Le pas du renard
Edition 10/18 - 336 pages.
Présentation de l’éditeur :En ce printemps 1921, Paris se relève difficilement de la guerre. La vie est chère, le travail se fait rare, se loger pose problème. Jeremy Nelson, jeune pianiste américain passionné de jazz, vient tirer le diable par la queue dans la capitale, à la recherche de ses origines. Mais son engagement au sein d’une troupe de cabaret de Belleville va déclencher une véritable série noire. Qui exerce un chantage à l’encontre des artistes du Mi-Ka-Do pour qu’ils disparaissent les uns après les autres ? Prêt à tout pour survivre, Jeremy va s’avérer un adversaire coriace car, si infime que soit un grain de sable, il peut gripper les rouages d’une machination parfaitement huilée.
Mon avis :J’aurai aimé vous dire que j’avais apprécié ce livre, que j’avais été conquise par cette nouvelle série.Il n’en est rien. J’ai lu ce livre, en entier, mais je ne poursuivrai pas avec ce nouveau personnage.
Tout d’abord, ce roman reprend le schéma des intrigues de Victor Legris. Un premier chapitre est consacré au tueur, au meurtre qu’il commet. Nous ne connaissons pas son identité, mais nous savons comment il a fait, et nous avons une idée de son mobile – même si elle n’est pas très précise encore, il ne fait pas non plus ôter au lecteur toute envie de poursuivre. Sans dévoiler son identité, je peux dire cependant que, contrairement à d’autres assassins de la série, il manque sérieusement d’envergure et de charisme.
C’est d’ailleurs le défaut que je reprocherai à presque toutes les personnages, y compris Jeremy, pianiste de jazz en quête de ses origines. Ils sont certes tous nettement caractérisés, mais ils ne font que passer, le lecteur n’a pas le temps de s’attacher à eux. De plus, les caractériser physiquement ne leur donne pas forcément de la profondeur. J’ai quasiment préféré le chien Rip et ses actions héroïques à bien d’autres humains.
Le Paris des années 20 est bien décrit, faisant ainsi pencher la caractérisation de ce roman du côté « historique » plus que du roman « policier ». Rien ne manque, ou presque, pour montrer une ville de Paris, et ses habitants, qui peinent à vivre, à se loger, à se nourrir, entre hommes revenus du front en piteux état et femmes devant se débrouiller seules pour vivre – sans compter les orphelins.
Le dernier point qui fait que je ne poursuivrai pas la saga est que le temps a passé et que, en filigrane, nous reparlons de Victor, de Kenji, mais aussi de Joseph. Peut-être n’ai-je pas envie de savoir ce qu’ils sont devenus, vingt ans après le dernier tome de leurs aventures, préfère encore l’imaginer.