Titre : Le bleu de la nuit.
Auteur : Joan Didion.
Editeur : Grasset.
Nombre de pages : 240.
Quatrième de couverture :
Tout le monde se souvient de L'Année de la pensée magique, le récit que Joan Didion avait consacré à la mort de son époux. Or, quelques semaines à peine avant la parution de ce livre aux États-Unis, en 2005, une nouvelle tragédie frappait Joan Didion : la mort de sa fille adoptive, Quintana, des suites d'une longue maladie.Après avoir érigé un inoubliable tombeau littéraire à l'homme de sa vie, Joan Didion adresse, dans Le Bleu de la nuit, un vibrant hommage funèbre à leur fille.
Mon avis :
Simplement magnifique et évident.
Je n'ai pas envie d'écrire une chronique pompeuse, pleine d'emphase, car elle irait à l'encontre de ce qu'écrit Joan Didion sur sa fille. Elle évite absolument le pathos pour écrire les seules choses qui lui restent, les souvenirs. Les souvenirs, c'est ce qu'on ne veut plus se rappeler, dit-elle.
Se souvenir inlassablement, notamment des jours les plus heureux - l'adoption de sa fille, le jour de son mariage - répéter comme un mantra les mêmes phrases, prononcées par sa fille, les replacer dans leur contexte, écrire, en donnant l'impression de se jeter sur les mots à coeur perdu, sans retour en arrière possible, telles sont les impressions qui se dégagent pour moi à la lecture de ce texte.
Joan Didion s'interroge - sur le vieillissement, sur la maladie, sur la maternité, sur l'adoption - manière de refaire le chemin à l'envers, de rechercher d'où venaient les angoisses et les hantises de sa fille. J'ai ressenti dans son écriture le poids de la culpabilité - celle d'une mère qui survie à son enfant. Il n'est d'ailleurs question à aucun moment de consolation - mais du vide immense laissée par la mort de sa fille.
Le bleu de la nuit est une oeuvre sensible et puissante. J'espère que vous la lirez, et que vous l'aimerez aussi.