Rendez-vous dans le 18e
Edition Rivages/ Thriller - 414 pages.
Présentation de l'éditeur :
Comme un certain nombre de Noirs américains, Ricky Jenks a quitté les Etats-Unis pour s'installer à Paris. Il est pianiste de jazz et subsiste en jouant dans une crêperie de Montmartre. Il se sent chez lui dans le 18e arrondissement avec Fatima, sa compagne du moment. Pour lui, l'Amérique c'est fini. Il ne retournera. pas dans ce pays où il a connu une terrible humiliation, une blessure jamais refermée : le jour de son mariage, il avait vainement attendu sa future femme. Elle était partie filer le parfait amour avec Cash Washington, son propre cousin, un riche médecin arriviste et sans scrupules. Or voici que huit ans plus tard, le cousin Cash débarque à Montmartre. Affolé, aux abois, il a perdu de sa superbe. Il a aussi perdu son épouse. Pas l'ex de Ricky, mais une beauté nommée Serena qui a pris la fuite après une violente dispute avec lui et se trouverait à Paris. Pour localiser Serena, Cash compte sur Ricky.
Mon avis :
Un roman qui se passe à Paris mais voit son héros partir en week-end à Gisors, cela se fête ! Surtout que la ville n'est pas présenté comme ne possédant que le vélo comme moyen de transport (il est des auteurs qui ne connaissent vraiment pas la Normandie). Oui, il y a une gare à Gisors, oui, il y a aussi des taxis. Je referme ma parenthèse et je reprends l'écriture de mon avis.
Dans un pays où l'Amérique fait encore un peu rêver, voici que des américains débarquent à Paris, y vivent et surtout y restent ! Hors de question pour eux de retourner aux USA. Ils se plaisent et ont bien l'intention de rester, à l'instard de Ricky, pianiste en situation plus ou moins régulière en France. Il a une amoureuse qu'il ne comprend pas parfaitement. Il a la tête farcie de clichés, le pauvre, et s'il est une personne qui n'en sort pas grandi, ce n'est pas Fatima, sa compagne, c'est bien lui.
Famille, je vous aime ? Pas vraiment. Ricky s'est toujours senti le vilain petit canard d'une famille où tous, sans exception, ont réussi. Et ce n'est pas le camouflet infligé par son cousin le jour de ses noces qui allait le faire se sentir mieux, pas même le fait que son ex-fiancée ait amèrement regretté son acte. Cash (quel nom peu adapté pour un éminent chirurgien) s'est mariée, avec la superbe Serena, qui l'a plaqué superbement. Et non, cela ne réjouit pas Ricky, ce n'est pas son genre du tout. Il voudrait juste qu'on lui laisse tranquillement vivre sa musique en vie (je pensais vivre sa vie en musique, tant pis, je garde le lapsus).
Ceci n'est pas un roman policier, mais un roman de rencontre. J'ai beaucoup aimé Serena, Fatima, d'autres encore y compris les travestis qui hantent le quartier, bien loin de la théorie du genre. J'ai aimé le fait que les musiciens soient de vrais musiciens, non des personnes qui parlent musique au lieu de la jouer. J'ai moins aimé le tourbillon de violence dans lequel se trouvent pris Ricky et Fatima - eux non plus ne l'ont pas apprécié.
Rendez-vous dans le 18e est un vrai roman franco-américain.