Surtout ne mens pas.
Edition XO - 350 pages.
Présentation de l’éditeur :
Elle est une violoniste virtuose. Il est un chercheur islandais de renom, spécialisé dans l’étude du cerveau. Laura et Erik vivent à Paris. Un couple uni, passionné, admiré. Jusqu’à cette fête, pour les quarante ans d’Erik. Il est retrouvé inconscient, pendu à un fil barbelé….
Mon avis :
Ce polar est ma première lecture d’un roman d’Elena Sender, et je dois lui reconnaître une qualité initiale : il est particulièrement efficace. Plus l’on progresse dans sa lecture, plus l’on a envie d’en savoir davantage sur les mobiles et sur les conséquences de ce qui s’est passé en ce beau soir de juillet.
En effet, l’intrigue n’appartient pas tant que cela au genre policier puis la victime, qui a survécu, n’a eu d’autres bourreaux qu’elle même en tentant de mettre fin à ses jours. Dans une société rationnelle, il faut pourtant des certitudes : deux enquêteurs sont dépêchés sur place et au lieu de clore le dossier, Raphaël et Marie (prénoms à forte connotation religieuse) découvrent des éléments qui orientent leur enquête vers une direction inattendue.
« Quoi qu’il advienne, fais-moi toujours confiance », avait dit Erik à sa femme, peu de temps avant d’être découvert pendu. Avant d’être un polar, ce livre est une histoire d’amour, une histoire de couples. Couple improbable et passionné comme celui formé par Erik et Elena : il est un scientifique islandais passionné de génétique, ses recherches sont couronnées de succès, elle est une musicienne, technicienne accomplie, qui a consacré des heures et des heures à parfaire son jeu. Couple où la tendresse et la raison ont fait place à la passion, comme Raphaël et Fabienne, parents de jumeaux turbulents. Couple rêvé aussi – ou quand le souvenir d’une histoire ancienne empêche d’en construire une nouvelle, parce que l’amour éprouvé est toujours là, parce que la confiance en l’autre a disparu. Surtout ne mens pas parle d’histoire de couples dans la durée et cette dimension m’a véritablement intéressée, parce que l’auteur joue vraiment avec l’espace-temps.
La durée de l’action semble très brève – trois jours. Pourtant, les nombreux retours en arrière, très facilement repérable, et l’épilogue, inscrivent l’intrigue dans une autre dimension. Ils éclaircissent des points de l’intrigue, tissent des liens entre les personnages principaux et les personnages secondaires. Quant à l’épilogue, elle ne sert pas seulement à montrer ce que sont devenus les protagonistes…. D’ailleurs, elle n’est pas le seul point du récit à être tournée vers le futur. Erik est un scientifique – et les scientifiques ne sont pas seuls, ils ont une équipe, dont la loyauté se doit d’être à toute épreuve – et des concurrents. Jusqu’où peut-on aller pour guérir l’homme, ou pour ne pas le guérir ? Nous ne sommes pas dans un univers où seule la science compte, l’argent, le pouvoir dominent, et ouvrent des perspectives inquiétantes.
Surtout ne mens pas est un thriller contemporain et futuriste à la fois.