Edition Mazarine - 384 pages.
Présentation de l’éditeur :
Alexandre, Marco, Sophie et les autres se connaissent depuis l’enfance. Ensemble ils sont nés, ensemble ils ont grandi, en toute insouciance et en toute innocence. Mais lorsque la vie les prend au sortir de l’adolescence, la claque est brutale. En une décennie, ceux que les intellectuels appellent la jeunesse perdue et désillusionnée vont devoir apprendre à se battre pour exister. La vie les perdra par endroits. À travers les drames, les fous rires et les joies subsiste alors l’amitié. Et l’amour qui les sauvera.
Mon avis :
S’il fallait qu’il soit court, je dirai que nous avons là une saga amicale et familiale telle que les français aiment les lire. Mais ce serait un peu juste, surtout que l’auteur nous raconter un récit original qui, s’il s’inscrit dans la France contemporaine, évite cependant les passages obligés qui m’ennuient, ceux qui me donnent l’impression que les auteurs se sont dressés une petite liste de gros problèmes et essaient de la répartir équitablement entre les personnages. N’allez pas croire que la vie soit forcément toute rose pour ces personnages, disons simplement qu’ils ne subissent pas une surdose de problèmes insurmontés.
Laissez-moi tout d’abord vous les présenter, ou plutôt vous présenter leurs grands-mères amies et voisines de longue date et qui rêvent d’unir un de leurs descendants. Nous serions un siècle plus tôt, le problème aurait été vite réglé, elles auraient unis dès le berceau le petit-fils de l’une avec la petite-filles de l’autre, et si les intéressés n’étaient pas contents, tant pis pour eux. Il y aurait eu un roman, mais bien différent. Alexandre, Guillaume, Céline, Marco, Sophie et Laurent sont libres d’aimer qui ils veulent, ils sont libres aussi de choisir les études qu’ils veulent, selon leurs aspirations – et certaines m’ont paru bien archaïques. J’aurai aimé voir une confrontation entre Céline, qui ne fait des études que pour trouver un bon partie, et Marie, le grand amour d’Alexandre. Celle-ci est un personnage qui détonne, pas seulement à cause de son passé familial – ses parents ont dû fuir leurs pays – mais parce qu’elle est acharnée à suivre sa ligne de conduite sans jamais en dévier, quel que soit les pots cassés. Marie, c’est le personnage qui est toujours en action, qui fonce parce qu’elle ne peut pas se permettre de prendre son temps, elle n’a pas ce luxe contrairement à Alexandre et les siens.
En dépit des embûches, d’une vie sentimentale pas toujours simples, Alexandre et les siens ont de la chance. Ils peuvent (presque) toujours compter les uns sur les autres. Sous des apparences heureuses, ils ont eu des blessures d’enfance (indifférence ou dépression des parents) qu’ils ont surmonté, tout en en gardant des traces qui guident leurs choix de vie. Ce qui les sauve ? (Et le verbe n’est pas trop fort) Le fait d’être capable d’en parler, de dire que cela ne va pas. Le fait d’agir aussi, là où une autre génération se serait tues, avec des conséquences plus dramatiques.
Hier encore, c’était l’été est un roman contemporain qui met en valeur ceux qui ont décidé de vivre leur vie plutôt que de la subir. A l’opposé d’autres productions (je pense surtout au cinéma) où l’on voit de jeunes adultes incapables de choisir, rendus passifs dans un monde moderne où tout paraît très (trop) facile, ce livre prend le temps (l’intrigue principale s’étire sur presque dix ans) et nous montre que tout vient à point à qui sait attendre.