Le mystère Blackthorn
Edition Bayard - 504 pages.
Présentation de l'éditeur :
Londres, 1665. Christopher Rowe, orphelin de 14 ans, a été recueilli par l'apothicaire Benedict Blackthorn, qui lui enseigne les secrets de ses potions et remèdes. Mais une série de meurtres endeuille la ville : les victimes sont toutes des apothicaires amis de Blackthorn. Le responsable en serait la secte de l'Archange, organisation occulte prête à tout pour s'emparer du pouvoir.
Mon avis :
Ce livre est un premier roman, et à force de lire des premiers romans, j’en viens à un constat simple : ils sont de plus en plus maîtrisés. Certes, on pourrait dire qu’il est un peu long pour de jeunes lecteurs, puisqu’il mesure plus de cinq cents pages. Cependant, il ne comporte qu’un tome, ce qui permet de ne pas rester sur sa faim, et sa composition, linéaire, le rend accessible pour les jeunes lecteurs qui peuvent, de plus, s’identifier au héros.
Christopher a 14 ans. Il est jeune, orphelin, vulnérable certes mais il n’a pas à supporter le poids de la puissance paternelle, contrairement à Tom, son meilleur ami. Christopher est en apprentissage – et c’est plutôt une chance pour lui d’avoir un maître qui lui enseigne véritablement son métier, et ne le considère pas comme un larbin. Intrépide et réfléchi, Christopher est mûr comme pouvait l’être quelqu’un habitué à ne compter que sur lui-même.
L’univers dans lequel Christopher évolue est presque exclusivement masculin. Le savoir se transmet de maître en apprenti, ce qui n’est pas sans rappeler la saga de l’Epouvanteur (sans ajout de créatures fantastiques). Pour les orphelines, l’avenir est plus qu’incertain. Quant aux soeurs de Tom, elles apportent non seulement un peu d’espièglerie dans un univers très sombre, mais elles se révèlent de précieuses adjuvantes.
Pourquoi ce choix de l’Angleterre et de cette période historique pour un auteur canadien ? Elle est peu connue en France, bien qu’elle soit l’année où débuta l’épidémie de la grande Peste, suivi par le grand incendie de Londres. Elle montre aussi une fascination pour l’Alchimie, ancêtre de la chimie, les recettes des apothicaires n’étant pas sans conséquence, leurs recherches non plus. N’est-ce pas ce qui a entraîné cette série d’assassinat ?
Sombre, tragique, le mystère Blackthorne nous parle aussi des responsabilités individuelles, du choix que nous pouvons tous faire – ou pas. Quoiqu’on dise, la violence n’est pas une solution, encore moins un moyen valide pour parvenir à ses fins.