« Cloud atlas/Cartographie des nuages »
Editeur : Point - 2013
Pages : 714 p.
Genre : fantastique
Résumé quatrième de couverture :
1850 : Adam Ewing, notaire aventurier, découvre les aborigènes. 1931 : Robert Frobisher, jeune musicien, se met au service d'un compositeur de génie. 1975 : Luisa Rey, journaliste risque-tout, déjoue un complot nucléaire. Plus tard : le clone lettré Sonmi-451 est condamné à mort pour rébellion. Leur point commun : une étrange tache de naissance. Les couloirs de l'Histoire seraient-ils impénétrables ?
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Avis :
Classer ce roman en fantastique est le restreindre fortement, il y a aussi beaucoup de réflexion et de métaphysique dans cette vaste épopée et les sujets qu’ils abordent résonnent longtemps en tête. Ca ne simplifie pas l’écriture d’un avis. A grand roman, beaucoup de choses à dire.
Parce que oui je trouve que c’est un grand roman. Passé la 1ère surprise du découpage qui traverse différents siècles pour revenir dans la dernière partie à la toute première histoire et passé le long questionnement sur « Quels sont les points communs entre ces personnages et ces histoires ? » on est scotché par le récit.
J’ai trouvé le premier récit, se situant au XIXème siècle, un peu longuet (j’ai même failli regretter de l’avoir acheté), notamment à cause de la façon d’écrire de l’auteur. Mais ça vaut largement le coup et les récits gagnent en intensité.
Je reviens sur ma petite critique de l’écriture de l’auteur car c’est une des – très positives - caractéristiques de ce roman : on a l’impression qu’un auteur différent se cache derrière chaque récit. Et pour cause, on trouve dans ce roman des genres très différents : récit de voyage, drame, suspense, comédie, SF et anticipation jalonnent ce vaste roman. D’où ma petite critique sur le 1er récit écrit dans une langue plus ampoulée. Il faut aussi signaler que pour les récits se déroulant dans le futur l’auteur utilise néologismes, mots raccourcis et apostrophes. C’est un peu perturbant parfois mais on finit par rentrer dans cette nouvelle mécanique langagière (chapeau au traducteur d’avoir su préserver la lisibilité du récit !).
De quoi parle ce roman qui traverse le temps, les personnages et la langue parlée ? Et bien pour moi cela reste une épopée sur l’humanité. A chaque époque et dans des contextes différents ces personnages, souvent des gens simples, des laissés-pour-compte et qui se retrouvent malgré eux en butte au monde qui les entoure, font face à l’adversité et se pose la question de ce qui a pu les conduire là (le récit de Somni est prodigieux de ce point de vue et l’un des meilleurs récits de « Cloud atlas » selon moi). Il ne s’agit pas ici de rebelles qui fustigent la société mais de gens qui veulent juste pourvoir vivre en paix avec ceux qu’ils aiment, ce qui est loin d’être facile. Sensibles, compatissants, intelligents et généreux, ils contribuent, chacun à leur manière, à faire de ce monde un monde meilleur.
Parcouru par une critique de la surconsommation, de la loi du plus fort et de la perte de notre âme, qui n’est plus dans le récit de Somni qu’un anneau implanté sous la peau pour pouvoir consommer, ce roman insuffle de l’espoir à tous ceux qui pensent que même à notre « petit » niveau nous pouvons faire bouger les choses.