Aubertin d’Avalon
Le Livre de poche – 348 pages
Résumé
En cette fin du XIIème siècle, où s’invente un monde nouveau, comment Aubertin d’Avalon, bâtisseur de cathédrale et maître sculpteur, peut-il deviner que la mission que lui ont confiée les Templiers va le jeter sur les routes de l’Orient, faire de lui un pèlerin de la Flamme Sainte, le transformer en incendiaire mystique ? Voici, de Paris à Jérusalem, en passant par Chartres, le grand roman d’une initiation où la fureur des temps n’a d’égale que l’élévation spirituelle.
En quittant le chantier de Notre-Dame et les rêves de pierre blanche pour sculpter l’impossible statue de l’épouse défunte qui hante son atelier et ses jours, Aubertin entame le plus secret des voyages pour l’Ordre du Temple.
En marge de la croisade où bataillent ses fils, sa recherche le mènera du côté des carrières, des lieux de silence et d’une vallée de lépreux où il rencontrera la princesse di Morra ; celle-ci transformera sa quête du Feu Divin en chemin vers la lumière de la vie. A l’heure où se dénoue son destin, il apprend, ultime leçon, qu’en face des bûchers de l’histoire demeure, indéracinable, l’espérance.
Mon avis
L’histoire débute au XIIème siècle à Paris. La Cité en pleine ébullition voit s’ériger en son sein un édifice tellement haut qu’il en viendrait à communiquer avec les cieux : Notre-Dame.
A la tête du chantier, un bourguignon haut et fort, expérimenté, au sommet de son art même et apprécié de tous : Aubertin d’Avalon. Ce jour-là, son travail le privera de la dernière occasion qui s’offrait à lui de faire ses adieux à son épouse qui se meurt au domicile familial.
Noyé dans le chagrin et le remord de n’avoir pu l’accompagner aux portes de la mort, Aubertin en veut autant à lui-même qu’à Dieu.
Il prendra la tête d’un cortège nocturne avec la dépouille de sa femme dans ses bras pour l’emmener sur les cimes célestes de l’édifice en construction. Pour confronter Dieu à son œuvre immorale.
Cet acte blasphématoire aux yeux des hautes instances religieuses de la Cité leur servira de prétexte pour le limoger de ses fonctions.
N’ayant plus aucune attache à Paris, Aubertin plongé dans un gouffre de chagrin sans fond décide de retourner sur ses terres d’origine en Champagne pour se ressourcer. Il retrouve la carrière d’Aubigny où il a fait ses premiers pas dans ce qui est devenu par la suite une passion, une raison de vivre : la sculpture.
Davantage que la perte de sa fonction de maître d’œuvre, c’est la perte de son aimée qui lui fait poser genou à terre sur le chemin de la vie, lui le colosse bourguignon, autrefois indéboulonnable. Il éprouve l’insatiable besoin de sculpter ce corps, ce visage qu’il a côtoyé plus de vingt ans avant d’oublier.
Il va se mettre partout en quête de meilleures pierres pour essayer de reconstituer le plus fidèlement possible cette épouse dont il ne parvient pas à faire le deuil. Il se donnera corps et âme à cette tâche qui revête une importance existentielle à ses yeux.
Enfin, Sauvejoie, son fils adoptif et l’unique fils qui reste auprès de lui en Occident, vient le chercher dans son retranchement. Le jeune Apollon tout juste âgé de vingt ans, véritable séducteur dans l’âme, est porteur d’un message du Temple. L’Ordre souhaite le rencontrer au plus vite à Paris. Aubertin, intrigué, est loin d’imaginer que sa vie est sur le point de basculer.
Appelé par l’Ordre à réaliser une maquette de la future cathédrale de Chartres, s’il arriverait par malheur dommage à l’édifice actuel, Aubertin se met à l’ouvrage après avoir, dans un premier temps, fermement décliner la requête la jugeant offensante vis-à-vis du travail de ses prédécesseurs et pairs bâtisseurs.
Passée la mauvaise saison, son destin l’appelle bientôt en Orient. Sur la route empruntée des années avant par ses trois fils partis en croisade. Aubertin, fervent ennemi de la guerre, avait pourtant respecté leur choix à l’époque sans tenter de les retenir. Il désespère de les retrouver un jour mais une lueur d’espoir perdure néanmoins au plus profond de lui.
Il voyagera parmi un convoi templier qui lui est familier depuis son premier contact avec le Temple. Le grand Maître du Temple en Occident mène le convoi qui doit se rendre jusqu’à Jérusalem. Sur place, le Maître de l’Ordre et destinataire de la maquette de la future cathédrale de Chartres, Robert de Sablé, se meurt.
Lors de ce voyage vers l’Orient, on traversera des lieux mythiques tels que les carrières de Carrare, le port de Jaffa pour arriver à la cosmopolite Jérusalem. On voyagera par terres et mers. Aubertin reprendra petit à petit goût à la vie, n’oubliant pas pour autant Ermeline dont il cherchera sans cesse à faire perdurer la présence à coups de burins et ciseaux dans sa matière favorite.
Il marchera sur les traces de ses fils chevaliers afin d’être fixé sur leur sort sur une terre plus hostile que jamais, en proie à une croisade qui dégénère en règlements de comptes personnels.
Il fera également la connaissance de la sublime princesse Stella Pace di Morra, la bien nommée.
Enfin, au bout du chemin, il rencontrera Robert de Sablé au crépuscule de sa vie et s’engagera auprès de lui à remplir une funeste mission qui va à l’encontre de tous ses principes.
Dès lors, il se met en quête du Feu Sacré préservé depuis plus de mille ans dans un village d’Orient placé sous sa protection. Ensuite, viendra le temps du retour vers l’Occident avec au bout de la route la cathédrale de Chartres.
Il rencontrera sur ce chemin du retour des personnages haut en couleurs dans des décors qui le sont tout autant, ira de désillusions en révélations. Il sera confronté aux tragédies de la guerre, de la maladie, de la trahison mais aussi aux bonheurs de l’amour, de la vie et de l’espoir.
C’est un Aubertin sur le chemin accidenté de la reconstruction qu’on accompagne. Ce qui ne manque pas de pimenter l’aventure.
Le Feu Sacré doit parvenir à Chartres en temps et en heure sous peine de voir la haute mission échouer. Dans la nuit du 9 au 10 juin 1195 précisément.
Chartres, cité de toutes les espérances pour tous les pèlerins et nécessiteux qui y convergent, est le théâtre d’une fin de périple haletante pour nos héros et pour nous lecteur.
Plus qu’un simple récit de périple en Orient, ce livre est un véritable hymne à la vie et à l’espérance. Aubertin d’Avalon, personnage d’un charisme sans égal, éclabousse de toute sa hauteur d’âme le fil de l’histoire.
L’écriture est très plaisante, poétique, le verbe juste et adapté à l’époque à la manière d’un Viviane Moore. Un véritable régal !
Seul petit bémol s’il en est, l’attente du départ pour la Terre Sainte m’a paru un peu longue.
Tirtiaux est un auteur qui, à mon sens, gagne à se faire connaître.
Ma note : 4,75 / 5
Le Livre de poche – 348 pages
Résumé
En cette fin du XIIème siècle, où s’invente un monde nouveau, comment Aubertin d’Avalon, bâtisseur de cathédrale et maître sculpteur, peut-il deviner que la mission que lui ont confiée les Templiers va le jeter sur les routes de l’Orient, faire de lui un pèlerin de la Flamme Sainte, le transformer en incendiaire mystique ? Voici, de Paris à Jérusalem, en passant par Chartres, le grand roman d’une initiation où la fureur des temps n’a d’égale que l’élévation spirituelle.
En quittant le chantier de Notre-Dame et les rêves de pierre blanche pour sculpter l’impossible statue de l’épouse défunte qui hante son atelier et ses jours, Aubertin entame le plus secret des voyages pour l’Ordre du Temple.
En marge de la croisade où bataillent ses fils, sa recherche le mènera du côté des carrières, des lieux de silence et d’une vallée de lépreux où il rencontrera la princesse di Morra ; celle-ci transformera sa quête du Feu Divin en chemin vers la lumière de la vie. A l’heure où se dénoue son destin, il apprend, ultime leçon, qu’en face des bûchers de l’histoire demeure, indéracinable, l’espérance.
Mon avis
L’histoire débute au XIIème siècle à Paris. La Cité en pleine ébullition voit s’ériger en son sein un édifice tellement haut qu’il en viendrait à communiquer avec les cieux : Notre-Dame.
A la tête du chantier, un bourguignon haut et fort, expérimenté, au sommet de son art même et apprécié de tous : Aubertin d’Avalon. Ce jour-là, son travail le privera de la dernière occasion qui s’offrait à lui de faire ses adieux à son épouse qui se meurt au domicile familial.
Noyé dans le chagrin et le remord de n’avoir pu l’accompagner aux portes de la mort, Aubertin en veut autant à lui-même qu’à Dieu.
Il prendra la tête d’un cortège nocturne avec la dépouille de sa femme dans ses bras pour l’emmener sur les cimes célestes de l’édifice en construction. Pour confronter Dieu à son œuvre immorale.
Cet acte blasphématoire aux yeux des hautes instances religieuses de la Cité leur servira de prétexte pour le limoger de ses fonctions.
N’ayant plus aucune attache à Paris, Aubertin plongé dans un gouffre de chagrin sans fond décide de retourner sur ses terres d’origine en Champagne pour se ressourcer. Il retrouve la carrière d’Aubigny où il a fait ses premiers pas dans ce qui est devenu par la suite une passion, une raison de vivre : la sculpture.
Davantage que la perte de sa fonction de maître d’œuvre, c’est la perte de son aimée qui lui fait poser genou à terre sur le chemin de la vie, lui le colosse bourguignon, autrefois indéboulonnable. Il éprouve l’insatiable besoin de sculpter ce corps, ce visage qu’il a côtoyé plus de vingt ans avant d’oublier.
Il va se mettre partout en quête de meilleures pierres pour essayer de reconstituer le plus fidèlement possible cette épouse dont il ne parvient pas à faire le deuil. Il se donnera corps et âme à cette tâche qui revête une importance existentielle à ses yeux.
Enfin, Sauvejoie, son fils adoptif et l’unique fils qui reste auprès de lui en Occident, vient le chercher dans son retranchement. Le jeune Apollon tout juste âgé de vingt ans, véritable séducteur dans l’âme, est porteur d’un message du Temple. L’Ordre souhaite le rencontrer au plus vite à Paris. Aubertin, intrigué, est loin d’imaginer que sa vie est sur le point de basculer.
Appelé par l’Ordre à réaliser une maquette de la future cathédrale de Chartres, s’il arriverait par malheur dommage à l’édifice actuel, Aubertin se met à l’ouvrage après avoir, dans un premier temps, fermement décliner la requête la jugeant offensante vis-à-vis du travail de ses prédécesseurs et pairs bâtisseurs.
Passée la mauvaise saison, son destin l’appelle bientôt en Orient. Sur la route empruntée des années avant par ses trois fils partis en croisade. Aubertin, fervent ennemi de la guerre, avait pourtant respecté leur choix à l’époque sans tenter de les retenir. Il désespère de les retrouver un jour mais une lueur d’espoir perdure néanmoins au plus profond de lui.
Il voyagera parmi un convoi templier qui lui est familier depuis son premier contact avec le Temple. Le grand Maître du Temple en Occident mène le convoi qui doit se rendre jusqu’à Jérusalem. Sur place, le Maître de l’Ordre et destinataire de la maquette de la future cathédrale de Chartres, Robert de Sablé, se meurt.
Lors de ce voyage vers l’Orient, on traversera des lieux mythiques tels que les carrières de Carrare, le port de Jaffa pour arriver à la cosmopolite Jérusalem. On voyagera par terres et mers. Aubertin reprendra petit à petit goût à la vie, n’oubliant pas pour autant Ermeline dont il cherchera sans cesse à faire perdurer la présence à coups de burins et ciseaux dans sa matière favorite.
Il marchera sur les traces de ses fils chevaliers afin d’être fixé sur leur sort sur une terre plus hostile que jamais, en proie à une croisade qui dégénère en règlements de comptes personnels.
Il fera également la connaissance de la sublime princesse Stella Pace di Morra, la bien nommée.
Enfin, au bout du chemin, il rencontrera Robert de Sablé au crépuscule de sa vie et s’engagera auprès de lui à remplir une funeste mission qui va à l’encontre de tous ses principes.
Dès lors, il se met en quête du Feu Sacré préservé depuis plus de mille ans dans un village d’Orient placé sous sa protection. Ensuite, viendra le temps du retour vers l’Occident avec au bout de la route la cathédrale de Chartres.
Il rencontrera sur ce chemin du retour des personnages haut en couleurs dans des décors qui le sont tout autant, ira de désillusions en révélations. Il sera confronté aux tragédies de la guerre, de la maladie, de la trahison mais aussi aux bonheurs de l’amour, de la vie et de l’espoir.
C’est un Aubertin sur le chemin accidenté de la reconstruction qu’on accompagne. Ce qui ne manque pas de pimenter l’aventure.
Le Feu Sacré doit parvenir à Chartres en temps et en heure sous peine de voir la haute mission échouer. Dans la nuit du 9 au 10 juin 1195 précisément.
Chartres, cité de toutes les espérances pour tous les pèlerins et nécessiteux qui y convergent, est le théâtre d’une fin de périple haletante pour nos héros et pour nous lecteur.
Plus qu’un simple récit de périple en Orient, ce livre est un véritable hymne à la vie et à l’espérance. Aubertin d’Avalon, personnage d’un charisme sans égal, éclabousse de toute sa hauteur d’âme le fil de l’histoire.
L’écriture est très plaisante, poétique, le verbe juste et adapté à l’époque à la manière d’un Viviane Moore. Un véritable régal !
Seul petit bémol s’il en est, l’attente du départ pour la Terre Sainte m’a paru un peu longue.
Tirtiaux est un auteur qui, à mon sens, gagne à se faire connaître.
Ma note : 4,75 / 5