La briscola à cinq
Edition 10/18 - 166 pages.
Mon résumé :
Un jeune homme, un peu pris de boisson, prend la route quand même. Il fait une petite pause et là, il découvre un cadavre dans une poubelle. IL appelle les policiers d’un bar, sis non loin, mais les policiers ne le croient pas – le jeune homme est bourré comme un coing. Massimo, le patron du bar, les appelle à son tour, et là, ils sont bien forcés de venir, et de constater qu’une jeune femme a été assassinée.
Mon avis :
Les insomnies, c’est bien, quand elles vous permettent de découvrir un roman aussi réussi. Il est court (166 pages) mais bien construit, et les personnages sont très attachants. De plus, je viens de découvrir qu’il s’agit d’un premier roman… alors là, chapeau !
Massimo est un barman ordinaire, si ce n’est qu’il refuse parfois de servir à ses clients des boissons qui pourraient nuire à leur santé. Le premier à s’en plaindre est bien sûr son grand-père, un des plus assidus clients du Bar Lume, avec ses trois amis octogénaires – et grand-mère met aussi son cher et tendre au régime à la maison. La vie n’est pas toujours drôle quand on est retraité, même s’il fait beau, même si l’on joue aux cartes au beau milieu d’une horde de touristes hollandais. La preuve ? L’humour de son petit-fils : Si vous souhaitez un de ces bibelots en forme de petit vieux, je peux vous satisfaire. Je vous conseille l’exemplaire qui tient une canne, il est bon marché.
Je ne vous parle même pas du meurtre, dans lequel Massimo se trouve impliqué bien malgré lui. C’est presque lui qui a découvert le corps, ce qui lui vaut toutes les attentions du commissaire Fusco. Grâce à lui, les coupables peuvent dormir sur leurs deux oreilles, même en plein jour. Sa compétence est telle qu’il écrira bientôt un ouvrage sur l’art et la manière de contaminer les indices sur une scène de crimes. Ses hommes sont pourtant extrêmement doués, ils sont premier prix de courses en fauteuil à roulettes dans les couloirs du commissariat. Bref, quand il tient un suspect, il a tôt fait de le déclarer coupable, quitte à changer d’avis en cas d’alibi, sauf si celui-ci est "à chier" (je cite). Il est parfois difficile pour des toilettes de signer une déposition.
Il y a de l’Agatha Christie dans ce roman, dans cette manière de présenter un village où tout le monde se connaît. Massimo ne constate-t-il pas que "le brainstorming des petites vieilles était redoutable, et pas un seul villageois n’échapperait dans les jours à venir aux élucubrations de prétendues Miss Marple occupées à téléphoner à toutes leurs connaissances. " Lui, par contre, pousse son raisonnement jusqu’au bot, allant au-delà des apparences et des idées reçues.
Un excellent roman, pour les vacances ou tout autre moment de l’année.