ne destinait plus ses oeuvres à la scène. Pourtant, Fantasio s'inscrit dans une tradition théâtrale très précise, pour mieux s'en jouer.
D'abord, la règle des trois unités est quasiment respecté. L'action dure vingt-quatre heures tout au plus, et s'articule autour d'une seule question : la princesse épousera-t-elle le prince ? Seule l'unité de lieu est un peu bousculée, mais pas plus que ne l'avait fait Corneille dans Le Cid : toute l'action a lieu à Munich.Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes, personne ne s'oppose au mariage et même si la princesse est malheureuse, même si son père, un roi bourgeois, lui demande son accord, elle se sacrifie à la raison d'état pour éviter une guerre. Pour cette intrigue, Musset s'est fortement inspiré du mariage entre Louise d'Orléans et Léopold de Belgique (pour l'histoire, leur fille Charlotte deviendra la belle-soeur de François-Joseph).
Si dans les comédies de Molière, l'obstacle était extérieur, dans cette comédie de Musset, il est intérieur. Si Elsbeth est un personnage de tragédie, son fiancé, tout prince qu'il fut, est un personnage de comédie. Il a trop lu, trop consommé d'ouvrage romanesque, et décide de se travestir pour gagner le coeur de sa belle princesse. Le stratagème peut fonctionner quand on est un héros de Marivaux, tendre et subtil. Quand on est le prince de Mantoue et que l'on est bien moins intelligent que le cheval que l'on monte....
Et Fantasio, me direz-vous ? Fantasio est un enfant du Siècle, revenu de tout. Il n'apparaît qu'à la seconde scène, et comme tous les vrais héros, il a droit à une entrée retardée, alors que tous ses amis sont déjà en place. Rien ne semble pouvoir le retenir et s'il devient bouffon (clin d'oeil au Roi s'amuse de Victor Hugo ?), ce ne sera que pour un temps. De même, sa dernière scène n'est pas sans me rappeler l'une des scènes de l'Illusion comique.
Comédie qui finit mal ou drame qui finit bien ? Récriture de l'histoire ou parodie d'oeuvres connues ? Fantasio est tout cela à la fois. Cette oeuvre courte mérite d'être lue et relue.