Tr@que sur le web.
Editions les deux encres.
Présentation de l’éditeur :
Sur Internet, les sites de rencontres se sont multipliés et, pour des millions d’internautes, sont devenus aujourd’hui un moyen de communication… Mais aussi un formidable vivier pour des prédateurs en recherche d’une proie. Quand le premier cadavre d’une femme atrocement mutilée est découvert dans le 13e arrondissement à Paris, le commandant Boris Le Guenn est loin d’imaginer où va le conduire cette affaire.
Mon avis :
Si vous aimez les flics normaux et les enquêtes qui tiennent la route, ce roman est fait pour vous !
Qui a décrété que les policiers devaient tous être divorcé/père d’une fille/alcoolique/drogué pour ne pas dire corrompu ? Boris Le Guenn est marié, a deux enfants, et s’il est vrai que sa femme se plaint souvent de ses horaires de travail plus que flexible, elle a épousé un policier, et s’en accommode. Certes, elle s’ennuie un peu… et trouve un charmant compagnon (canin et carlin) pour lui tenir compagnie. Fred, son adjointe, et les autres membres de sa brigade ne semblent pas non plus avoir une vie chaotique – être policier suppose aussi routine, paperasse, et repos bien mérité le soir.
L’enquête qui leur est confié remet pourtant en cause ce rythme de vie presque normal : un crime a été commis, très vite suivi d’un second. Personne n’aime les tueurs en série, sauf les scénaristes américains, et Boris Le Guenn met tout en oeuvre pour le retrouver.
La différence avec un auteur américain, c’est que Didier Fossey donne vie à ses personnages. Les victimes de ce tueur d’internet avaient un métier, des loisirs, des proches, avant de faire cette mauvaise rencontre. Elles n’étaient pas non plus des écervelées imprudentes. Si ce constat rend le tueur redoutable, il permet aussi de mettre au point plus facilement une stratégie pour le retrouver. Et, contrairement à certains personnages américains, les policiers français savent ce qu’est internet, un ordinateur, et une souris. La carte de Paris se double alors de celle de son réseau informatique. La modernité de ses cyber-cafés côtoie l’intemporalité de ses terrains vagues où l’on retrouve les cadavres, aujourd’hui comme hier.
Bien sûr, certains pourraient reprocher à cet opus des péripéties très nombreuses. Cependant, les enquêteurs prennent le temps – de vérifier les preuves, de chercher des indices. Ils ne foncent pas tête baissé sur le premier coupable, se félicitant puis se mordant les doigts après coup. L’intuition n’a que peu de place dans ce récit, face à la minutie de l’investigation.
J’ai plaisir à retrouver Boris Le Guenn et son équipe dans une autre aventure.