Edition Le passage - 158 pages.
Présentation de l’éditeur :
Il y a Lou, Ric et Phil ; et puis il y a la DS paternelle, de Gaulle et l’attentat du Petit-Clamart, l’ORTF, Woodstock, le premier homme qui a marché sur la Lune… Pour ces gosses des sixties, les dimanches après-midi en famille, c’est western en noir et blanc ou en Technicolor : paysages grandioses, attaques de Peaux-Rouges, roulés-boulés d’herbes sèches qui traversent l’écran en essaimant leurspetites graines de celluloïd. Parfois, c’est la Mer de sable d’Ermenonville : Far-West et guerre de Sécession. D’autres fois, c’est safari-voiture : direction Thoiry pour voir les animaux sauvages ; ou encore Orly pour compter les Caravelle et s’enivrer des effluves de kérosène – il faut dire qu’à Orly tous les avions décollent pour l’Amérique… Ah, l’Amérique ! c’est le grand rêve de leur père – leur rêve à tous les trois. Jusqu’au soir où le grand voyage se précise, ils sont prêts les kids ; et ils y croient dur comme fer à l’Amérique de papa…
Mon avis :
J’ai eu beaucoup de mal à lire ce livre – comme quoi, il ne faut pas se fier aux apparences. Il est court (158 pages), les chapitres sont brefs (trois pages en moyenne) et pourtant j’ai peiné à le terminer.
Le thème semblait pourtant grand public : les sixties et leur mythologie. Dans la première partie du livre, le « on » (trois frères dont une soeur) évoque ses souvenirs d’enfance, auprès d’un père qui ne jurait que par l’Amérique, tandis que les enfants jouent aux cow boys et aux indiens, en ingurgitant western sur western. J’ai vraiment eu l’impression de lire une succession de clichés sur cette époque, comme un vaste dépliant publicitaire de cette décennie dont on dit tant de bien. D’ailleurs, la publicité s’invite très largement dans les foyers – vous avez dit société de consommation ?
Puis, vient une seconde partie, où le « on » fait place au « nous », plus solennel, plus mature. Les enfants ont grandi et si le père est mort, ils ont gardé cette fascination pour l’Amérique. Ils le prouvent en s’illustrant dans des domaines artistiques. Et là, je dois dire que je suis restée complètement extérieure à cette partie du récit. Les concepts évoqués m’étaient étrangers, que ce soit cette vision des Indiens que Phil exprimait dans ses photos, ou les performances artistiques de Lou. Quant au questionnement sur l’identité indienne, il est beaucoup trop pointu pour une lectrice « ordinaire » telle que moi.
A réserver aux Happy few.