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2 participants

    HARVEY, John

    Nina
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    Message  Nina Jeu 18 Fév 2016 - 22:55

    Cold in hand
    Edition Rivage/Thriller - 364 pages.

    Présentation de l’éditeur (extrait ) :

    Le jour de la Saint-Valentin, une confrontation entre gangs rivaux dégénère et une adolescente est tuée. Lynn Kellogg, collègue et maîtresse de Charlie Resnick, est impliquée dans la fusillade. Le père de la jeune fille décédée cherche à lui faire porter le chapeau, l’accusant de s’être servie de la victime comme bouclier humain. Charlie Resnick tente d’aider sa partenaire à se sortir de cette situation.

    Mon avis :

    Rien ne va bien au Royaume de sa très gracieuse majesté. Des gangs rivaux passent leur temps à se quereller et parfois, il y a un mort. La bonne question n’est pas : que fait la police ? La bonne question est : que font les parents ? Ils sont trop occupés à mener leur vie d’adulte, de couple, voir d’amoureux pour apporter le temps, le soin à leur progéniture, qui n’est pourtant pas là par hasard. Ils ferment les yeux, aussi, parfois, parce que c’est tellement plus facile de dire que l’on ne sait rien, ne voit rien, ne sent rien non plus.
    La police enquête, et pas toujours adroitement – avec le recul du lecteur, il est facile de dire que, tout au long du récit, Charlie s’implique trop, en fait trop. Il n’est pas le seul d’ailleurs, comme si la subtilité n’était pas la marque de fabrique de ses messieurs de la police. Sa compagne (pourquoi le quatrième de couverture dit-il qu’elle est sa maîtresse ? Ils vivent ensemble, et n’ont d’autres engagements que le leur), comme d’autres enquêteurs, en plus du traumatisme subi et des menaces endurées, jongle avec plusieurs enquêtes, dont une lui tient particulièrement à coeur : le meurtre d’une prostituée et la protection des deux seuls témoins dont elle dispose. Il est des morts qui ne pèsent pas lourds face à d’autres intérêts.
    Et tout bascule, coupant le roman en deux. Non, je ne vous dirai pas comment, mais nous avons des pages particulièrement poignants, crues, réalistes, mettant en scène Charlie, en solitaire. D’autres enquêtes surviennent : il en faut beaucoup pour arrêter les crimes, même les inondations qui ravagent le sud du Yorshire. Et si Charlie est « inapte au travail », il est d’autres enquêteurs qui prennent leur métier à coeur, tout en gardant la distance nécessaire pour faire éclater la justice et la vérité. Dommage qu’ils ne soient pas tous ainsi.
    Pinky
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    Message  Pinky Ven 19 Fév 2016 - 12:25

    merci Nina pour cette présentation
    Nina
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    HARVEY, John Empty Re: HARVEY, John

    Message  Nina Ven 19 Fév 2016 - 12:44

    Merci Pinky pour ta visite.
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    HARVEY, John Empty Re: HARVEY, John

    Message  Nina Sam 24 Aoû 2019 - 0:11

    HARVEY, John Couv6811

    Ténèbres, ténèbres
    Edition Rivages/Noir – 394 pages

    Présentation de l’éditeur :

    Dans cette douzième et ultime aventure de Charlie Resnick, personnage emblématique qui a conquis un large public sur deux décennies, John Harvey se confronte à un événement majeur de l’histoire sociale de la Grande-Bretagne : la grève des mineurs de 1984. La découverte du cadavre d’une femme qui avait disparu pendant la grève remet l’inspecteur Charlie Resnick en scène et l’amène à se confronter à son passé de jeune flic. Trente ans plus tôt, Resnick était en première ligne en tant que policier chargé de la surveillance des grévistes. Déjà, à l’époque, son sens moral avait été mis à mal par les méthodes employées contre les mineurs. Aujourd’hui, c’est un homme âgé et il se souvient… Une histoire poignante qui s’achèvera sur des notes de Thelonious Monk.

    Mon avis :

    Le mot « ténèbres » est pour moi un des plus beaux, parce que la lumière ne se voit jamais mieux que lorsqu’elle perce les ténèbres, quels qu’ils soient.
    Charlie Resnik est le héros de John Harvey, il lui a consacré douze enquêtes, en vingt-cinq années d’écriture – dans la postface, John Harvey explique comment il a choisi le dénouement pour son personnage, après en avoir écrit un autre. A mes yeux, son choix définitif est bien meilleur que le premier.
    Charlie Resnik est officiellement à la retraite, mais il a pu rempiler dans un travail administratif qui l’occupe, et surtout, l’empêche de trop penser, lui qui rentre presque seul chez lui, avec un chat et ses disques de jazz. Ce qu’il n’avait pas prévu, c’est que l’on retrouverait le corps d’une femme disparue depuis trente ans – et morte depuis trente ans. Les cold case, dans les séries télévisées, c’est bien, c’est facile. Dans un roman qui se veut crédible, cela l’est nettement moins, rares sont les personnes qui n’ont pas déménagées en trente ans, qui n’ont pas changé de métiers, surtout vu le contexte. Trente ans plus tôt, se déroulaient les grandes grèves des mineurs. Resnik était un jeune policier, confronté aux ordres de ses supérieurs et au méthode de certains collègues, sur lesquelles les supérieurs fermaient les yeux – tant que les événements allaient dans le sens qui convenait à la police, tout était bon à prendre.
    Resnik jeune, et Jenny, la victime, vivante, voilà les morceaux de passé qui nous sont livrés dans le récit rétrospectif. Jenny, bien vivante, soutenant la grève, participant à des meetings, se débrouillant pour faire garder ses trois enfants, ou pour être revenue à temps pour les chercher à l’école. Un mari, Barry, non gréviste qui ne comprend pas sa femme, qui sort trop du rôle traditionnel des épouses soumises, cantonnées à leur maison, qui ne comprend pas non plus ses grévistes venus d’on ne sait où et qui le traitent de « jaune », lui qui veut seulement continuer à travailler pour que sa famille ait de quoi se nourrir.
    Dans le présent, le travail est minutieux, long, fastidieux, surtout que Resnik et Catherine, assignés à cette mission avec deux autres agents, n’ont qu’une semaine pour trouver une piste valable – il est tant d’autres affaires qui attendent, surtout que Picard, le charmant supérieur imbuvable, est assez fataliste, ou réaliste, comme on voudra : le coupable est peut-être mort depuis longtemps !
    Petite précision : Catherine Njoroge est noire, pas noire Beyoncé, non, noire noire comme elle le dit elle-même, et j’entends déjà le commentaire (j’en ai déjà eu) précisant que de nos jours, on s’en fout. Ce serait bien, effectivement. Catherine est cependant très consciente que tous ne s’en moquent pas, et qu’elle, son avancement, dérange, certains pensant qu’elle ne l’a obtenu qu’à cause de sa couleur de peau, au nom de la discrimination positive et n’attendant qu’une chose, un bel échec. Ajoutez à cela des parents qui ne comprennent ni son choix professionnel, ni sa rupture avec son compagnon dont, selon eux, elle n’était pas à la hauteur. Ou comment introduire dans un roman, sans jamais utiliser le terme, un personnage de pervers narcissique. Catherine a été suffisamment fine pour s’en rendre compte, de là à dire qu’elle est suffisamment forte pour lui résister constamment, c’est une intrigue qui sous-tend le récit principal.
    J’espère que vous apprécierez autant que moi ce roman.
    Pinky
    Pinky
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    Message  Pinky Sam 24 Aoû 2019 - 11:26

    merci Nina pour cette belle présentation, j'aime beaucoup ta première phrase
    Nina
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    Message  Nina Dim 25 Aoû 2019 - 12:14

    Merci beaucoup Pinky !
    Nina
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    Message  Nina Mar 1 Oct 2019 - 7:03

    HARVEY, John Couv3710

    Coeurs solitaires
    Editions Rivages/Noir - 349 pages

    Présentation de l’éditeur :

    Shirley Peters a été tuée, et son ancien amant l’avait menacée de mort. Pour l’inspecteur Resnick, il s’agit là d’un drame passionnel, ce genre de drame auquel il a l’impression d’être confronté tous les jours. Mais quand une seconde femme est sauvagement violée et assassinée, il semble évident qu’un « serial killer » est à l’œuvre et qu’il choisit ses victimes parmi les femmes esseulées qui cherchent un compagnon dans la rubrique locale des cœurs solitaires. Journaliste, poète, scénariste et romancier, John Harvey est une révélation majeure du roman noir anglais.

    Mon avis :


    Comment cuisiner quand on a, comme Charlie Resnik, quatre chats ? Difficilement ! Les chats en question ont beau être brillants, trouvant toujours la bonne gamelle dans les quatre qui ornent la cuisine, ils peuvent cependant commettre quelques gaffes, comme s’endormir et se retrouver coincé dans le panier à linges, ou encore de faire une petite sieste dans une casserole, la même bien sûr dont son maître a besoin pour cuisiner les deux patates qu’il a trouvées. Vous l’aurez compris, Charlie Resnik, inspecteur de son état, ne pouvait que m’apparaître immédiatement sympathique. Il est aussi profondément humain. Ne lui demandez pas de prendre fait et cause pour les personnes qui violentent les autres, d’autant plus que les statistiques, à ce sujet, semblent vraiment grimper en flèche. Ne lui demandez pas non plus de ne pas pousser dans ses retranchements un suspect. Attention ! Il ne s’agit pas d’user de violences, comme certains policiers auraient trop tendance à le faire ; il s’agit de chercher, de fouiller, d’appuyer là où cela fait mal – on ne se retrouver pas au poste en garde à vue par le plus grand des hasards.

    Oui, ce polar date de plus de vingt-cinq ans, et pourtant, il est toujours aussi lisible. Les temps ont changé, il nous parle d’une époque où l’on se rencontrait par le biais des petites annonces, non par celui des applications de rencontre sur son téléphone portable. Il fallait écrire, l’annonce, d’abord, puis la lettre en réponse, et ensuite seulement on pouvait se rencontrer et voir si cela « matchait », pour reprendre un terme de notre époque. Le but de ses rencontres pouvait être faire sa vie ensemble, passer un bon moment, voir un moment tout court, surtout si, telle une Cendrillon des temps modernes, la jeune femme se doit d’être rentrée avant minuit pour s’occuper de ses enfants. Oui, nous sommes à une période charnière. Ce n’est plus le temps où le mariage, c’était pour la vie, et l’on restait, quoi qu’il arrive. Ce n’est pas encore le temps où l’union libre est la forme d’union la plus fréquente, où les femmes refont leur vie en étant moins jugées – moins, pas plus, malheureusement, parce que le combat pour mener sa vie de femme comme on l’entend est un combat d’actualité.

    Elles s’appelaient Shirley, Mary. Shirley a subi la violence de son compagnon, violence pendant leur vie de couples, menace après leur séparation, qui l’a menée à obtenir une injonction contre lui. Mary a été plaquée par son mari, qui l’a laissé avec deux jeunes enfants pour refaire sa vie – loin. Elles ont toutes les deux été assassinées, pour ne pas dire massacrées, tuées parce qu’elles étaient des femmes, sur lesquelles un homme a pu faire la démonstration de sa force et de son pouvoir, un homme qu’il faut arrêter avant qu’il ne recommence, avant que la peur ne monte. Il s’agit bien de l’arrêter lui, non de dire aux femmes de se comporter autrement.

    Des femmes, nous en croisons d’autres, dans ce roman. Lynn, d’abord, la seule femme du poste de police, qui a pourtant réussi à s’imposer dans un monde d’hommes, avec des collègues pas toujours très fins. Je pense à Divine, qui fait son boulot tout en dissimulant à peine son racisme. Je pense à Naylor et à sa femme – j’en ai rencontré dans la vie – qui mène une vie dont je n’ai jamais voulu, avec Naylor, entièrement sous la coupe de sa femme, planifiant longuement toute leur vie, paniquant quand un imprévu survient. Je pense aussi à Miss Odds, l’avocate qui défend tous les prévenus, et tient à être appelée « Miss » – gare à celui qui ne le ferait pas ! N’oublions pas Rachel, travailleuse sociale absolument débordée, tout comme son compagnon Chris, au point qu’ils n’ont plus vraiment grand chose à se dire, si ce n’est que Chris ne réagit pas formidablement bien quand elle décide de se séparer – disons même plutôt qu’il réagit exactement comme tous les conjoints dont il a le dossier en charger. Aucun milieu n’est épargné par la violence, c’est aussi simple que cela, il est toujours bon de l’avoir à l’esprit.
    Nina
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    Message  Nina Mar 1 Oct 2019 - 7:07

    HARVEY, John 51xdjb10

    Les étrangers dans la maison
    Editions Rivage/Noir - 360 pages

    Présentation de l’éditeur :

    Maria Roy a menti en décrivant les cambrioleurs qu’elle a surpris chez elle, comme deux petits noirs en blousons. Harold, son mari, n’a pas tout dit sur ce que contenait son coffre-fort. Quant au grand type élégant qui s’est courageusement interposé contre un commando venu saccager le restaurant chinois où il dînait, il est autant industriel du textile que lester young était chanteur d’opéra… Tant que ces gens-là se mentent les uns aux autres, tout le monde y trouve plus ou moins son compte. Mais lorsque chacun a leur tour, ils viennent mentir au détective-inspecteur charlie resnick, il cherche le lien entre les menteurs, un kilo de cocaïne en vadrouille et une vague de cambriolages non éclaircis. Quitte à mettre son nez dans les affaires d’un collègue indélicat et à fréquenter l’univers impitoyable de la télévision…

    Mon avis :

    Le titre m’a fait irrésistiblement pensé à un roman de Georges Simenon – qui ne met pas en scène Maigret. Il convient parfaitement à ce roman : des étrangers s’introduisent chez vous, pillent vos biens, découvrent vos secrets. Certes, la sagesse populaire dit toujours qu’il y a pire dans la vie qu’un cambriolage – c’est toujours ce que l’on dit avant d’en être victime. Surtout quand on se retrouve face à face avec ses cambrioleurs.

    Maria Roy l’a bien compris, elle ne dira pas la vérité, toute la vérité à la police. Elle ne va pas leur décrire les deux cambrioleurs, qui se sont invités à prendre une vodka avec elle, et qui ont découvert que son metteur en scène de mari planquait un kilo de drogue dans un coffre-fort. Non, ce n’était pas pour sa consommation personnelle, non, ce n’était pas pour trafiquer, c’était pour rendre service à un ami ! Les voilà tout de même encore plus ennuyés que prévu – on peut difficilement déclarer la perte d’un kilo de drogue à l’assurance.

    Je n’ai pas peur de le dire, ce second volume des enquêtes de Charlie Resnick, inspecteur fan de jazz d’origine polonaise est parfois franchement drôle. Oui, les affres d’Harold Roy, en train de mettre en scène avec moults retards une série télévisée, tout en découvrant que sa femme le trompe. Maria n’a strictement aucun remord de prendre du bon temps avec le beau cambrioleur quadragénaire. Un couple d’une rare harmonie :

    Harold eut un sursaut dans son sommeil, laissant tomber son bras avec un grognement rauque.
    — Bon sang, Harold ! s’écria Maria. Mais crève donc en silence !
    Les six cent quarante-huit pages de sublimation fantasmatique pour ménagères frustrées ratèrent sa tête de seulement quelques centimètres.


    La trame semble comique, parce qu’elle permet d’aborder bien d’autres sujets de société. L’on peut parler aussi bien de la réinsertion des ex-détenus (qui peut parfois fort bien se passer), que de la délinquance des adolescents qui semblent pourtant avoir tout ce dont ils ont besoin dans la vie, y compris des parents soucieux de leur bien être ou de la dépression post-partum : il est suffisamment rare d’en parler de nos jours qu’il est bon de montrer que d’autres auteurs l’ont fait bien avant, sans en faire le sujet du livre, mais en l’insérant dans une trame plus vaste, en montrant les répercussions qu’elle peut avoir dans le couple, et dans la vie professionnelle.

    Il est des sujets plus légers qui peuvent avoir des conséquences, comme la tentative de sevrage de caféine entrepris par Charlie Resnick : Au départ, quand il avait commencé à ne plus pouvoir dormir, il avait réduit sa consommation de caféine : moins pendant la journée, plus du tout le soir. Résultat, son équipe en avait fait les frais. On ne pouvait plus rien lui dire sans qu’il devienne odieux. L’on ne dira jamais assez l’importance d’un bon café pour une enquête, plus que la sacro-sainte tasse de thé que l’on prépare à chaque fois qu’un coup dur survient.

    L’intrigue est enlevé, drôle, mouvementée, elle montre aussi qu’il faut aller au-delà des apparences, au delà des discours convenus et bien policés. Il est des témoins qui disent ce que la police a envie d’entendre, et parfois, la police les écoute. Parfois aussi, comme Resnick, il est un détail qui met la puce à l’oreille et donne envie de pousser plus loin les investigations – quitte à froisser certains.
    Pinky
    Pinky
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    Message  Pinky Mar 1 Oct 2019 - 10:27

    merci Nina pour ces présentations intéressantes
    Nina
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    Message  Nina Sam 5 Oct 2019 - 19:16

    Merci Pinky pour ta visite.
    J'ai commencé une autre série du même auteur, qui comporte trois titres seulement, et Charlie Resnick y fait aussi des apparitions.
    Pinky
    Pinky
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    Message  Pinky Dim 6 Oct 2019 - 12:09

    d\'accord j'attends tes ressentis avec joie
    Nina
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    Message  Nina Dim 6 Oct 2019 - 13:24

    Merci !
    Pour le tome 1, ce devrait être dans le courant de la semaine.
    Nina
    Nina
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    Message  Nina Mar 8 Oct 2019 - 23:04

    HARVEY, John Couv2210

    De chair et de sang
    Edition Rivage/Noir - 476 pages

    Présentation de l’éditeur :

    Après trente ans de bons et loyaux services dans la police de Nottingham, l’inspecteur principal Frank Elder a donné sa démission. Il s’est réfugié dans un cottage en Cornouailles, mais le passé continue de le hanter. Il ne s’est jamais remis d’une affaire non élucidée : la disparition, en 1998, d’une adolescente nommée Susan Blacklock. Deux psychopathes condamnés à l’époque pour le viol et le meurtre d’une autre jeune fille restent pour l’inspecteur des suspects idéaux. Apprenant que l’un d’eux va bénéficier d’une libération, Frank Elder s’intéresse de nouveau à l’affaire Blacklock. Il ne se doute pas qu’il va plonger jusqu’au cou dans un drame auquel sera mêlée sa propre famille.

    Mon avis :


    Soyons clair : je préfère nettement la série Charles Resnick à celle qui met en scène Frank Elder, sans doute parce que celle-ci s’attarde trop sur la vie privée de l’enquêteur. Lui a suivi sa femme au gré de ses pérégrinations professionnelles, leur fille suivait de son mieux, acceptant ces changements d’établissements scolaires, se séparant ainsi de ses amis, renouant d’autres amitiés, pendant que ses parents se séparaient. Et oui, madame Elder avait un amant, avec lequel elle est toujours en relation. Quant à Frank, il vit seul, il a démissionné de la police, mais il reprend du service. Oui, un homme qui avait été soupçonné de la disparition d’une adolescente sort de prison : il avait été condamné pour le viol et le meurtre d’une autre jeune fille. On ne peut pas garder les tueurs indéfiniment en prison. Il semble cependant que la société échoue lamentablement à les réinsérer, peut-être parce qu’ils ont toujours été en marge de la société.
    Regardons un peu le destin de Shane Donald, le complice, celui qui était sous la coupe de plus fort que lui. Il a été victime de maltraitance, de violence tout au long de sa jeunesse, de trouvant un peu de réconfort qu’auprès de sa soeur aînée, Irène, qui s’est mariée jeune, pour fuir son milieu, puis a enchaîné les grossesses. Il est ensuite tombé sous la coupe de plus fort que lui. Alors oui, bien sûr, tous les enfants maltraités ne finissent pas ainsi – mais combien d’enfants maltraités croisons-nous dans ce livre ? Ne comptons pas, ils sont beaucoup trop.
    Frank Elder suit de loin ce qui se passe, parce qu’il a promis à Helen, la mère de Susan, la dernière disparue, de retrouver sa fille. Bien sûr, personne n’a d’illusion, elle est très certainement morte, sinon, elle aurait donné des nouvelles, à sa mère, à son père, à un ami, un proche, un de ses anciens professeurs qui croyait en elle – elle voulait devenir comédienne. Donc Elder reprend l’enquête – et tout dérape. Le passé demandait à ne pas être réveillé, et le présent est suffisamment tortueux. Certains sont prêts à tout pour obtenir ce qu’ils désirent, les conséquences, les vies humaines comptent peu.
    Une lecture en demi-teinte donc, et un dénouement dont les conséquences se feront sans doute sentir dans les tomes suivants (le quatrième n’est pas encore traduit à ce jour).
    Pinky
    Pinky
    M
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    HARVEY, John Empty Re: HARVEY, John

    Message  Pinky Mer 9 Oct 2019 - 9:49

    merci Nina pour cette présentation
    Nina
    Nina
    ML
    ML


    HARVEY, John Empty Re: HARVEY, John

    Message  Nina Mer 9 Oct 2019 - 22:06

    Merci Pinky pour ta visite.
    Nina
    Nina
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    HARVEY, John Empty Re: HARVEY, John

    Message  Nina Jeu 17 Oct 2019 - 20:30

    HARVEY, John 512bsu10

    De cendre et d'os
    édition Rivages/noir – 460 pages.

    Présentation de l’éditeur :

    Katherine, la fille de l’inspecteur Frank Elder, est toujours profondément traumatisée par le viol qu’elle a subi de la part d’un criminel que traquait son père. Ce dernier est toujours rongé par la culpabilité.
    A Londres, le sergent Maddy Birch se remet difficilement d’une arrestation violente au cours de laquelle l’un de ses jeunes collègues a été tué. Depuis ce tragique épisode, elle a l’impression d’être épiée. Son cadavre sera découvert quelques semaines plus tard auprès d’une voie de chemin de fer désaffectée.
    Frank Elder n’a jamais oublié Maddy. Ils avaient connu un bref moment de passion amoureuse, il y a seize ans. Alors Frank va accepter de collaborer à l’enquête sur sa mort et retrouver le chemin des souvenirs, aux côtés de deux femmes officiers de police, Karen et Vanessa.

    Mon avis :

    Nous avons tous, un jour ou l’autre, vu un épisode de séries télévisées dans lequel la fille/la soeur/la nièce du héros était victime d’un enlèvement/d’une violente agression/d’une tentative de meurtre et celle-ci s’en remet toujours très bien. Comme si rien ne s’était passé. A croire que les scénaristes ne savaient pas trop quoi faire de leur arc narratif une fois celui-ci abouti.
    Nous sommes ici dans un roman de John Harvey, et même si j’aime moins Frank Elder que Charlie Resnick (il fera à nouveau une apparition dans ce tome 2), lui voit, un an après les événements tragiques de De chair et de sang ce qu’il est advenu de sa fille. Elle est vivante. Oui. C’est le seul fait positif auquel il a pu se raccrocher. Elle est vivante et c’est tout. Elle a été brisée physiquement, mentalement. Oui, elle a consulté un thérapeute, et cela n’a pas eu les merveilleux résultats que l’on peut observer en moins de cinquante-deux minutes à la télévision. Oui, elle fait un peu n’importe quoi de sa vie, elle rentre très tard, elle sort avec un garçon plus âgé, elle ne s’entend pas avec son beau-père, elle ne veut plus voir son père, et Joanne, sa mère, en sait plus quoi faire. Elder, lui, tente de renouer les liens.
    Puis, un matin, un nom l’interpelle dans le journal. Maddy Birch. Il y a eu quelque chose de fort entre eux, seize ans plus tôt, fort et sans lendemain. Des regrets ? Oui, peut-être. Surtout, il a la certitude qu’il ne veut pas laisser cette mort impunie, et il enquête, lui le retraité, au côté de Karen, femme policière et déterminée, et de Vanessa, policière et meilleure amie, complice de toujours de la victime.
    Nous sommes avant l’air metoo et autre Balance ton bidule, et pourtant, John Harvaey n’a pas attendu les réseaux sociaux pour dénoncer les violences faites aux femmes, la difficulté qu’elles ont pour faire reconnaître ce qu’elles ont subi, les séquelles physiques, psychologiques de ce qu’elles ont vécu, et qui peuvent encore les atteindre des années après. La violence, souvent, débute par pas grand chose, un geste, un mot, un « truc » en trop, quelque chose que l’on peut pardonner assez vite, parce que l’on aime, parce qu’il n’en a pas fait exprès, parce qu’il est tellement différente des autres. Certaines femmes ont suffisamment de ressources en elles pour rompre ou elles peuvent compter sur quelqu’un pour les aider : toutes n’ont pas cette force et cette chance. L’auteur montre aussi que la solidarité féminine, parfois, n’existe pas, et qu’il est des femmes, des mères, pour expliquer à leur fille qu’elles doivent obéir à leur conjoint, c’est tellement plus simple. Il est aussi usant, épuisant, d’être en permanence sur ses gardes : le prédateur peut faire des pauses, la proie doit être constamment vigilante.
    Sombre, ce roman ? Oui, bien sûr. Mais il montre aussi qu’il ne faut jamais s’avouer vaincu, que la vérité peut finir par éclaté, et qu’il est bon, aussi, pour sa propre défense, de compter avant tout sur soi-même.
    Nina
    Nina
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    HARVEY, John Empty Re: HARVEY, John

    Message  Nina Jeu 17 Oct 2019 - 20:44

    HARVEY, John Couv7010

    D'ombre et de lumière
    édition Rivages/Noir – 434 pages

    Présentation de l’éditeur :

    L’inspecteur Frank Elder, héros des deux précédents romans de la série (De chair et de sang et De cendre et d’os), accepte une nouvelle fois de quitter la Cornouailles où il vit habituellement en ermite. C’est à la demande de son ex-épouse qu’il revient à Nottingham, pour tenter de retrouver une femme qui a disparu depuis plusieurs jours. Il accepte cette mission un peu à contrecœur, mais il y voit aussi l’occasion de renouer avec sa fille Katherine, dix-huit ans, dont la vie a été bouleversée quelques années plus tôt par un drame dont il se sent toujours responsable.Elder découvre vite que la disparue, Claire Meecham, avait une vie secrète dont même sa propre sœur, Jennie, ne soupçonnait pas l’existence. Il commence à peine à enquêter sur les hommes que Claire fréquentait lorsque Jennie découvre sa sœur, paisiblement allongée sur son lit… morte. La mise en scène du cadavre rappelle à Elder sa première affaire, jamais élucidée, survenue huit ans auparavant. Les similitudes entre les deux meurtres sont suffisamment nombreuses pour que la police de Nottingham fasse officiellement appel à ses compétences, et l’embauche en tant que consultant civil.

    Mon avis :

    Frank Elder reprend du service, et à nouveau, c’est pour retrouver une disparue : une femme d’une cinquantaine d’années, qui ne donne plus de nouvelles à sa soeur depuis quelques jours. Tout policier répondra qu’elle est adulte, qu’elle est libre de faire ce qu’elle veut, et c’est vrai, si ce n’est qu’elle ne s’est jamais comportée ainsi, et qu’elle inquiète sa petite soeur. Au cours de ses investigations, c’est une toute autre Claire qui apparaît. Pourquoi a-t-elle caché certains faits à sa soeur ? Craignait-elle d’être jugée ? Peut-être. Il n’est pas facile de changer de vie, de refaire sa vie, et si des années ont passé depuis Coeurs solitaires, qui met en scène Charlie Resnick sur un thème similaire l’idée que l’on se fait de la manière dont une femme devrait se comporter est toujours aussi forte.
    Et Elder n’en finit pas de revenir sur son passé, son passé d’enquêteur d’abord, parce que cette affaire lui en rappelle une autre, qu’il n’a pas résolu, et son passé familial, parce qu’il cherche toujours à se rapprocher de sa fille depuis la douloureuse enquête qui l’a marquée profondément. Il s’agit pour le policier à la retraite, et pourtant quasiment toujours policier dans le cadre de cette enquête, de trouver enfin un équilibre, entre une vie privée enfin apaisée, et une affaire qui montre à nouveau, comme c’est souvent le cas chez John Harvey, que la vie d’une femme ne vaut pas grand chose aux yeux de certains hommes.
    J’aime moins cette série que celle mettant en scène Charlie Resnick, qui vient à nouveau faire une courte apparition dans ce volume, cependant ce roman ne laisse pas d’être très prenant.
    Pinky
    Pinky
    M
    M


    HARVEY, John Empty Re: HARVEY, John

    Message  Pinky Ven 18 Oct 2019 - 11:01

    merci Nina pour ces deux présentations
    Nina
    Nina
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    HARVEY, John Empty Re: HARVEY, John

    Message  Nina Ven 18 Oct 2019 - 11:43

    Merci Pinky pour ta visite.

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