L'arbre à bouteilles.
Edition Folio - 349 pages.
Présentation de l'éditeur :
Hériter de cent mille dollars et d'une petite bicoque dans un quartier délabré n'est pas si mal et l'oncle Chester a fait un beau cadeau à son neveu Leonard... Même s'il faut tout nettoyer, que le plancher est pourri et que les voisins sont ce que l'on pourrait craindre de pire. Même si retaper une maison pour la vendre et abattre des murs, c'est prendre le risque de découvrir des squelettes cachés...
Mon avis :
Si vous avez lu ce roman et me dites que vous ne l’avez pas aimé, je crois que nous pourrons engager une solide discussion, à condition que vous ne me disiez pas, comme cette personne que j’ai croisée et qui n’aimait pas Henning Mankell : "je sais pas, j’aime pas, c’est tout".
Bienvenue au Texas ! Le même Texas que l’on peut retrouver dans le film Killing Fields .Les personnages sont pauvres, voire très pauvres. Le travail ? Ils en ont, c’est déjà ça, même s’il est pénible et si les retenus sur salaire pleuvent comme la pluie en Normandie. Le racisme ? Bien présent, et il touche toutes les communautés. Demandez un peu à Hap, meilleur ami de Léonard, s’il est vu d’un bon oeil quand il arrive au beau milieu de la communauté noire (pas de politiquement correct, pour "afro-américaine", vous repasserez). Demandez aussi à la police si elle compte s’occuper un peu de toutes ses disparitions d’enfants noirs. La réponse est simple : non. Il suffit de chercher du côté de leur proche. Puis, ce sont des enfants noirs. Il ne faut pas demander l’impossible
C’est pourtant ce que tenteront les deux amis, après avoir trouvé un squelette d’enfant en faisant des travaux dans la maison dont a hérité Léonard. Après un instant de doute (son oncle pourrait-il être coupable ?), Léonard se lance dans une enquête pour faire toute la lumière sur ce meurtre – et les autres disparitions. S’il laisse faire la police, confiné au service minimum, il sait qu’elle en restera là : son oncle est bien le coupable idéal pour elle.
Force est de constater que, si l’on s’en donne la peine, on trouve – des ennuis, de grosses galères, des gnons, mais on trouve. On trouve aussi une homophobie galopante, et le terme est faible. La religion, le puritanisme ont une très grande place dans ces petites communautés, le pire étant que ces personnes croient sincèrement les monstruosités qu’elles débitent et mettent en pratique. C’est ça aussi, l’Amérique.
L’arbre à bouteilles ? Un excellent roman, à l’humour imparable, qui nous conte l’horreur ordinaire et une très belle amitié.